[WZ/PSE] Tu es ... ??

Paris, lieu de culture et de vie. Ville lumière que tout le monde vous envie. Les bâtiments et les immeubles fleurissent comme les bourgeons au printemps. Pour être honnête, le passage de la Pologne à la France était difficile à vivre pour moi, vu que je quittais ma famille dans la campagne pour me retrouver seul en pleine ville ... Et quelle ville ! Je venais d'atterrir avec Patrick et il rejoignit sa voiture, une BMW Série 1 rouge pétante, pour me faire visiter la ville et m'amener au centre. Alors qu'il me conduisait à l'INF, je lui demandai par quel moyen je pouvais me rendre en ville lorsque l'envie me prenait. Il m'apprit donc qu'un bus passait pas loin du centre pour passer pas loin de l’Élysée. J'avais quelques plans en tête mais je préférais plutôt me poser calmement au centre pour le moment et profiter pour m'installer pour tout ce qui est d'Internet etc ... Arrivé là-bas, je me retrouvais au milieu du centre alors que quelqu'un qui se présenta comme le directeur m'accueillit et me guida jusqu'à ma chambre. Après avoir posé mes affaires, je constatais qu'il n'était que treize heures. Je décidai donc d'aller marcher dans Paris.

*

Les bars, les magasins, les studios se succédaient au fur et à mesure que j’avançais. Je m'arrêtais dans le Hard Rock Café de Paris pour passer un peu de temps. Bien que je ne suis pas fan du genre de musique qui passait dans cet établissement, je dois avouer que l'ambiance générale me plaisait assez bien, malgré le nombre incroyable de touristes étrangers qui débarquaient à tout bout de champ. Après une bonne heure passée là dedans, je me remis en marche avant de débarquer, par un malheureux hasard, dans une rue qui peut être fuie de certains ou bien recherchée par d'autres. Et oui, je venais de trouver la rue des putes. Je continuai malgré tout ma route, ma curiosité faisant surface. Une blonde avec un fort accent de l'est m'aborda mais je la refoula. La vision que j'avais désormais de cette rie était celle que je m'étais faite en regarde Resident Evil, avec les zombies qui poursuivent pour avoir ce qu'ils veulent. Un noirette me sauta presque dessus et cela me déséquilibra. J'étais forcé d'accepter et je la suivis donc dans sa chambre.
Arrivé là bas, une grosse ( c'est le cas de le dire ) surprise m'attendait ...

Six mois, cela fait six mois que je suis arrivé en France, et plus précisément à Paris et à l'INF Clairefontaine. J'ai été auteur d'une saison nulle, certes, mais les dirigeants m'accordent leur confiance du fait de mon expérience. Nous ne sommes pas là pour parler de football. Je suis en manque d'argent. Cela fait maintenant six mois que j'ai quitté la fortune de mon père et le Qatar, pour jouer au football. Cette fortune, je l'ai quitté pour mon bien-être car même avec de l'argent, il est difficile de vivre avec un père qui vous refoule, un père qui vous traite comme un monstre, qui refuse de vous aider. Je me rappelle encore le jour où je lui ai annoncé que j'allais me faire opérer, afin de ressembler à ce que j'ai toujours voulu, une femme. Ce jour-là, j'ai cru que ma vie allait se terminer, que cet homme qui m'a mis au monde, allait m'aider à le quitter. Cette épisode de ma vie restera à jamais dans ma mémoire, je n'arriverais jamais, jamais à en parler. Me voilà maintenant en France, joueur de football professionnel, mais sans un sou. Je ressemble à une femme, dans ma tête je suis une femme, on me voit comme une femme, mais pourtant, je n'en suis pas une à part entière. Vous l'aurez sûrement compris, il ne manque qu'une seule étape à l'opération et c'est la plus chère. Comment payer cette opération ? Je me le demandais moi-même, jusqu'à ce jour où je vis ce reportage à la télé. Ce reportage, c'était un reportage sur les prostituées, les putes comme on dit. Dans mon pays là bas, je n'en ai jamais vu, mais ici, à Paris, j'ai déjà vu ça, une ruelle complète. Et si ... Et oui j'ai osé.

Alors, voilà, j'étais si belle, maquillée et parfumée à merveille, rasée au poil, je crois que j'étais prêt(e). Il commençait à faire nuit, pas nuit noir mais presque. J'avais vu à la télé que les prostituées faisait ça la nuit. Alors c'est parti, direction cette rue que j'ai déjà longée, sans y faire trop attention. Ma mini-jupe est de sortie, mais personne ne doit voir en dessous. Je me dirige donc dans cette ruelle, et m'appuie sur le mur. Je sors alors une Davidoff de mon sac à main et l'allume commençant à la fumer. Je dois chercher une proies. Pour l'instant, il n'y a rien d’intéressant, des chinois, des hommes assez âgées et des policiers. Je continue à fumer ma cigarette lentement essayant de prendre quelques poses sexy. Quand soudain, un homme arriva. Je lui donne ... allez, même pas la vingtaine. Okay, il n'était pas superbement beau, mais il avait une tête à sauter sur n'importe quoi, même un homme. Ce jeune homme semblait désorienté dans cette ruelle, regardant de tous les côtés, presque apeuré. Moi, je ne voulais pas lui faire peur, alors, il fallait trouver un truc. Je réflechis quelques instants mais aucune idée. Alors que faire ? Au moment où il passa devant moi, je ne chercha pas une seconde et le bouscula légèrement. Il me fixa d'un regard presque timide, je sais c'est dur de voir ceci dans un regard, mais moi je l'ai vu. J'ai alors pris ma voix la plus sensuelle et je lui dit :

" - Bonjour jeune homme, tu veux me suivre ? "

Sa réponse fût positive, quel bonheur. Maintenant, la partie la plus difficile approchait, celle de la conclusion. Le jeune homme me suivait qu'importe la direction que je prenais. Je l'emmena alors directement dans mon appartement. Arrivé là-bas, je l'emmena dans ma chambre. Je ne vous décrit pas cette chambre car j'en aurais presque honte. Je regarda le jeune homme et le coucha sur le lit. Il me fixa ...

J'étais allongé sur le lit de cette femme. Je respirais grossièrement car le stress était là tout de même, même si ce n'était pas ma première fois. Elle était pas vraiment belle, mais pas vraiment moche non plus. Elle avait une belle paire de seins pas naturels du tout mais qui donnaient envie. Elle s'approcha de moi, grimpa sur le lit et commença à me caresser sensuellement. Le contact me gênait car j'ai horreur de tout contact physique. Mais je me laissais tout de même faire. Sa main caressa mon genou, ma cuisse puis au moment de toucher mes parties, je la repoussais doucement. En guise d'argument, elle retira son haut et me regarda. Sa nudité dévoilée me fit de l'effet, je ne vais pas vous le cacher. Je tentais tout de même de calmer le jeu :

- On se présente pas avant ?

Elle rigola, laissant d'ailleurs passer quelques drôles de râles que je mis sur le compte de la cigarette puis elle me répondit que c'était pas nécessaire, surtout dans ce cas-ci. Elle recommença donc son approche et cette fois-ci, je me laissais plus faire. Je commençais à stresser de plus en plus et je m'attardais sur des détails de la pièces totalement inutiles pour pas succomber à mon envie. Je vis donc que l'aiguille des heures de son horloge n'était pas la même que les autres, sans doute issue d'un bricolage. Les trois chaises de ce qu'on pouvait appeler Salle à manger étaient différentes. Un paquet de chips était coincé sous un dictionnaire Français-Anglais et je vis qu'il y avait des caleçons au bord de l'armoire qui bordait le lit. Mes yeux s'arrondissèrent surement à la vue des sous-vêtements masculins et il y avait de quoi. Je suis pas expert, je l'avoue, mais trouver ces affaires là, ici, c'est un peu louche non ?
Elle prit ma tête et la plaça entre ses seins. Elle sentait un mélange de tabac et de parfum que je ne connaissait pas. Je pus voir qu'elle avait énormément de maquillage. Elle me permit de toucher ses seins et j'en profitais, avant qu'elle passe à l'étape supérieure. Et c'est là que la surprise m'apparut comme un nez au milieu d'un visage. Un pénis pendouillait tranquillement entre les deux cuisses de la mademoiselle, enfin, de la chose. Prit de panique, je me relevai et m'éloignais le plus possible de lui ( elle ? ). Il (Elle ?) tenta en vain de me faire revenir à lui (elle ? ) mais je pus esquiver son geste au péril d'une lampe de chevet, d'un meuble qui, d'après sa solidité, vient surement d'Ikea et d'une prise électrique qui se cassa. La porte était fermée, je ne pouvais pas sortir d'ici aussi simplement que ça. Il ( elle ? ) essaya de prendre la parole mais je le ( la ? ) repoussais violemment pour passer par la fenêtre et fuir le plus loin possible. Le premier jour à Paris m'est plein de surprise, en effet ...
Je rentrais donc au centre à pied, priant les cieux pour ne pas me faire revivre de choses pareilles. J'avais besoin de repos car demain, on avait notre premier entraînement et je tenais à ne pas le foirer.
Mais cette image du pénis me hantait et me dégoutait au plus haut point. Pourvu que quelque chose de meilleur va m'arriver prochainement ...

Tout était parti, c'était lancé, c'était mon premier client, tout était chaud. Je devais bien faire attention à mes moindres faits et gestes, un geste de travers et le pire pouvait arriver. J'essayais de le divertir tant bien que mal, le collant à ma poitrine. Il n'avais pas l'air rassuré, alors j'essayais de le mettre à l'aise. En vain, le jeune homme tirait toujours une gueule d'enterrement, comme apeuré. Était-ce sa première fois, je le pense, mais je n'en suis pas sûr. Il n'était pas vraiment beau, mais n'était pas horrible non plus, donc il y a possibilité qu'il ai eu une petite amie. Par contre, il était sûr qu'il venait voir une prostituée pour la première fois. Il n'avais pas l'air à l'aise, et surtout, ne savait pas quoi dire, ni faire. Je tenta donc de prendre les choses en main. Tout était bien parti, jusqu'au drame. Il vit ce qu'il ne devait pas voir, je vous laisse deviner quoi. Le jeune homme me repoussa alors violemment et vint s'écraser sur ma table de nuit, qu'il brisa ainsi que la lampe qui y était posée au passage. Il courut alors à toute allure vers la porte, qu'il tente d'ouvrir et de forcer, celle-ci étant condamnée. Paniqué, je décida donc de m'approcher de lui pour lui expliquer ma situation.

" - Écoute, j'ai pas ... "

Impoli ! Il ne me laissa même pas terminer ma phrase et me poussa violemment sur mon lit. Le temps de me relever et le jeune homme avait disparu. Je couru alors vers la porte, celle-ci était fermée. Mais où se cachait-il ? Je compris quand je vu la fenêtre ouverte, il avait sauté. Que faire dans ces cas-là ? Bonne question. La seule chose que j'ai réussi à faire, c'est me coucher sur mon lit, et pleurer, pleurer, pleurer autant que j'ai pu. Je me sentais alors seul, très seul. Tout passait par ma tête, l'image de ce jeune homme au visage juvénile, apeuré puis terrorisé. 6 mois que je suis à Paris, et toujours pas d'amis. Toujours seul dans ce petit appartement, appartement infesté d'araignées et de blattes, que je tente tant bien que mal d'exterminer. Alors, j’allai avec ma seule amie. Cette amie, vous l'avez sûrement aussi, et celle-ci, je suis sûr qu'elle me sera fidèle. Cette amie, c'est ma bonne vieille bouteille de Baileys. Cette bouteille, j'en vida la moitié, avant de me décider à aller dormir. Dormir, que c'est facile à dire, mais que j'ai trimer pour le faire. Je crois que cette nuit-là, j'ai du dormir une demi-douzaine d'heures. Je pensais. Je pensais à ce qui venait de se passer, au football, à mon manque d'argent mais également à mon père, ce père qui me manque malgré tout. Cette vie que je menais n'étais pas la vie dont tout le monde rêve. Être footballeur, c'est une bonne vie, mais pas toujours. Le lendemain matin, la bouteille de Baileys se manifestaient, mon crâne était à deux doigts d'exploser. Mais je devais aller à l'entraînement et ça, quoi qu'il arrive. Cet entraînement était le premier de la saison, je devais assurer afin d'avoir un bon rôle au sein de l'équipe. Cet entraînement, c'est également celui qui verra arriver les nouvelles pouces dégotées par les recruteurs de Clairefontaine. Je pris alors le bus direction de le centre d'entraînement. Dans ce même bus, je vis un calvaire, accosté par une espagnol, sifflé par des maghrébins et même un chinois a tenté de m'acheter. Même si cela m'aurait une somme d'argent, vivre avec un chinois, non merci. Enfin arrivé au centre ! Je prie le bon Dieu pour que je ne revive pas un voyage comme celui-ci. Allez, on oublie tout ça et on va se préparer !

L'entraînement approchait de plus en plus et je n'étais toujours pas prêt. Le scène qui venait de m'arrivait me revenait sans cesse à l'esprit et elle me hantait à un tel point que chaque réflexion que je me faisais. Allongé dans mon lit, je pensais maintenant à ma famille et mon envie qui s'était arrêtée brutalement me fit penser à Monika, qui devra bientôt me retrouver avec mon père. J'étais déçu pour Jerzy qui n'avait pas convaincu à son test d'entrée à l'INF. Au bout de quelques minutes de glandage intégral dans mon lit, seul car je n'ai pas de compagnon de chambre, je me décidai à mettre de la musique ou plus précisément la radio. Après quelques musiques récentes telles que Bruno Mars et Julian Perretta, une chanson de Shania Twain, chanteuse que je ne connaissais pas du tout chanta en live une de ses chansons : Man ! I feel like a woman. Voilà comment me faire revenir, tout d'abord par flash puis par un film carrément cette scène horrible.
Je préparais donc mes vêtements pour l'entraînement, c'est à dire mon maillot de Liverpool floqué à mon nom, un short rouge simple, mes protèges-tibias, mes chaussettes blanches et mes chaussures. Avant d'arriver au centre, je m'étais permis de m'acheter les Nike Mercurial Vapor Superfly II mauve et orange, qui étaient pas chères en Pologne. Une fois mes affaires étalées sur mon lit, je pris mon chapelet afin de faire ma prière journalière, priant pour que ce que je venais de vivre ne se reproduirait plus. Une fois cela fait, je me préparai pour l'entraînement en enfilant mes vêtements que j'avais sélectionnés précédemment. Je lacais mes chaussures comme Franklin me l'avait apprit et je me dirigeais vers le terrain d'entraînement pour m'échauffer un peu avant l'effort. Quelques dribbles tranquillement balle aux pieds, quelques petits sprints, quelques frappes bien tranquilles avant d'être rejoint par quelques coéquipiers.
L'entraînement pouvait commencer ...

*

L'entraînement avait commencé par quelques tours de terrains en courant avant de s'étirer au centre du même terrain. Le coach s'éloignait un peu pendant l'échauffement puis on ne le revit plus pendant une bonne dizaine de minutes. Le capitaine nous organisa en deux groupes, un qui s'entraînerait aux tirs et l'autre qui ferait une sorte de parcours de condition physique, avec une slalom entre des cônes, des petits sauts au dessus de barres placées assez basses et des cloches-pieds à faire dans des cerceaux. J'étais dans le groupe des tirs. Je m'équipai d'un ballon et me plaçai au centre du terrain. Je devais faire une passe à ras-de-terre pour notre capitaine qui, dos au but, nous la remettait pour qu'on arme un tir. Ma première frappe passa pas loin à côté du but alors que ma seconde frappe rencontra la latte alors que le gardien ne bougea même pas. Alors que je courrais pour reprendre ma balle, j'aperçus que le coach montait sur le terrain en compagnie d'un nouveau joueur, ou plutôt un ancien qui arrivait en retard et pas de chance pour moi, ce joueur, c'était lui/elle ...

Toute cette histoire, même de bon matin comme aujourd'hui, me trottait encore et toujours dans la tête. Que dire que faire dans ces cas-là ? Rien. C'est alors que je décida d'aller me changer. T-Shirt Nike, short tout ce qu'il y a de plus simple et une paire de basket. Et oui, nous n'avons pas tous des grands moyens. Je ne suis qu'un simple joueur de football, un misérable élève de l'INF Clairefontaine, je ne serais peut-être jamais une star du football. Au pire, je pourrais me lancer dans le porno ... Enfin, à part ces idées toutes aussi étranges les unes que les autres qui passaient dans ma tête, je fini de me préparer dans MON vestiaire, un vestiaire que les dirigeants m'ont réservé pour moi seul. Mais au moment où je sortis de ce vestiaire, une mauvaise surprise m’attendait. En effet, tous les joueurs étaient déjà là, trempés de sueurs, certains avec le ballon, d'autre sans, et moi j'étais là, comme un abruti. Le coach venu me voir, rouge écarlate, fou de rage.

" - 1 heure de retard !! Tu commences tes caprices de stars ?! Trente tours !! "

Sans répliquer et sans le regarder, je partais alors faire mes trente tours de terrains. Vous savez, trente tours, ce n'est pas irréalisable si vous avez quelqu'un avec vous ou à la rigueur de la musique, mais seul, un matin comme cela, un lendemain de cuite, avec un crâne en ébullition, c'est impossible. J'essayais tant bien que mal de lutter mais c'était trop dur. Je souffrais énormément, mais je ne lâchais pas. En fait, je ne sais pas ce que je faisais, mais en tout cas, j'étais perdu. Les nouveaux me regardaient avec des yeux effarés, comme si être une "femme" était surnaturel. Ils étaient tous sous le choc, à part UN nouveau. Ce nouveau, vous l'avez compris, je le vit au moment où j'entrai dans le stade. Nous nous fixâmes dans les yeux, et je vis une expression de dégoût sur son visage dès qu'il me vit. Ce jeune homme, c'était bien celui qui était venu à mon appartement hier. Pourquoi cela doit-il m'arriver ? Pourquoi dois-je partager mon travail avec un homme qui connaît mon secret ? Je n'en sais rien. Mais ce dont je suis sûr, c'est qu'une idée inhumaine me traversa l'esprit. Cette idée, je la mettrait en place un peu plus tard, mais je n'en serais pas fier. En attendant, je continue mes tours de terrains dans la douleur, jusqu'au dix-huitième tour. Ce tour-là, je ne le finis pas, ni les autres d'ailleurs, je ne crois même pas avoir retouché le ballon ce matin-là. En effet, le mal de crâne tant redouté avait frappé, me couchant par terre, agonisant en plein soleil.

Elle venait du côté du bâtiment, et non des vestiaires où nous, les joueurs "normaux", nous nous changeons. A vrai dire, maintenant que je connais son secret, je comprends qu'il ait fait cette demande maintenant. Le coach était rouge et transpirait à pleines gouttes, apparemment, il avait poussé une petite gueulante pour le retard. La "chose", avec de vieux vêtements qui explique son rôle de prostituée joué précédemment, se mit à courir autour du terrain pendant qu'on continuait l'entraînement. Le nombre de tours qu'elle faisait semblait être indéfini, elle devait apparemment courir sans cesse pendant qu'on s'entraînait à part d'elle. Je devais désormais me taper le parcours du combattant alors que je l'observais du coin de l’œil, alors que la pitié commençait à me ronger l'âme. En réalité, je devenais compatissant pour sa situation car en Belgique, j'avais appris à regarder les autres avec un regard différent et à être tolérant ( merci Aleks pour ton aide [WZ/PSE] Tu es ... ?? 496439

) avant de lancer un jugement. Je déduis donc, cette fois-ci, que c'était une personne ayant des difficultés et surement une grande solitude, comme le montraient les bouteilles de coca de 50cl que j'avais remarqué chez elle. Et il y a aussi ce manque de sourire, cette tristesse apparente sur le visage qui peut trahir un manque, mais le manque de quoi ?
Bref, c'était pas trop le moment d'être distrait par cela, je devais commencer le parcours ...

*

Elle courrait, et courrait encore sans s'arrêter. Le coach avait placé des petits goals et il demanda à un des groupes de mettre des vareuses afin de pouvoir faire un petit match en une touche de balle. Je n'étais pas trop fan de ça vu que j'aime le contact de la balle, le fait de pouvoir éliminer un adversaire par une technique ou bien en poussant la balle bien loin et le prendre de vitesse. Et ici je ne pouvais que faire des une-deux en tant que Freestyle si on peut appeler ça ainsi ... Après dix bonnes minutes de jeu, le coach nous accorda une pause car le soleil commençait à taper. On se regroupa donc au bord du terrain pour boire et se rafraichir alors que des ragots à propos du retard de la chose fusaient de tout les côtés. Je m'abstenais de toute remarque et je l'observais courir. Quelqu'un derrière moi lança un petit "Alors, on matte bien ?" et j'entendis même plusieurs "Qu'est-ce qu'une fille fout ici ?".
Typiquement le genre de commentaire qui me met hors de moi. Mais je mordis sur ma chique et je continuais à regarder la scène, alors que je remarquais qu'elle commençait à avoir le pied lourd, avant de s'effondrer subitement. Hormis quelques rires, il n'y eu aucune réaction de la part de mes coéquipiers. J'étais vraiment tombé dans un groupe de merdeux qui pensaient qu'à leurs fesses. Je me précipitais donc vers elle en hurlant à mon coach de vite venir. Les autres ne bougèrent pas d'un pouce alors qu'elle semblait être inconsciente. Je pense plutôt qu'elle a été victime d'une insolation et qu'elle a continué à courir quand elle a senti le soleil taper plutôt que de s'arrêter. Le coach m'aida à la ramener dans le bâtiment où on l'allongea sur son lit.
La moindre des choses était que j'attende son réveil et que je demande pardon pour ce qu'il s'était passé, enfin plutôt pour ma réaction car ce qu'il s'était passé était vraiment assez bizarre.
Je remarquai sur sa table de chevet la présence de quelques magasines people et j'en pris un pour passer le temps et attendre qu'elle ouvre enfin les yeux ... Pour une première journée à Paris, je m'en souviendrais longtemps !

Je me retrouvais alors allongé par terre. Mais un homme arriva en accourant et me porta jusqu'à ma chambre. Cet homme, c'était mon père. Mon père, l'homme qui m'a renié toute mon existence, il était là, pour me sauver la vie. Dans ce moment, les larmes coulaient sur mon visage. Mon père me posa à l'ombre, histoire que je reprenne des forces allant même me chercher une bouteille d'eau. Aucun mots ne sortis de nos bouches, de simples regards et gestes suffisaient. Ce mal de crâne, je ne le sentais plus. Ce mal de jambe non plus, je vivais un rêve !

Malheureusement, oui ce n'était qu'un rêve. Quand je me réveilla, il n'y avait qu'une seule personne devant moi. J'étais sur un lit, dans une chambre apparemment. L'infirmerie, je pense. Impossible de me souvenir ce qu'il s'est passé. J'étais en train de courir, j'avais chaud et j'avais mal à la tête, c'est tout, rien de plus. Alors quand j'ouvris les yeux, se fût à ma grande surprise de trouver devant moi le jeune homme avec qu'il m’ait arrivé cette aventure. Que fait-il là ? Pourquoi ? Moi-même je ne le sais pas. J'aimerais bien lui poser la question, mais mes lèvres ne veulent pas bouger. Je me sens bête, inutile, je ne sais même pas comment l’appeler, alors un seul mot sorti de ma bouche. Ayant encore un peu de mal en français, ce mot fût rapide et portait un sens énorme. Je fixa alors l'homme et lui dit :

" - Sorry. "

S'en suivit quelques petites larmes sur ma joue. Je baissa la tête, regarda mon ventre en essayant de me faire le plus petit possible. Ce moment-là, j'espère que vous ne le vivrez jamais. Cette situation était plus qu’embarrassante pour moi, et j'aurais tout donner pour mourir à ce moment-là, histoire de ne pas savoir ce qui allait se passer. Alors voilà, ce mal de tête n'avais pas disparu pour autant, il était dix heures quarante-trois et j'avais zappé tout l'entraînement. Saloperie de bouteille de Baileys !

Il y avait un malaise flagrant dans la pièce ... C'est dans ce genre de situation qu'on regrette de pas toujours trouver les mots juste au moment où il le faut. Je voulais simplement lui dire, après avoir entendu dans son marmonnement qu'il s'excusait, que tout n'était pas de sa faute mais aussi de la mienne. Du regret envahissait mon cœur et je préférai me taire plutôt que de dire quelque chose de mal placé. Je reposais donc mon magazine sur mes genoux et le fixais, en écoutant le moindre bruit qui passait dans les alentours. J'entendis le bruit d'un moteur passer devant le centre et un reniflement. Tout compte fait, je pense qu'une voiture ne renifle pas. Je me tournais donc vers lui pour voir ce qu'il se passait et je vis une larme descendre lentement le long de sa joue avant de se stopper à son menton et balancer doucement puis tomber et humidifier la couverture qui couvrait ses genoux. J'étais vraiment mal à l'aise. Je décidais donc de me lever et de l'enlacer pour le réconforter. Je ne sais pas ce qu'il se passa durant les 5min qui suivirent car je fermai les yeux pour garder mon calme et ne pas pleurer en l'entendant pleurer.
Une fois qu'il s'était calmé, je me rassis et le fixait dans les yeux en disant.

- C'est sans doute l'heure des présentations ... Je m'appelle Wojciech Zawadzki, enchanté.

Je lui tendis ma main comme on fait pour les présentations habituelles avant qu'il me rétorque qu'il se nommait Phillips Esalij ou un truc du genre. J'acceptais sa poignée de main ( moite d'ailleurs ) et je continuais de me présenter.

- Je suis polonais mais j'ai grandi en Belgique ... Au fait, tu parles français ?

Son regard vide qui me fixait intensément ne répondait pas vraiment à ma question mais cela ne m'arrêta pas.

- Je sais pas du tout si tu me comprends mais je vais continuer mon monologue, ça me libérera d'un poids ... Il faut vraiment pas prendre mal ma réaction de l'autre fois, je venais juste d'arriver ici et je me promenais dans Paris quand je suis arrivé par hasard dans cette rue et quand tu m'as abordé, j'ai pas osé dire non comme bien souvent d'ailleurs ... Donc j'ai laissé faire mais j'ai du faire marche arrière avant de passer à l'action ... Je suis vraiment désolé ... Je suis un peu mal quand je vois la tournure que prennent les choses mais j'essaierai d'arranger ça ... Sur ce je te laisse, j'ai un entraînement à finir.

Et je me levais, lui ébouriffais les cheveux avant de retourner fouler le terrain vert.

J'étais donc toujours assis là, en face de cet homme à qui j'avais causé tant de problèmes. Lui m'en avait-il causé ? Oui et non. En fait oui, mais indirectement, ce n'était pas de sa faute. Ce n'est pas lui qui m'a forcé à boire autant, et donc m'effondrer à l'entraînement, et donc louper tout cet entraînement. Mais ça venait de lui au départ, à cause de sa réaction, mais il y avait un autre problème au fond. Ce problème est un problème qui vient de la nature, de Dieu, s'il existe vraiment. Je lui en voudrais toute ma vie, de m'avoir fait naître dans ce corps, ce corps masculin, alors que mon cerveau ne l'était point. Ce problème est énorme, et il peut gâcher une carrière, et par conséquent une vie, ma vie. Mon arrivée en France n'était pas la meilleure, mes débuts à l'INF étaient pitoyables. J'étais incapable de faire un entraînement, incapable de bien jouer, je me ridiculisais, et le pire, c'est de devoir me cacher. Apparemment, personne en France n'accepte les personnes comme moi, les personnes qui ont pris les décisions que j'ai prises, celle de changer de sexe. Mais où acceptons-nous cela ? Dans quel pays ? Malheureusement aucun. Seuls quelques minorités de personnes l'acceptent, une minorité de personnes intelligentes et tolérantes, comme il manque à le surface de cette planète. Bref, revenons à la situation, car malgré que je pensais à tout cela, ce jeune homme était là face à moi, sans réaction. Ce fut un long moment de silence, le genre de moment dont on a l'impression qu'il ne se finit jamais. J'étais incapable de réagir, que devais-je faire ? Rien, voila ce que j'ai pensé. Alors, le jeune homme se leva et m'enlaça dans ses bras. Pour une fois dans ma vie, je me sentais soutenu. Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais l'impression que cet homme comprenait ma douleur. Étais-ce sincère ou seulement pour briser le silence ? Je ne sais pas, mais ce qui était sûr, c'est que j'ai apprécié ces quelques minutes. Ensuite il pris la parole, me parlant en français. Je ne comprends quasiment rien à cette langue. La seule chose que j'ai compris, c'est son nom, et encore. Wojciech c'est son prénom. Son nom, je ne sais pas, je n'ai pas compris. Mais il se présentait, et ça j'en était sur.

" - Moi, Phillips Salij-Essaoui "

Viens ensuite un léger moment de silence, là il recommença à me parler en français, mais cette fois, c'était une prise de parole longue, bien trop longue pour moi. Je ne comprenais absolument rien, l'accent de ce jeune homme n'aidant pas. "Désolé" est le seul mot que j'ai compris, et c'est le seul que j'avais besoin de comprendre. Je restais bouche-bée devant lui, mais je n'osais pas l'interrompre. A peine eut-il finit qu'il se leva, m'ébouriffa et partit. J'étais de nouveau seule, dans cette chambre, avec un mal de crâne énorme, et je ne savais toujours pas quoi faire. Mais j'ai fait la connaissance d'un coéquipier, un homme au coeur tendre. Que me réserve la suite, je ne le sais pas, et je le découvrirai en temps et en heure.

Fin du RP, pas trop la tête à continuer ..

Bon bah, en attente de notage smile

+1 de RP chacun.