[David De Geo] Lorsque chauvinisme rime avec Espagne ...

29 Mai 2011: A l'Aube d'Un Nouveau Départ

La saison 2011/2012 touche à sa fin ...

De nouveau, le FC Barcelone domine de la tête et des épaules le football mondial. Plus que Messi, Xavi, Pedro, Iniesta, Villa, c'est bel et bien le collectif qui est dans toutes les pensées des amoureux du ballon rond.

La Masia, symbole roi de la grandeur du Barça, et reflet du travail de formation extraordinaire du club de Sandro Rosell (depuis le 1er juillet 2010).
L'endroit où tous les jeunes footballeurs rêvent de faire leurs gammes. Enfin, presque tous ...



David De Geo ne parvenait pas à trouver le sommeil. La faute à une journée hors du commun, qui allait marquer le destin de ce jeune garçon, considéré par de nombreux agents comme le futur portier de la Roja.

Car un club, reconnu comme l'un des meilleurs centres de formation du Monde l'avait contacté et lui avait fais parvenir un contrat de stagiaire, pour les 2 prochaines années.

Real Madrid ? Non
FC Barcelone ? Non

Qui d'autres alors ?
Un pilleur de talents venu de Premier League !

Arsenal ? Non !
Manchester United ? Non
Manchester City ? Non
Chelsea ? Non

Je donne ma langue au chat ... Qui peut avoir toucher le jackpot dans ce cas ? Quel club peut jouir d'une réputation plus haute que ces clubs en terme de formation ?

Oh ... Un petit village, qui résiste encore et encore aux pétrodollars européens ...

L'INF Clairefontaine était bel et bien ce club, réputé au niveau mondial pour sa formation "Made In France".
Car si la France se fait remarquer par son manque de résultat depuis plusieurs années, cette nation reste la meilleure pour un secteur de jeu: celui de gardien de but !

Et cet élément résonnait dans la tête de David De Geo, comme si son destin devait passer par l'INF Clairefontaine.
Il devait prendre une décision, vite ...

Lorsque le jeune David se réveilla, il avait sa réponse...

Durant la nuit, il avait fait un rêve étrange dans lequel il signait un contrat au pied de la Tour Eiffel, et posait par la suite avec un maillot Rouge et Bleu, floqué de son nom et du numéro 1.
Il n'avait pas rêvé du Musée du Prado à Madrid, ni de la Plaza Reial à Barcelone, ni de Big Ben à Londres. Mais uniquement de la Tour Eiffel, symbole retentissant de l'image de Paris.

Cependant, il savait que partir en France avait comme inconvénient de l'éloigner énormément de sa famille, et de limiter ses retours à la période de Noël et durant juin (durant les trêves).
Une question restait ainsi en suspend: aurait-il le tempérament et surtout la force de vivre loin de son pays, de sa langue, de sa culture, de sa famille ?
Pour cela, seules deux personnes pourraient lui faire prendre le bon choix ...



La discussion de ce début de matinée avait eu l'effet désiré: apporter une réponse, en prenant en compte l'aspect psychologique et le destin de David.

Et même si ma France était perçu comme une pays de gens mal élevés, toujours prêts à s'énerver pour rien, le pays jouissait d'un vrai savoir-faire concernant le développement des jeunes joueurs.
Et l'INF Clairefontaine donnait le sentiment de pouvoir faire de David un crack durant sa période de formation...

Alors, pourquoi continuer à hésiter ?

En quelques jours, David savait où il allait jouer durant les prochaines saisons, et connaissait désormais tout ce que le mot "sacrifice" sous-entendait.
Car il partait loin de sa famille, dans un pays inconnu, dans une langue étrangère, et proche de l'une des plus grandes capitales européennes.

C'était le début de journée du 1er juin, et son avion décollait de Malaga à 15h06 pour arriver à Paris 2 heures plus tard, où il serait attendu par l'un des responsables du centre de formation de l'INF Clairefontaine pour y signer un contrat d'une durée de 2 ans.

Si tout c'était aussi bien passé, David aurait emménagé dès la mi-juin au centre pour prendre des cours de Français, et ainsi validé son Baccalauréat en Français et en Espagnol, comme l'avait demandé sa mère.

Mais en milieu de matinée, un appel remettait totalement en cause sa signature. Un appel qui venait tout droit du siège de la Fédération Espagnole de Football ...

Lorsque son beau-père décrocha, David comprit bien assez vite que quelque chose le concernant se passait. Et apparemment, le ton sévère employait et la moue dépitée de son beau-père ne conduisaient pas à l'optimisme.

Il ne croyait pas si bien dire ...

Lorsque son beau-père eut terminé sa conversation téléphonique, il vint directement voir David. Sans le savoir, il n'avait plus désormais le destin entre ses mains ...

En effet, depuis le pillage de la Masia par les grands clubs anglais, et surtout le départ de Fabregas, détenu contre son gré par Arsenal, la politique menée par la Fédération Espagnole de Football était on ne peut plus clair: garder les jeunes espoirs à n'importe quel prix !

En l'occurrence, un départ hors Espagne lui barrait incontestablement les portes des sélections jeunes, sur lesquels David comptait énormément pour progresser...

Une épée de Damoclés se tenait au dessus de sa tête, et il savait que sa décision allait changer son avenir: partir et bénéficier de la meilleure formation possible, mais ne jamais porter les couleurs de son pays. Ou rester et prendre le risque de ne jamais percer ...

Ses parents lui expliquèrent qu'un rendez-vous était prévu dès le lendemain matin, à Malaga, pour exposer la situation, et trouver la meilleure solution pour lui.

Après avoir prévenu l'INF d'un retard suite à ce différend, il réfléchit longuement aux arguments qu'il utiliserait pour convaincre l'instance espagnole de football de le laisser rejoindre la capitale française, au détriment des formations ibériques.

La nuit s'annonçait agitée ...

Comme il s'y attendait, David n'avait que très peu dormi, suite aux révélations de la veille. Il ne pourrait pas supporter de ne pas représenter son pays.
Il le savait très bien: l'Espagne n'avait plus de gardiens du niveau des Casillas, Valdés, Canizares, Zubizaretta et consorts.

Il avait une chance inouïe d'être international dès son plus jeune âge, à condition que ses prestations en club soient reconnues, quelque soit le pays dans lequel il évolue.

Mais il voulait quitter l'Espagne et se fixer un défi immense, celui de réussir à s'imposer dans un nouvel environnement, où il sera considéré comme un joueur lambda.
Car s'il ne réussit pas, il saura qu'il n'a pas l'étoffe d'un champion ...

L'INF Clairefontaine avait dépêché un émissaire afin de prendre la défense du centre de formation et présenter le projet sportif de David.

L'essentiel de la matinée avait été utilisé afin de mettre en place la "défense" du jeune garçon, qui faisait preuve d'une vraie détermination pour boucler son départ vers la France.



Lorsque la rencontre eut lieu, chaque partie exposa ses arguments... et contre-attaquait chacune des affirmations adverses...

L'Espagne ne voulait perdre aucun de ses jeunes espoirs, si bien qu'une place dans le centre de formation de Malaga, de Valence et de Villareal lui était offert, sans compter un contrat d'aspirant très avantageux, complété par des clauses l'empêchant de partir avant ses 21 ans.

De l'autre côté, le représentant de l'INF fît une présentation très professionnelle de la structure, et mentionna de nombreux chiffres, destinés à prouver à la fois la compétence de la formation dispensée, ainsi que son image "non marchande".
En effet, l'INF Clairefontaine ne gardait pas les joueurs après 17 ans, et ne les vendait qu'une bouchée de pain afin que la formation des deux années soient payées, à un club français... ou étranger !

Un accord fut difficilement trouvé et on pouvait ressentir une frustration énorme au sein des représentants de la Fédération Espagnol...

Le soir même, un communiqué est publié sur le site de la Fédération afin d'indiquer que le David De Geo part faire sa formation en France, mais qu'il s'engage à revenir en Espagne avant ses 20 ans, afin de faire ses preuves en Liga.

Bien entendu, un non-retour en Espagne signifiera la fin "précoce" de son avenir international...

David de Geo pouvait finir son sac l'esprit tranquille, avec des rêves plein la tête.

Son avenir, bien que tracé, lui donnait l'espoir d'une longue et magnifique carrière. Les souvenirs défilaient devant ses yeux à vitesse grand V.
Il voulait conquérir le championnat National U19 et se montrer dès à présent au grand jour.
Sa signature à l'INF Clairefontaine était une chance remarquable, et il ne voulait absolument pas passer à côté...

Lorsqu'il quitta la maison, pour partir à l'aéroport, il regarda une dernière fois derrière lui en pendant très fort que le chemin ne faisait que commencer.

Après 2 heures de vol, le responsable du recrutement de l'INF l'attendait avec sa femme, comme pour lui prouver qu'il rejoignait une nouvelle famille, prête à tout pour lui donner toute l'affection et le réconfort dont il aurait besoin lors des bons moments, comme dans le doute ...

Il était le premier de cette nouvelle année à arriver à l'INF (la rentrée était prévue 4 jours plus tard pour les autres). Dès le lendemain, il devrait étudier le français et se préparer physiquement avec le préparateur physique du club.

Le soleil se couchait, et malgré lui, les larmes se mirent à couler ...

FIN