[Samuel Tremblay] Autobiographie

Si seulement je pourrais vous en dire plus sur cette époque de ma vie. Les souvenirs de moi à cet âge sont vagues et, je ne peux vous en dire tous les détails malheureusement. Je vais donc simplement vous conter ce qui m'a marqué et aussi des histoires que mes parents m'ont conté me concernant. Bon, je me lance. Le 5 mars 1995 je vis le jour, dans un hôpital de la ville de Sherbrooke, au Québec. Moi et mes parents vivions à Asbestos, en banlieue et c'était la ville avec un hôpital la plus près, logique d'y être allé. Quelques mois après ma naissance, je dis mon premier mot : ballon. Mes parents étaient stupéfaits, d'habitude le premier mot qu'un bambin utilise est « maman » ou « papa », mais ce n'était pas mon cas, moi c'était « ballon ». Peut-être était-ce dû au fait que je jouais toujours avec des balles ou des ballons mais peu importe, ils trouvèrent cela vraiment étrange. Ce ne devait pas être tous les enfants au monde qui utilisent ce mot comme premier mot, ils se résignèrent à l'accepter et à vivre avec ce fait, en se disant que c'était une coïncidence. Coïncidence ? Rendu où je suis, j'opte plutôt pour « signe du destin ».


À l'âge de deux ans, mes parents décidèrent de déménager à l'endroit où ils avaient tous les deux grandis, La Baie, au Saguenay. Pour se rapprocher de la famille. Et en juin, ma mère donna naissance à mon frère. Ma réaction ? Enfin je ne serai plus seul pour jouer au ballon ! J'essaierai de faire apprécier le jeu à mon frère, car mes amis eux, n'ont des yeux que pour ce sport qui se joue l'hiver, le hockey. Par contre, je devais encore attendre quelques temps avant de jouer avec lui, ce n'est qu'un tout petit bébé après tout.


Le temps passa, j'avais désormais 4 ans et mon frère, quant à lui, avait 2 ans. J'étais fier de moi, j'avais réussi à lui faire aimer le jeu du ballon, qui désormais, s'appelait « soccer » pour moi et lui, nous avions vu ça à la télévision. Nous étions toujours dehors, à jouer au « soccer » dans notre cour arrière, notre père nous ayant construit un filet pour que nous puissions « tirer au but », avec quelques-uns de nos amis, qui affectionnaient eux aussi le « soccer ». Un soir, du mois d'avril, ma mère arriva du boulot avec un pamphlet, un pamphlet concernant le « soccer » à La Baie ! Je l'avais vu lorsqu'elle était assis à la table à manger et parlait avec mon père, je discernais le mot « soccer », mais je ne comprenais pas certain terme, qui était incompréhensible pour un enfant de 4 ans.L'heure était venue pour moi d'aller me coucher, ma mère, étant venue me border, commença à me parler du « soccer », me demandant si j'aimais vraiment cela. Je lui répondis oui, et me demanda comment elle avait fait pour en pas le remarquer, j'ai toujours un ballon dans les pattes ! C'est alors qu'elle me posa la question fatidique.« Veux-tu qu'on t'inscrive au soccer ? » Je répondis « oui » et sauta d'un bond de mon lit, criant mon enthousiasme un peu partout dans la maison. Quelques temps après, c'était l'heure de la première pratique. Ma toute première pratique de soccer ! J'avais très hâte !Pendant la pratique, les entraîneurs remarquèrent déjà que je me démarquais des autres.La pratique finie, j'allai rejoindre mes parents dans le parking du terrain de soccer, et, pour une raison qui m'est, jusqu'à ce jour inconnu, je me mis à pleurer, non pas à pleurer de joie comme vous auriez ou vous l'imaginer, mais à pleurer de tristesse, de rage. Et je dis à mes parents : « Je ne veux plus jamais y retourner ! » Était-ce à cause des entraîneurs ? À cause des autres joueurs ? Je ne le sais pas. Mais je sais que mes parents m'obligèrent à y retourner, ce qui s'avéra finalement la meilleure décision pour moi et mon avenir. La semaine d'après, j'y retournai, et je commençais de plus en plus à aimer, ce qui fit en sorte que j'ai continué tout l'été.


Et maintenant, nous voici le 30 août 1999, un autre jour important de ma vie, le jour où, comme tous les jeunes du Québec né en 1995, je rentrai dans une école pour la première fois...

Primaire scolaire et sportive


Ah... la rentrée. Cet évènement que certains jeunes attendent ardemment, tandis que d'autres l'anticipe plutôt d'un mauvais oeil. Excepté cette rentrée là. Et c'est bien la dernière que je l'attendais si ardemment, avec autant d'entrain. La première fois que je fréquentais un établissement scolaire. En plus, je voyais mes amis tous les jours à cause de cela, raison de plus d'être motivé à y aller. Triste ironie du sort, qui dit ami, dit aussi ennemi...


Nous étions tous assis dans le gymnase de l'école, tous en train d'attendre impatiemment que le professeur que nous aurons cette année nomme nos noms, et du même coup, voir nos futurs collègues de classe. Finalement, je me suis ramassé avec certaines personnes de mon équipe de soccer de la dernière saison mais aussi avec beaucoup de personnes pratiquant le hockey, les mêmes gens qui ridiculisent le soccer... Cette année passa paisiblement, malgré le fait qu'il y avait les gens du hockey. Après tout, nous étions des jeunes de quoi ? Quatre et cinq ans ? Et c'est ainsi que se passa cette toute première année scolaire, la maternelle, dans la paix et dans le calme. À faire des blocs Legos tout bonnement le matin et à dormir pendant l'après-midi. Qui dit fin d'année scolaire dit aussi début de saison de soccer ! Un deux pour un contenant plusieurs avantages ! Plus d'école pendant la journée, plus de devoirs à faire le soir, que du temps pour soi, à passer seul ou avec des amis ! Enfin, le moment que j'attendais avec impatience depuis quelques mois, le début de la saison ! Voir avec qui j'allais être dans mon équipe, pratiquer et surtout, jouer des matchs ! Sans vouloir me vanter, c'était comme un « remake » de la dernière campagne, je survolais le terrain tel un Lionel Messi qui se donnerait à 150% contre des personnes de cinq ou six ans. Le calibre n'avait pas réellement augmenté, sauf quelques exceptions. Tout ce que je touchais du pied devenait de l'or, a toutes les fois que le ballon m'arrivait dans les pattes, il y avait un but, ou, une excellente chance de marquer. Ennuyant me direz-vous ? Les cinq saisons qui suivront celle là se passeront ainsi...


Et cinq ans passèrent, je performe très bien à l'école, en plus, aucun embrouille dans la cour de récréation. Tout changea lors de ma cinquième année du primaire. Les gens vieillissent, ce qui veut dire plus d'adrénaline, plus de prises de bec, bref vous comprenez. Lors de cette année, je me suis retrouvé avec seulement deux amis jouant au soccer dans ma classe, le reste étant des filles et une majorité de gars jouer au hockey, donc, comme mentionné précédemment, qui ridiculisent le soccer... je ne pourrai vous cacher ma déception quand à cette année. La guerre éclata lors du premier jour de l'année. Moi et mes potes étions en train de jouer au foot sur la partie pelousée du terrain de l'école et par « mégarde » (on ne saura jamais les vraies intentions du gars) un botta le ballon un peu trop fort... directement vers l'endroit où la gang de hockey se tenait...Résultat : « headshot ». Premier évènement d'une longue série qui mènera à l'aboutissement d'une « guerre »... Certains de détestent particulièrement, depuis qu'ils sont petits, tandis que d'autres, dont moi, sont plutôt neutres. Je me dis que c'est leur problème à eux s'ils manquent ce fabuleux sport. Mais comme dans toutes les guerres, des innocents en sont victimes. Que ce soit d'un tir d'efface violent, d'une catapulte à aiguise et j'en passe, certaines personnes n'ont vraiment pas de chances. Et ça fini souvent en retenue, pour tous les garçons. Mon opinion la dessus est que l'enseignante est simplement trop.... « vache ». C'est en retenue et en crie que se passa ma cinquième année... Dans le volet soccer, c'est la première année du Club de soccer de La Baie dans le championnat régional, je fais parti de l'équipe U12. Nous nous sommes bien débrouillés, mais du à un manque de profondeur...flagrant... nous nous sommes contentés de la quatrième place....sur cinq. Pour ma part individuel, quand je touchais le ballon, tout allait bien, à ma place de milieu offensif je créais et je marquais. Que demander de mieux?

Vent de changement

Nous sommes maintenant en août 2006, étant donné mes bonnes performances académiques, mes parents ont décidé qu'il serait bon pour moi d'aller dans un programme qui me pavait la voie vers des études enrichies au secondaire, c'est-à-dire, l'anglais intensif. Ce programme rassemble les 50 élèves les plus « intelligents » de La Baie. Ça ressemble à ceci : 5 mois d'immersion anglaise et, pour l'autre 5 mois, nous voyons ce que les élèves de 6e année normale voient en 10 mois. L'école est tout de même loin de chez moi, mais je décide d'y aller. En plus, certains de mes amis y vont aussi. Premier jour d'école, nous sommes sur les étages de l'école, en train de chercher nos noms sur les listes qui sont sur les portes (comme si les enseignants pensaient que l'on s'amusait...). Cette première activité s'avéra...chiante. Nous avons fouillé l'école de fond en comble, pour finalement apprendre que notre classe est au dernier étage, au fond d'un corridor... Et nous avons cherché nos noms sur les listes pour rien, il n'y avait qu'une classe d'anglais intensif. Par contre, l'enseignant était bien, comme l'année qu'il nous a fait passé. Encore un autre changement en 2007, je décide d'aller étudier en Sport-Étude. Le matin, c’est les études et l’après-midi le sport, dans mon cas le soccer. Ça s’annonce passionnant ! Surtout que notre coach a déjà jouer pour Clermont, l’équipe actuellement en Ligue 2 (si je ne me trompe pas) donc il a pas mal plus d’expérience que quiconque nous pourrions avoir chez moi, au Québec, dans une région dite « éloignée » mais géographiquement en plein cœur de la belle province. L’année passa sans tracas. Tout comme les quatre autres qui la suivirent, car l’expérience était tellement plaisante que j’ai prolongé mon séjour là-dedans. Donc, je passai toutes mes études secondaires dans ce programme. Maintenant, nous voici dans l’été entre mon secondaire 5 et mes études collégiales. Mes parents décident qu’il est temps d’aller visiter mon oncle et ma tante en France. Voyage tranquille à bord d’un avion commercial, rien de plus banal.

Rendu sur le Vieux Continent, on prend le temps d’arriver chez mon oncle, on s’installe et on s’habitue au nouveau fuseau horaire. À l’heure du souper, mon père m’annonce qu’il a trois billets pour un match amical de l’Équipe de France. Moi, en grand passionné de foot, saute de joie et le cri sur tous les toits ! Donc le lendemain, moi, mon père et mon oncle se dirigeons vers le Stade de France. Arrivé sur place, on va trouver nos sièges et on attend impatiemment le début de la rencontre. Rien à signaler dans le match, si ce n’est que le score resta vierge tout au long des 90 minutes, ces minutes furent tout de même des minutes de joie intense pour moi. On quitte nos sièges et on se dirige vers l’automobile, direction chez mon oncle. Aussitôt arrivé chez mon oncle, mon père me dit tout bonnement : « J’ai une grande nouvelle a t’annoncer, ton oncle connaît des gens qui travaillent à l’INF Clairefontaine, un prestigieux centre de formation français, et, à la suite de très longues négociations et après avoir passé de nombreux vidéos de toi en match aux hauts dirigeants, il a réussi à t’obtenir un essai avec les U19 du club. »
Je n’en croyais pas mes yeux ! J’allais enfin avoir la chance de prouver ce dont j’étais capable ! Car au Québec, j’ai survolé tout ce qu’il y avait de calibre (j’ai oublié de vous le mentionner, mais dans mes années au sport-étude, je ne cessai de m’améliorer et de jouer dans du calibre de plus en plus haut). Avoir une chance d’avoir une chance de devenir professionnel, un rêve qui devient réalité ! Lors de l’essai, j’ai donné tout ce que j’avais a donné et je crois que je me suis très bien débrouillé car, ils m’ont offert un contrat après avoir débattu de si il me prenait ou non. Je dois quitter ma famille, mes amis et tout mon monde mais je juge que mon rêve en vaut la peine. À l’heure où j’écris ces lignes, mon histoire continue de s’écrire…au fur et à mesure que les jours avancent.