[Derron Callen] Who I am? Derron Fuckin' Callen !

- " Qui je suis? Qui vous êtes? Si vous avez une bonne réponse moi je l'a veut bien, franchement, je me connais pas moi même pour tout vous dire, se connaître, grande question tout de même, on cherche tant à savoir qui vit à nos côtés chaque jour qu'on en oublierai presque à savoir ce qui on ai, le probléme c'est que maintenant on veut juste correspondre à un idéal aux yeux des autres que de plutôt apprendre tout d'abord à savoir qui on ai vraiment....je pense que cette équipe souffre amplement de cette gangrène, on ne se connait pas c'est vrai, personne n'est capable de dire vraiment qui est son voisin, personne n'est capable de dire à quoi pense son voisin, de dire à quoi il aspire, pas profondément. Seulement, je pense qu'on a tous un avantage dans ce vestiaire, on arrive à se comprendre sur un point, peut être l'unique pour certains d'entre nous, on aime le football, on veut devenir des pros, on veut devenir des stars, des joueurs connus mondialement...la chose importante dans ma dernière phrase, c'est qu'il faut retenir que c'est une volonté pour nous tous, pas un acquis, si on veut y parvenir va falloir évoluer les gars, c'est pas en continuant sur ce chemin là qu'on va y arriver. Je dois l'avouer, moi aussi je ne pensais qu'à ma pomme, faire mon petit bonhomme de chemin dans ce centre puis m'envoler vers d'autres cieux au plus vite, arriver chez les pros au plus vite en ne comptant que sur mon talent...sérieusement où ça nous mènes? Je vous le demande, car on sait pas mais on y va tout droit les gars si y'a aucune réaction, moi j'ai réagi, j'ai pris mes responsabilités et c'est au nom de ce brassard autour de mon bras que je vous tiens ce discours aujourd'hui, c'est au nom du respect, de la volonté et des valeurs que j'ai pu apprendre jusqu'à maintenant que j'agis en tant que tel, si on veut réussir dans le football il va falloir commencer à agir en tant que groupe, pas en tant que petit génie du football, alors on met les rancœurs de côté, les petites guéguéres de côté, ce soir, on entre sur le terrain comme des morts de faim, prêt à tout donner pour aider son coéquipier, prêt à tout donner pour faire briller ce maillot de l'INF qu'on a salement amoché, ce n'est pas vos carrières qui sont en jeu, seulement votre dignité..."

J'avais tenu ce discours quelques heures plus tôt, on était au soir de la 4éme journée du championnat, l'équipe avait sûrement fait son meilleur match, on avait explosé le Fc Metz 4 à 1, j'avais réalisé ma meilleure performance en signant un doublé, j'étais aux anges surtout que c'était ma premiére en tant que capitaine de l'équipe, j'étais peu fière ça c'est sûr. Faut dire, que j'en avais fait du chemin depuis mon arrivée au centre, j'étais plus tout à fait le même, j'ai vraiment pris conscience que le football demandait aussi des efforts bien au delà du travail physique, le mental c'est primordial dans un club de football, le groupe n'était pas au top depuis le début de la saison, j'ai moi-même une grosse part de responsabilité vu que je l'avais poussé à se diviser dés le premier jour, c'est d'ailleurs en ce nom que j'ai bousculé le destin en prenant ce brassard de capitaine, je me sens comme investi d'une mission maintenant, fonder un groupe solide et essentiel pour que les résultats soient à la hauteur de nos talents respectifs. J'avais fait mouche une premiére fois lors de ce match pourtant j'avais conscience que le plus dur restait à faire, tout n'allait pas s'arranger avec un petit discours, que les résultats n'allaient pas devenir exceptionnel, c'est un travail de long haleine qui m'attendait mais j'étais plutôt motivé. On était tous dans le vestiaire à ce moment-là, je parlais pas trop, j'avais pas envie d'être un capitaine omniprésent, quelques sourires par-ci par-là, pas l'envie de m'enflammer. C'est d'ailleurs comme ça que je pouvais réfléchir à tout ceci, prendre du recul sur les choses, j'ai aussi appris à le faire ici.

Le soir venu, nous avions quartier libre dans la région parisienne, autant dire que c'était une vraie bouffée d'air frais pour la plupart des joueurs, même si les premiers temps on restait le plus souvent dans les salles du centre pour regarder la télé ou encore jouer aux jeux, j'avais vraiment envie de marquer le coup pour ma premiére en tant que capitaine, j'invitai le groupe à sortir dans un bar de la région parisienne, bien sûr, tous n'ont pas eu envie de venir, pas un probléme, on était déjà un petit groupe conséquent, c'est toujours ça pour créer un esprit de groupe. Pas de probléme avec le barman en tout cas, il ne contrôla même pas nos âges respectifs, heureusement j'ai envie de dire...nos ages car certains d'entre nous ont pris de l'alcool bien sûr, je dois avouer que sur ce plan là, je ne fus pas un capitaine irréprochable car je n'ai pas donné ma part aux chiens comme on dit. On rentra avant le couvre-feu au centre pour ne pas éveiller les soupçons de l'intendant et des dirigeants, surtout que certains d'entre nous étaient passablement éméchés dont moi. Le lendemain, je me souvenais plus grand chose de la fin de soirée, je me rappelais surtout qu'on s'était plutôt bien amusé à ce bar ensemble, on avait même rencontré un groupe de fille plutôt charmante lors de cette soirée...par contre pas moyen de me rappeler la suite, pour tout vous dire la dernière chose que je me rappel c'est moi prenant une claque par une de ces filles, j'avais dû la coller d'un peu trop prêt. Bref, je me levais avec une gueule de bois, normal j'ai envie de dire, par contre un truc me gêner, j'avais comme une brûlure sur le bas du dos, j'avais dû me faire piquer par une bestiole car ça commençait sérieusement à me chauffer. J'allais dans la salle de bain pour vérifier ça, à ma plus grande surprise, c'est pas vraiment un bouton, je m'étais fait faire un putin de tatouage...bon encore, c'était pas une petite rose de pouf', non un bon DC9(Derron Callen N°9) en bas du dos, j'avais toujours pensé à le faire mais j'avais jamais osé, je crois que cette soirée fut plus mouvementée que je le pensais...enfin bref, y'avait décrassage ce matin, fallait pas que je m'attarde sur ce tatouage mais autant dire que j'étais vite sorti de mon état "tête dans le cul" avec cette nouveauté.

Je sortais de ma chambre plutôt tranquille, vers le réfectoire pour prendre le petit déjeuner, puis je sais pas, je sentais tout les regards pointés sur moi, les gars qui étaient venus avec moi hier soir qui étaient pliés en deux...non mais sérieux ils savent pour mon tatouage ou quoi? Enfin bon y'a rien de drôle au pire, il est classe mon tatouage...non mais là franchement c'est louche. A un moment, j'ai demandé à un gars que je connaissais bien ce qu'il avait à se foutre de ma gueule....puis là il me montra...il me montra une vidéo de moi hier soir dans ce fameux bar...on m'y voyait complétement saoule entrain de danser sur une table en caleçon en répétant : " Who I am? Derron Fuckin' Callen ! ".... autant dire que les ennuies ne faisaient que commencés...

Alors là franchement je m'en remettais pas, j'avais vraiment déconné hier soir, cette soirée est comme un puzzle, il me manque pas mal de bout visiblement car ça je m'en souviens vraiment pas...Au fil de la discussion, il m'appris que j'étais pas rentré avec eux pour le couvre-feu, qu'ils m'avaient laissés au bar en charmante compagnie justement, ça au moins je m'en souvenais un peu...enfin vraiment un peu car je pourrais même pas citer un des prénoms. En gros, pour le moment, je sais juste que je suis parti avec des gens du groupe, j'ai trop bu, on a rencontré un groupe de fille, j'ai pris une claque, j'ai le souvenir qu'on est parti du bar pour entré avant le couvre-feu, j'ai un tatouage, une vidéo de moi en caleçon...il me manque beaucoup de moments de la soirée dans ma tête et je sais pas du tout l'ordre des événements. Et pour être honnête, j'avais pas vraiment envie de me souvenir parce que je sentais que tout cette histoire n'allait pas vraiment me plaire, qu'est ce que j'avais pu faire hier soir au point de me faire tatouer quoi, surtout que j'ai une putain de phobie des aiguilles. Je continuais de sombrer dans les couloirs du centre, j'arrêtais pas de penser à ça, mais qu'est ce que j'avais bien pu faire après leur départ bordel...pourquoi j'étais pas rentré avec eux...pourquoi j'avais ce putain de tatouage...autant de questions auxquelles je n'avais pas de réponse et que je ne voyais pas le moyen d'en avoir.

A un moment, je passais devant le bureau de l'intendant du centre, j'aimais pas passer par là, j'aimais pas croiser la sale face de ce connard mais j'avais la tête ailleurs alors autant dire que j'avais pas fait gaffe. En me voyant passer, il était justement sorti de son bureau, je faisais mine de l'ignorer mais il me lança :

- " Merci de ta confiance cette nuit en tout cas, tu sais que je serai toujours là pour toi maintenant."

Au début, j'avais pas marqué le pas, je continuais le route puis tout d'un coup mon sang ne fit qu'un tour, hein? Qu'est ce qu'il venait de raconter lui? Cette nuit? Il faisait donc parti de cette histoire? Putain j'avais vraiment déconné sur ce coup là alors...je me retournais et lui dit d'un air ahuri :

- " Qu'est ce qu'il s'est passé cette nuit Monsieur? "
- " Tu le sais non Derron? Puis je crois qu'on s'était mis d'accord pour que tu m'appelles papa non? "

Oh putain...pour le coup j'avais plus que déconné si je m'étais rabibocher avec ce connard, on peut dire que j'ai totalement merdé lors de cette soirée, et dans ma tête je revoyais cette vidéo de moi...Who I am? Juste un petit con visiblement....

Bon autant dire que j'étais pas mal dépensé avec ce footing improvisé, j'avais tout de même participer à l'entraînement, je savais quelles étaient mes priorités, surtout que j'avais maintenant plus de responsabilité avec ce rôle de capitaine, je l'avais demandé, j'avais été le chercher c'est pas pour fuir cette tâche dés la premiére difficulté, comme tout les professionnels, je dois être capable de faire la différence entre ma vie privée et ma vie professionnel. Bon même si j'ai beau me répéter cette phrase, je pense pas avoir agis en grand pro lors de cette entraînement, j'étais même plutôt absent pour un capitaine, j'avais même pas décrocher une parole...ah si j'avais répondu merci à la distribution des chasubles...génial non? Faut dire que j'avais une bonne raison de pas être à 100% avec eux, je venais d'apprendre la raison de l'absence de mon pére, normalement, cette nouvelle aurait été bouleversante même si l'excuse aurait été banale, vivre sans sa famille, c'est toujours compliqué et en parler l'est encore plus, surtout que tout les enfants qui ont vécus ça en garde une trace à jamais, une trace qui enfouisse profondément pour ne pas à avoir subir cette peine, sauf qu'avec une conversation comme ça, tout remonte à la surface, là vous souffrez, vous souffrez et vous ne pensez plus qu'a ça, c'était mon cas en ce moment, je ne pensais à plus rien d'autres qu'a cette histoire, pleins de questions qui s'accumulent dans la tête d'un jeune homme de 16 ans, dois-je lui pardonner? Est ce qu'un jour je rencontrerai mon frére? Est-il vivant? Pourquoi j'ai aucun souvenir de lui? Est ce que c'est vrai? Pourquoi ma mére m'en a jamais parlé? C'est ça la vérité dont me parler mon grand pére? Autant dire que les réponses à ces questions je ne les aurai pas avant un bon moment, tout d'abord parce que j'ai pas forcément envie de les entendre, elles peuvent me faire souffrir et des gens qui me sont importants, puis je compte pas rentrer aux Etats-Unis, je n'ai pas envie de faire face à des gens qui m'ont mentis toute ma vie, des gens qui ne me jugent pas assez important pour me dire la vérité, autant dire que pour le moment je n'ai pu envie d'en entendre parler, l'abandon ou le mensonge, choisissez votre camp. On a beau dire, moi je trouve les deux dégueulasses, les deux me font souffrir, les deux me font doutés de moi-même...et ça j'aime pas. Je n'ai qu'une seule envie, me poser, dans ma chambre, écouter de la musique et ne penser à plus rien, ne penser à plus rien qui pourrait me faire gamberger.

A mon arrivée dans ma chambre, un mot et le sac de cette fameuse amie étaient déposés sur mon lit, je restais immobile devant mon lit pendant un long moment, j'affronte la réalité ou je retourne courir dans la nature comme un lâche, franchement merde, c'est pas mon genre d'agir comme une fillette, c'est bien beau de faire le malin devant les autres, le gars qui ne craint rien mais maintenant faut aussi porter ses couilles dans les moments compliqués, la vie n'est pas rose et je le sais, autant faire face, ce qui ne me tue pas me rends plus fort. J'avançais vers ce mot d'un pas décidé, j'étais maintenant déterminé à lire ce qu'il voulait me dire, ce qu'il voulait faire maintenant...puis pas tout à fait, je marquais un nouveau temps d'arrêt, si il abandonnée une nouvelle fois maintenant qu'il a bien mis le bordel dans ma vie...ce moment d'hésitation a réveillé en mot une grande part de curiosité, maintenant c'était une névrose, je voulais absolument savoir ce qu'il avait à me dire. Je me jeta sur le lit et ouvrit une feuille de papier, sur celle-ci, on pouvait lire : "Je ne partirai nul part, je suis là pour toi maintenant, ton père."

Franchement ça faisait chaud au cœur, j'avais jamais entendu ces mots là de sa part, j'avais toujours ressenti ce manque, j'avais toujours eu envie de ressentir cette présence paternelle, cette présence si importante dans la vie d'un jeune homme, je me sentais cependant trahi, toujours tiraillé entre deux eaux, pendant un temps, j'aimais ma mère et je détestais mon père, j'ai l'impression qu'aujourd'hui la situation est inverse, j'ai l'impression que j'ai tout le temps un fautif devant moi, quelqu'un qui a fait une erreur avec moi, une erreur que je ne me s'en pas prêt de pardonner, surtout pour ce frére, j'ai envie d'en savoir plus sur ce Davis, tout simplement envie de connaître toute la vérité. J'ai besoin de mes parents et pourtant je n'ai plus vraiment envie d'entendre à nouveau leur mensonge, néanmoins dieu sait que j'ai besoin d'encadrement dans ma vie, j'ai besoin qu'on me fixe des limites, sinon ça pourrait vite devenir n'importe quoi. J'en avais appris un peu plus sur mon passé, j'avais l'occasion de me rabibocher avec mon pére, d'avancer, de me construire un autre futur, rien que pour ça j'avais fait un pas important vers l'accomplissement de moi aujourd'hui. Il faut dire que malgré tout ça, je n'en oubliais pas cette soirée de folie, cette soirée dont je ne me rappelais même pas la moitié, mais les morceaux s'assemblaient petit à petit, morceau par morceau...maintenant que j'avais réglé mes histoires de famille, ma curiosité faisait que j'avais envie de regarder à l'intérieur de ce sac, de tout façon je n'ai aucune idée de qui était cette fille alors bon, aucune incidence à regarder ce qu'il y a à l'intérieur. Aprés avoir passer au moins 5 minutes à tenter de comprendre comment s'ouvrer ce si petit machin, je plongeais avec un plaisir non dissimulé ma main dans ce bout de tissu et à ma grande déception y trouva seulement un petit bout de papier. Pour ne pas faire la voyage à vide, je décidais de l'ouvrir avec une nonchalance caractérisé, incrédule je pouvais lire sur le papier : " Oh mon petit coquin, on fouille pas dans le sac d'une fille, tiens voici mon numéro, faut bien qu'on remette ça, cette nuit c'était juste génial, bisous, Angela."

Et bim, dés que j'avais lu le message tout me revint à l'esprit, toute la soirée, notamment le passage avec cette fameuse Angela...mais je peut pas tout vous racontez...tout ce que que je peut dire...Who I am? Derron Fuckin' Callen, un sacré chanceux...