[Neal Khalifa] Rolling Papers

You knooow what it is hun hun everything I do, I do it biiiiiiiig

Neal était sur le toit de son immeuble à Istres. Il faisait nuit, le ciel était clair, la lune brillait et aucun vent ne perturbait la température estival. Neal était de bonne humeur ce soir là, dans quelques instants il allait recevoir de la visite dans son nouvel appartement et cela lui donnait l’envie de se rouler un joint et c’est ce qu’il fit entre deux paroles de Black and Yellow et quelques petits pas de danse. Il sortit ses feuilles slim, son tabac et ce qui lui servirait à le mettre de meilleure humeur qu’il ne l’est déjà. Neal profitait de la nature et ne se précipitait pas. Pour lui, la nature a toujours eu un côté fascinant, il pouvait très bien passer 2h a regarder les éclairs d’un orage et s’émerveillé devant comme il était capable de passer sa nuit à regarder les étoiles. Quand la nature allait, Neal allait avec. Voir le soleil se lever ou se coucher ou encore un ciel clair sans vent pour regarder les étoiles avait pour effet sur Neal de lui donner envie de fumer et c’est ce qu’il ne manqua pas de faire. Il se posa accroupi et prépara un toncar. Il le mit dans sa bouche et sortit sa dernière feuille slim de son paquet. Il la leva vers le ciel et l’observa d’un oeil admiratif comme symboliquement. Il allait la poser par terre pour sortir le tabac lorsque le vent se leva soudainement et balaya la feuille dans le vide, dans la nature. Neal ne réagit pas tout de suite mais lorsqu’il comprit que quelque chose venait de lui échapper, il ne put s’empêcher de soupirer et d’être dégouté. Cette soirée physiquement si parfaite commençait mal. Il du à contrecœur rebrousser chemin et rentrer chez lui. A ce moment-là, Neal damnait a jamais le vent. La nature n’était pas avec lui ce soir-là.

[Neal Khalifa] Rolling Papers.

Si Neal était espionné par une caméra et cette fois-ci accompagné d’un micro, les deux appareils auraient déjà détecté des rires dans le couloir puis un bruit de clé dans la serrure et la lumière qui aveuglerait la caméra. Neal avait le sourire lorsqu’il entra avec Leïa dans son nouvel petit appartement à Istres

- C’est cute comme appartement, tu le payes cher ?
- A peine 500€ par mois.

Le nouvel appartement de Neal se situait dans un immeuble tout fraîchement rénové au sud de la ville d’Istres, nouveau lieu de vie pour Neal qui venait de faire un pas dans une case de sa carrière. L’appartement était petit mais il faisait vraiment aristocrate, vraiment noble aux lumières accrochés au mur, au quelques tableaux, a la couleur des murs. Une porte d’entrée suivi d’un petit couloir menait au salon et collé a lui mais bien séparé par un bar en marbre vert, la cuisine. Le milieu de la pièce était envahi de plusieurs fauteuils et d’un canapé et d’une table qui, si ce n’était pas une table, semblait revenir de Badgad. Feuilles, tabac, cendrier plein, voila ce qui emplissait la table. Un peu a l’écart sur cette même table, la manette de Playstation noire. Enfin il y’avais deux autres pièces dans l’appartement, les toilettes qui se trouvait sur la 1er porte à droite dans le couloir et la chambre avec salle de bain intégrés. Petit mais pratiquement luxueux.

- Ca va.. T’a l’air de bien vivre ici. Honnêtement c’est pas mal, j’aime beaucoup même si… t’es pas trop un dieu du nettoyage.

Neal sourit

- Pas trop non. Attend, je vais mettre ta valise et ton sac dans la chambre.

Il prit la valise et le sac et l’emmena dans la chambre. Il posa le tout sur le lit mais il fut intrigué par le contenu du sac. Il y avait dedans 2 petites boîtes en carton avec une marque de montre collé sur le côté. Il fronça les sourcils et sortit de la chambre.

- Leïa c’est quoi ce.. ?

Il fut interrompu par Leïa en train de sautiller sur place et d’applaudir dans ses mains

- On mange quoi ce soir chéri ?
- Euh.. Bonne question.

Il coulissa la porte et enferma sa question en même temps que la chambre.

- Ca te dit qu’on commande un truc vite fait, je suis pas très cordon bleu tu sais
- Très bien, du moment que c’est toi qui payes.
Neal la rejoignit sur le canapé
- Italien ? Chinois ? Japonais ? Turc ? Américain ? Français ?
- Fast food Français ? Sérieusement ?
- Non c’était une blague. Quoi que j’en sais rien enfaite ! répondit-il avec un sourire. Elle lui sourit aussi.
- Bon, cherche dans l’annuaire un petit resto sympa qui prend à emporter et j’appellerais. Il prit l’annuaire en dessous de la table et lui refila le paquet
- D’ac.
Quelques secondes après
- T’a passé une bonne journée ?
Neal repensait a la feuille qui s’envolait sous son nez
- Ca été ! Mais il s’est passé un truc, faut que je te raconte
- Vas y, je t’écoute
- Non, on commande avant, après on sera tranquille pour discuter
- Hum hum. Etrangement Leïa était concentré sur l’annuaire comme jamais. Trouvé ! Un petit resto Italien qui font a emporter, selon eux c’est les meilleurs pizza de la ville et j’ai bien envie de tester leurs paroles dit-elle avec un sourire
Neal prit l’annuaire, sortit son BlackBerry et appela. Il commanda en quelques secondes a peine. Il raccrocha et Leïa le regardait d’un air malicieux avec un petit sourire. Neal ne comprenait pas. Il le fixait pourtant.
- Bein quoi ?
- J’attends
- T’attends quoi ?
- Que tu me racontes
- Aaaaaah ça. Oui bien sur, 2 secondes
- Tu pensais a quoi sinon ?
- A rien.
- Dis-moi
- Non. Si je te dis ce que je pense je ne te raconte pas l’histoire d’aujourd’hui. rétorqua t'il avec un petit sourire
- Bon, ok.
- Voila, avant ton arrivée il y’a encore a peine 1h30, j’étais sur le toit et.. j’avais envie d’y aller quoi, il faisait bon dehors et je voulais pas rester enfermé et je me suis dis : Et si je m’en roulais un ? Idée approuvée par tous mes neurones, me voila a me le préparer sauf qu’il me restait plus qu’une seule feuille slim. Et la. Vladadam, le vent se lève et ma feuille se barre

Leïa se mit a rire alors que Neal boudait car elle ne comprenait pas ce qui s’était passé il y’a 1h30 plus tôt. Voir une feuille s’envoler pour un toxicomane c’est comme perdre un bras pour un non-fumeur. Chaque chose qui constituait une cigarette ou un joint était des plus précieux. Une seule chose de perdue et ça peut devenir la fin du monde. Perdre son tabac, son briquet, ses feuilles et ses filtres. Ou autre chose dans le cas d’une opération similaire mais illégal.
- Neal, je viens d’avoir une idée pour passer la soirée.
- Oui, laquelle ?
- En attendant d’aller se coucher, que dirais-tu de jouer a Tell me the truth.
- Je suppose que j’ai pas le choix alors a toi l’honneur
- En effet tu n’as pas le choix et c’était déjà prévu que je commence. Comment tu as rencontré mon frère ? Et c’était quand la première fois que tu as fumé ?

Neal se remémora en quelques secondes. Tous ces souvenirs venaient de revenir et il entama son récit.
- J’ai rencontré ton frère quand j’avais 12 ans et lui en avais 14. C’était en été et j’étais revenu a Pittsburgh pour quelques semaines.

Pittsburgh, 2006.

Neal était entre deux bâtiments, il faisait sombre, il faisait nuit, la nuit était clair, la lune brillait et aucun vent ne venait perturber la température nocturne. Il était dans un cul-de-sac et il attendait debout avec un sac a dos. Il était joyeux le petit Neal, il allait dans quelques instants avoir son premier jour de boulot. Il avais trouvé ce job en aidant un mec du quartier qui venait de rompre avec sa copine et pour le remercier il lui avais offert ce boulot enfin, il avais donné son nom à son contact et ce contact serait son employeur. Neal attendait impatiemment. Au bout d’un moment, une voiture s’arrête dans la rue. 3 mecs en sortirent. Ils se dirigeaient vers Neal, il y’avais un mec qui était mince, qui fumait et Neal s’en souviendrait toujours puisque cette fumée la était visible parmi l’obscurité, elle était claire comme la lune. Ce mec était entouré de gros molosses, les habituels et caricaturales bodyguard.
- Prenez son sac ordonna le leader a ses deux molosses
Neal ne comprenait pas vraiment pourquoi il devait céder son sac comme ça mais il obéissait et ne disais rien. Pendant que les deux molosses trafiquaient avec le sac, le grand mince s’accroupit au niveau de Neal. Son visage était invisible, dans l’obscurité, Neal ne se souviens que de sa casquette américaine New York et de ses lunettes de soleil et surtout de la bonne odeur qui sortait de sa cigarette.
- Ecoute-moi bien petit, quand mes deux copains auront fini avec ton sac, tu auras quelque chose dans ce sac. Tu vas apporter ce qui y’a dans ce sac a cette adresse. Il lui donna un bout de papier. Surtout tu n’ouvres pas ton sac, tu ne regardes pas ce que c’est a l’intérieur. Et surtout quand tu seras arrivé a destination et que tu appuieras sur la sonnette très longtemps et que le bonhomme sortira tu diras bien cette phrase là : J’ai du chocolat pour vous. Tu te trompes de mot et c’est foutu. Je te paierais 50$.
Les deux molosses s’étaient arrêtés un instant puis reprirent.
- Pourquoi j’ai pas le droit d’ouvrir mon sac ? J’ai ma bouteille d’eau et mon goûter si j’ai faim.
- Car si tu l’ouvres, tu risques d’attirer l’attention. Fais vite et tu pourras rouvrir ton sac pour manger et boire. Il se tourna vers les deux Barracuda. C’est bon ? Redonnez-lui le sac
Neal reprit son sac, l’enfila sur son dos.
- Allez vas-y petit, fais vite. Il lui donna une tape sur la tête puis Neal partit en courant affublé d’une mission de la plus haute importance. L’un des deux gros bras se mit a parler
- 50$ ? On n’est pas généreux, c’est qu’un gamin.
- Oui, mais lui, c’est mon préféré.

Deux garçons, un regard, un plan.

Neal arrivait devant sa destination tout transpirant, il venait de courir pendant 45 mn non stop sans s'arrêter. L'excitation de gagner de l'argent lui avais fais pousser des ailes a la manière d'une Red Bull.
Sur le perron de la porte, Neal n'était pas tout seul il y avais quelqu'un d'autre qui le fixait. Neal intimidé ne savait pas quoi faire, il tripotait sa casquette noire et jaune et n'osait plus faire un pas.

- T'es qui toi ? Dis l'homme visiblement énervé
- Un garçon
- Merci, j'avais bien vu que t'avais une paire entre les jambes. Putain de merde
- Et toi t'es qui ?
- Quelqu'un
- Merci, j'avais vu que t'étais pas un fantôme enfin... j'espère.
- Haha très drôle. Putain de merde.

Neal s'avançait enfin vers l'homme qui enfait était un adolescent de presque son âge il fût d'un coup beaucoup plus rassuré. Ne pensant plus a lui il décida de boucler sa mission et avança son doigt sur la sonnette lorsqu'il fut retenu par le bras du garçon

- Qu'est que tu fous putain ?
- Je fais ce que j'ai a faire pourquoi ?
- Et qu'est que t'a a faire ?
- Ca ne te regarde pas, je ne sais même pas qui tu est, j'ai quelque chose a faire et je vais le faire puis rentrer chez moi pour dormir car je suis fatigué
- Attend, attend tu as quel âge ?
- Ca aussi ça ne te regarde pas.
- Attend, est ce que tu fais parti de Wall Bury ?

Neal fut stoppé d'un coup. Il savait ce qu'il faisait. La méthode Wall Bury est une méthode propre a la ville de Pittsburgh et qui est utilisé par les dealers. C'est une méthode qui consiste a utiliser les enfants pour faire les coursiers. Les dealers de cette ville ont beaucoup trop de respect pour foutre le boxon dans leur ville natale car Pittsburgh est l'une des villes avec un taux de criminalité bas pour un si grand pays qu'est les USA et pour éviter que ce taux augmente, les dealers qui ont besoin d'argent et qui veulent vivre utilisent des méthodes peu conventionnelles mais tout aussi discrètes pour faire du profit. Ainsi les policiers ne se plaignent pas des interventions, le taux reste bas et les dealers réussissent a vivre. Tout le monde est content. Neal le regardait.

- Ok, donc toi aussi tu en fais partie, pourquoi tu as l'air si paniqué ?
- Car j'ai une livraison a faire et je crois que je me suis trompé d'adresse, mon dealer va me tuer.
- Fais voir ton papier

Le garçon lui montra et Neal regarda le garçon.

- C'est a l'autre bout de la ville.
- Putain ! De merde de sa mère. Mother fucker !
- Bon maintenant laisse moi finir ma mission
- Attend, attend ! Moi c'est Blaster et toi ?
- Hum. Neal Derron Cameron IV Khalifa. C'est mon nom.
- Tu habites ou ?
- Pas loin de Venice Road. Et toi ?
- Pareil ! Quelle tour ?
- Yellowread Tower.
- Oh ! Moi je suis dans la Blackinster Tower a côté.
- D'accord, maintenant laisse moi finir ce que j'ai a faire !
- Attend !
- Non pas attend ! Démerde toi pour ce que t'a a faire.

Neal appuya sur la sonnette et un chien se mit a aboyer.

- Mec ! T'a jamais eu envie de goûter a leur truc ?
- Bein.. A vrai dire ça m'a jamais traversé l'esprit.
- Ca te dit pas qu'on en prenne un peu ?
- Mais t'es taré, les dealers savent ce qu'ils te donnent, si ils en manquent..
- Non mais.. Tu livres... Ce que tu livres ils ne le voient pas du moment que tu rapportes la thune.

Neal eu une illumination et la porte s'ouvrit. Un homme blanc très peu distingué, les cheveux longs et gras, le marcel blanc tout dégueulassé, les tatouages partout sur le corps, un collier avec le signe satanique se présenta a la porte avec son Rottweiller qu'il retint de sa jambe droite

- Ouais ?
- J'ai du chocolat pour vous.

L'homme regarda les deux garçons.

- Et vous êtes deux pour ça ?
- Non lui il...
- Oui ! Cadeau de la maison rétorqua Blaster d'un sourire gêné. Neal le regardait d'un air mauvais.
- Huum. Entrez.

Les deux garçons entrèrent dans la maison et s'installèrent dans la cuisine toute dégueulasse avec la table rempli de sac avec des petites plantes vertes dedans, les couverts dans l'évier pas nettoyés, les excrèments du chien partout par terre, l'odeur pestilentielle

- Installez votre matos, j'arrive dans 5 mn, vous m'avez dérangé dans ma grosse commission.

L'homme partit et Neal commença a taper Blaster et a l'engueuler

- Mais qu'est t'a foutu putain !
- Bein quoi ? Comme ça je donne ce que j'ai et..
- Et le client sera pas content et le dealer va le savoir !
- Putain oui merde ! Attend !

Blaster sortit la plaquette qu'il avais. Une plaquette qui valait bien sur le marché 1000$. A tout hasard, Blaster prit un vieux couteau qu'il essuya sur son t-shirt et il alluma le gaz. Il fit passer la lame sur la flamme puis coupa la plaquette d'une manière très maladroite. Les bruits de pas dans l'escalier commençait a se faire entendre. Il rangea vite un bout de la plaquette et laissa l'autre sur la table. Paniqué, Blaster fit quand même un clin d'oeil a Neal.

- Bon, montrez moi ça les gosses.

Neal sortit son paquet bien emballé sur la table.

- 70$
- 70 ?! Bordel je pensais pas ça aussi cher. Il me semblait avoir demander 50.
- Oui mais euh... C'est un nouveau produit il est beaucoup plus épais ce qui vaut ça.
- Ok très bien. Tiens, les vla tes 70$. Et ça sur la table cette plaquette ?
- Euh.. C'est un cadeau de mon dealer a moi, il cherche des nouveaux clients, c'est pas le même produit alors voilà..

L'homme les regardait d'un air suspect.

- Tiens, tu donneras ça a ton dealer pour le remercier de son cadeau. Maintenant barrez-vous, cette plaquette sur la table me fais avoir un début d'érection et je vous conseille de dégager si vous voulez pas que ces magnifiques petits sacs verts qui sont dans ma tête me donne des envies malsaines.

Neal et Blaster se regardaient et s'en allèrent en courant.

- Mais qu'est que t'a foutu putain !
- Et toi qu'est t'a foutu ? Tu l'as arnaqué !
- Oui mais moi je suis intelligent, lui il a son produit et moi je gagne 20 balles plus mon salaire, toi tu viens de te foutre dans une merde pas possible !

Blaster poussa un soupir.

- Je sais..

Neal prit pitié pour lui.

- Bon il est 1h du matin. On va arranger ça t'inquiète pas, viens on rentre.
- Neal ? Est ce que je peux te compter parmis mes amis ?

Neal le regardait et laissait un petit silence pour répondre.

- Oui, même si t'es qu'un bel enfoiré.

« Il y a un truc qui me choquait a l'époque. C'était la société inter-générationnel. J'appelle ça comme ça car je ne connais pas le véritable mot mais en disant ça je pense a l'écart des temps. C'est assez incroyable de voir que les gens qui sont nés une dizaine d'année plus tôt que nous n'ont pas le même raisonnement et les mêmes valeurs que les nôtres. Le monde change, tout le temps, a chaque minute et a chaque seconde et c'est bien vrai, en une dizaine d'année, la race humaine des années 90 était étranger a la race humaine des années 80. Pourquoi je dis ça ? C'est un petit interlude car quand je raconte cette histoire, personne n'y croit que moi a 13 ans je me retrouvait dans une histoire comme celle-là. D'un côté je peux les comprendre, quand je réfléchis je trouve ça aussi assez étrange mais c'est mon histoire et je l'ai vécu et pour moi ça n'a rien d'anormal. Concrètement cette histoire est simple, je cherchait du travail et a 13 ans c'est impossible mais travailler au black ça se fait et c'est ce que j'ai fais. Je crois que c'est le fait que ça ait un rapport avec la drogue qui choque les gens, pourtant j'avais pas le choix . A 13 ans, les gens vous prennent encore pour un enfant, le genre de gamin a jouer encore aux petites voitures pourtant quand vous avez 13 ans et que vous vivez cette 13e année vous vous sentez grand, vous la vivez a fond, qui sait ? Peut-être est ce la dernière de votre vie. Les vieux prennent toujours les pré-adolescents de 13 ans pour des débiles, des gamins incapable de réfléchir et pourtant a cet âge là c'est le début de l'autonomie malgré tout, c'est la découverte de beaucoup de chose, des sentiments, du corps, de ce qui nous entoure. La vie quoi mais les vieux ne comprennent pas ça. Mon cerveau a l'époque était beaucoup plus développé que celui de ton frère qui était mon aîné d'un an mais il n'était pas débile pour autant, ce que je veux dire c'est que moi j'étais rusé et je réfléchissais un minimum, je faisais partis de ces gamins qui usaient du système D pour vivre et avoir tout ce qu'on voulais . Oui, moi j'étais du genre a imaginer des plans foireux qui réussissaient toujours. Bref, a cette époque je me sentais grand. Ton frère était dans la merde et je devais l'aider. »

Neal venait de fêter ses 13 ans avec un mois de retard, ses parents étaient partis en balade pour la journée et Neal allait accueillir Blaster chez lui. Il venait pratiquement de se lever et s'était dépêcher de se préparer pour ne pas être en retard. Il avais réfléchit toute la nuit au problème de Blaster, il avais consulter quelques sites sur internet qui parlait de ça pour être sur de ne pas faire de gaffe et surtout histoire de s'y connaître un peu plus sur le sujet. A chaque problème sa solution mais la, Neal n'en avais pas. La sonnette retentit. Neal ouvrit la porte avec la brosse a dents dans la bouche, il fit signe a Blaster d'entrer et il entra comme si il était chez lui. Il admirait l'appartement de Neal qui était l'un des plus classes du quartier, simple, pas non plus bourgeois mais beaucoup plus beau que tout ceux du quartier réunis. Oui, Neal avais des parents riches. Il se rinça la bouche puis baissa le volume pour faire un peu taire Tupac qui chantait qu'il fallait aimer la Californie ou que la Californie aimait. Qu'importe. Blaster prit son sac et le mit sur la table et l'ouvrit

- Bon voilà, j'ai ramener le matos

Neal le frappa

- Mais qu'est que tu fous bordel ?
- Bein quoi ? C'est le problème, faut bien le résoudre
- Pas de ça chez moi
- Et pourquoi ?

Neal désigna une caméra de surveillance dans l'entrée qui pivotait vers le salon et la cuisine.

- Voilà pourquoi imbécile ! Suis moi, on va dans ma chambre.

Il referma le sac et suivit Neal dans la chambre tout en regardant la caméra et en lui souriant. La porte se referma

- Bon met ça sur le lit et on verra après.

Neal alluma son pc portable pendant que Blaster posait le matos sur le lit.

- Bon, a la base t'avais combien ?
- J'en sais rien moi, on était pas censé ouvrir le sac oublie pas, on sait pas ce qu'il y'a dedans !
- Bien sur que si ! Bref. Attend.

Blaster regarda Neal opérer.

- Je dirais qu'a la base t'avais 1,200$.
- Et comment tu sais ça ?
- A la marque dans le carton, la drogue ou plutôt ce qui était dedans c'est en réalité de la résine qui colle hyper bien en plus, regarde t'a juste a toucher, sachant que tu as couru et que enfin bref que dans le carton il a fait chaud, on peut voir la marque au fond. Ce qui te reste la correspond bien a une plaquette de 600€ enfin je dis bien a peu près car tu l'as tellement mal coupé que voilà. Il faudrait d'ailleurs le recouper un peu pour faire une plaquette lisse sur les bords.
- Et qu'est qu'on fais du petit bout qu'on va découper sachant que ça vaut...
- Ca vaut rien concrètement c'est invendable, je te signale que t'a couper limite en vague, regarde ton machin ça ressemble a rien ! Et même découper ça resterait invendable donc on va le garder
- T'es sérieux ?!
-Tu veux faire quoi avec banane ? Tu peux pas le vendre, tu peux rien faire !
- Mouais.
- Bon, je reviens je vais découper.

Neal s'empressa de sortir de la chambre, la caméra le fixait faire son petit tour. Un couteau bien aiguisé, un briquet neuf et il emporta le tout a la plus grande déception de la caméra de surveillance. Une fois dans la chambre il brûla la lame et découpa le morceau en trop tout en s'aidant d'une règle pour ne pas faire d'erreur, encore une fois. Le bout en trop qui faisait bien 30 cm, fut découpé et mis dans une petite boîte a cigare que Neal détenait. Mis dans son tiroir, l'affaire était classé.

- So, what ?
- Maintenant.... Je sais pas !
- Putain Neal t'abuses !
- Quoi ?
- L'ambiance et tout ça faisait le mec qui savait ce qu'il faisait, qui allait gerer
- Mais je sais ce que je fais !
- Pour quoi au final ? Rien ! On sait même pas quoi faire de ça... Pourquoi on le vend pas ?
- Tu réfléchis ou quoi desfois ? Si tu le vends tu crois que ça saura pas sur le marché espèce d'idiot ? Tu crois que ici a Pittsburgh, tu peux vendre dans l'anonymat ? Tout le monde se connait, chacun a son territoire alors si on vois que deux jeunes de 13 et 14 ans se mettent a vendre a Venice Road, tu crois pas que ton dealer va le savoir et va venir te remettre les dents en ordre ?
- Pas faux. On fais quoi alors ? On le brûle ?
- T'es con ou quoi ? Si tu le brûles tu peux l'effriter et c'est ce que tu met dedans...
- Et si on allais a l'adresse que je devais aller et lui revendre ?
- Avec un jour de retard ? Non c'est impossible, il faut trouver une solution qui répare ta connerie sans que personne ne s'en aperçoive.
- Oui mais d'un côté, le dealer saura que j'ai merder
- Non ! Réfléchis, dans l'affaire qu'est qui s'est passé ? T'a manqué le rendez-vous et tu t'es trompé d'adresse. L'acheteur n'a pas sa cam mais ton dealer il veut quoi ?
- Son fric.
- Exactement, nous allons lui faire croire que ça été vendu
- Et comment tu veux trouver 1,200$ comme ça ? Il faut revendre !
- Non, faut pas que le matos réapparaisse ni maintenant, ni jamais. Hum. Le mec d'hier ! Nous allons devoir trouver une ruse pour lui reprendre ce que tu lui as donné généreusement et le faire payer.
- 1,200€
- Non, nous allons un peu tirer sur nos économies et moi je donnerais mon salaire.
- Tu veux le cambrioler en gros ?
- En gros, on va retourner chez lui et t'es tellement un emmerdeur que tu t'occuperas de lui comme diversion pendant que moi je récupère ce qui est a nous.
- Intelligent !
- Disons qu'on a pas le choix, j'aurais préféré une autre solution vois-tu.
- Et on y va quand ?
- Maintenant.

« Il faut être prétentieux pour croire que tu peux contrôler ton gamin jusqu'à l'âge que tu veux. A partir du moment ou un être humain marche, il n'a plus besoin de toi, c'est comme si il volait de ses propres ailes. Ne prenez jamais un gamin pour un con. Jamais »

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