You're my hero, Mister? Mister Saint-Remy pleasure all mine.

Dimanche, 19h30, Appartement de Roméo.

Aujourd'hui, pas de match. Pas d'entraînement et demain non plus. Le coach avait décidé de nous récompenser de la victoire acquise samedi à Chateauroux par un but à zéro. Comme la plupart du temps, j'ai fait mon match, j'ai été bon mais j'ai pas réussi à être décisif. On a donc souffert jusqu'à la fin, jusqu'à la dernière seconde, mais on a pris trois points très importants à seulement trois petits matchs de la fin du championnat. On a notre destin entre les pieds, à nous d'en profiter. La fin de saison s'annoncait crispante, difficile et pour certains, tragique. J'étais sur qu'on pouvait se maintenir, même si on allait devoir faire mieux. Une chose était claire de toute façon, il n'y aurait pas de Roméo Valentin Greenfield Saint-Rémy qui jouerait en CFA l'an prochain. Je pouvait pas être sur que Nîmes n'y serait pas, mais inéluctablement, en cas de descente, le capitaine Saint-Rémy quittera le navire. J'ai plus le niveau du Real Madrid que de la CFA, c'est juste NO WAY. Pour décompresser un peu de ce championnat qui n'a rendu aucun verdict, je décidais, même si ca risquait de ne pas trop plaire à mon coach si il l'apprenait, de me rendre dans une boîte de nuit. Serrer des filles, danser, boire de la vodka qu'on n'arrive plus à compter combien de verres on a sifflé. C'est ce qui me manquait ces derniers temps. J'avais pas pu y aller depuis les vacances de Noël, soirée que j'avais passé avec un mannequin d'un pays de l'Est j'crois, Eden Rakjovic, mon agent, avait dit que ca pouvait me faire de la publicité. Puis, bon, la mannequin, elle avait fini la nuit dans mon pieu, comme ça, tout le monde était content. Ce soir, pas d'exception. Ce serait suits pour moi. Limite, j'étais une affiche publicitaire pour Giorgio Armani. Dire qu'un jour ils me donneront de l'argent pour jouer dans une de leurs pubs et pour porter leurs costumes...

Dimanche, 21h00, Boîte de nuit.

Arriver dans une boîte pour moi, c'est jamais facile. Premièrement, le DJ dés qu'il em voit crie mon nom et quand il y a des supporters, je me fais aggriper de tous les côtés, et je sais qu'après, en retrouvant mes coéquipiers à l'entraînement ca va chambrer et qu'ensuite, le coach va avoir vent que je me suis éclipsé dans une boite de nuit et le directeur général le saura et le dira au président qui me convoquera. En clair, je serais dans la merde. Même si en facade mon discours public disait que j'aimerais rester et grandir avec le club nîmois, mon ambition est toute autre et je me fiche pas mal de ce club à vrai dire. Mon objectif, c'est de rejoindre le plus vite possible la Ligue 1 Orange, et si possible, dans un grand club comme Lille, bien parti pour un sacre hexagonal, ou un autre gros club même si Marseille en tant que parisien ca serait weird et que le PSG a pas été correct avec moi il y a quelques années. Mais signer pour un club propriété de qatari, ca serait m'assurer une indépendance financière de mon grand père et de toute la compagnie Saint-Rémy. Même si la compagnie était mon héritage évidemment, j'avais envie de réussir par moi même, pas seulement être le fils de. Je m'étais lancé dans le football, je devais réussir cela, quoi qu'il m'en coute. Me faire des ennemis ? Pas de problème. Coucher avec des actrices avec qui j'ai jamais parlé pour qu'on parle de moi dans les magazines people ? No problemo. Je suis prêt à quasiment tout. si il faut écraser la concurrence, je le ferais avec plaisir. Aucun scrupules, c'est moi. La vie c'est pas les bisounours, le mec qui peut marquer le but de la victoire en Coupe du Monde, mais qui l'offre à son coéquipier revenant de blessure. Non, c'est chacun pour sa gueule, cherche pas. J'étais passé incognito, et déja une fille m'accostait...

Être connu, il faut le dire, ca a du bon. Parce que déja être le petit-fils d'un multi-millionaire et réputé hommes d'affaires français et être assis sur une fortune de plusieurs millions d'euros, ca le fait déja. Quand t'es beau comme un dieu, ce qui est mon cas, c'est encore mieux. Mais quand, en plus de cela, t'es un sportif de haut niveau, t'es Dieu. C'est ce que je me disais en rentrant dans cette boîte, parce que c'était comme si il y avait une lumière sur moi et qu'une gros $ se dessinait au dessus de ma tête, tant j'avais déja une foule de demoiselles à mes bras. Je m'installais à une table, tandis qu'un mec vint m'offrir un cocktail, cadeau de la maison. A ma table, il y avait moi, au milieu, et désormais cinq jolies jeunes femmes, qui me dévorait des yeux. Celle à côté de moi faisait même un peu plus que ça parce qu'elles avaient un peu les mains baladeuses, mais je mis le veto. Un jeune footballeur qui, au lendemain d'une victoire, est photographié avec une fille, la main dans son pantalon, ca le fait pas trop. Surtout que je devais logiquement rester à la maison et me préparer aux prochaines échéances du club. Et ben non. Ce soir, ce serait alcool, drague et surement sexe. Désolé les coéquipiers qui sont en train de lire "Pourquoi j'obéis à tout ce qu'on me dit ?" mais ce soir, ce serait plus numero dix mais bien numero soixante-neuf. J'imaginais pas ma vie en étant pauvre. Ou en étant moche. Ou en étant pas célèbre. Ou pire encore, les trois en même temps. Non, j'étais le beau gosse, golden boy, dynamiteur de défense. Plus la soirée passait, plus j'avais l'impression que celle ci ressemblait à toutes les autres. Entourés de jolies demoiselles, tenant chacune à leur tour de me séduire, j'avais l'impression de me trouver dans l'émission Next. Trop grande. Trop petite. Trop bête. Trop entreprenante. A ce rythme là, j'allais finir la soirée tout seul. JOKE.

Vingt-trois heures. bon, je vais aux toilettes mais cette fois j'y vais tout seul. Elles sont bien gentilles ces demoiselles d'y venir avec moi, mais la j'ai vraiment envie de pisser. J'ai peut être bu un verre de trop. Ou peut être un peu plus que deux. J'ai un peu mal aux yeux. J'arrive tout de même à trouver un toilette libre. Putain ils font chier dans celui d'à côté ils pourraient pas être un peu plus discrets. Lache moi Kévin.. Lache moi.. Putain vous me déconcentrez et j'arrive pas à pisser. Ca va mademoiselle du toilette d'à côté ? Qui que vous soyez, aidez moi... Putain, faut toujours que ca m'arrive à moi des trucs comme ça. Je sors du WC, après avoir tout rangé bien à sa place. La porte d'à côté est ouverte, et là il y a une fille, carrément belle, mais qui a la bouche en sang, alors que le mec essaie de la déshabiller. J'ai beau être un brin macho et un dragueur invétéré, ce que je supporte pas c'est la violence contre les femmes. Attrapant le gars pas les épaules, je le tire en arrière et le fait tomber. Plus vraiment lucide, je commence à le rouer de coups jusqu'à ce que la demoiselle m'arrête. Le gars bouge encore mais n'arrive pas à se relever pour le moment. J'ai pas donné de coups dans le dos, pour éviter de le blesser trop, mais dans le ventre. Je ne sais plus comment, mais me voila devant la boîte, alors que la demoiselle me regarde...

J'étais comme dans un état second. Je ne me souvenais de pas grand chose. Je savais que j'avais bu pas mal de verres de vodka, foutues bitches qui veulent seulement se faire engrosser par une star, par u fils de riche juste pour toucher le pactole. On me l'a fait pas à moi. Même bourré, je finis pas dans le lit de n'importe qui. Je suis pas n'importe qui moi. I'm Roméo Valentin fucking Greenfield. Ouais, quand je fais des conneries, c'est Greenfield. Il avait beau être un père modèle, Grand-mère m'avait dit que plus jeune c'était un dragueur et un bagarreur invétéré. Je sais donc de qui je tiens. Ah c'te mal de tête. Il doit être passé minuit maintenant, et j'ai une envie de pisser. Et me voila devant la boîte, avec cette fille que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam. Tout ce que je sais c'est qu'elle était dans un toilette avec un mec, que celui ci essayait de la violer et que moi je lui ai déchiré la tronche à cet enfoiré. C'est déja pas mal, vu la gueule de perdu que je tire surement. C'est un peu bizarre de ... de te demander ça, mais, tu peux te tourner s'il te plaît. Toi et le mariole, vous m'avez empêché de pisser et là j'ai vraiment envie. Elle s'éxécuta et je pus enfin vider ma vessie. Avec moi, les situations sont jamais normales. C'est pour ça que c'est toujours marrant d'être mon copain. La vie est pas toujours drôle, faut bien tenter de l'égayer un peu. C'est mon credo. Ca et pas oublier les préservatifs... Un efois fini, je lui dis que c'était bon. S'approchant de moi, elle passa sa main dans mes cheveux. On va pas se le cacher, tu m'as carrément sauvé la mise, beau gosse. Donc, je pense que je peux te remercier. Mister ? Je la lachais pas des yeux. Je m'en étais pas rendu compte tout de suite, mais la demoiselle était carrément joli. Un mètre soixante-cing, fine, brune, des jolis yeux bleus. Mon type de femme. Tout le plaisir est pour moi honey. Je me présente Mister Roméo Valentin Greenfield Saint-Rémy, mais bon, appelle moi Roméo. Tout en me regardant de haut en bas, la demoiselle se mordait le lèvre inférieure. Saint-Rémy ? Saint-Rémy ca me dit quelque chose. T'es pas déja passé à la télé, ou dans les journaux ? En tout cas, je suis content que ce soit un si beau gosse qui m'ait sauvé. Moi c'est Charlotte, enchanté, Roméo. Devais-je vraiment lui dire la vérité ? Rien ne me disait qu'elle était pas le genre de filles à aller voir la presse pour dire qu'elle s'est faite sauvée ouais, mais pas un joueur de football professionel prêt à vomir dans un buisson de par son taux d'alcoolémie. Bon, de toute façon, elle irait sur Internet si je lui disais pas, et elle tomberait sur l'héritier de Saint-Rémy Company en première page de Google Images. Euh, je suis footballeur, en troisième division, donc on parle de temps à autres de moi. C'est moi, mon taux d'alcoolémie élevé ou alors il fait vraiment froid ? Je pouvais pas rentrer à la maison ce soir, j'allais devoir convaincre celle que je venais de sauver de me laisser dormir chez elle...

Ben, il fait un peu froid, mais ton taux d'alcoolémie joue aussi. Ca va aller ?
Je suis un homme t'inquiètes pas pour moi. J'ai peut être bu un ou deux verres de trop.
Un ou deux verres ou une ou deux bouteilles ?
OWNED... Il y a pas un hôtel ou un truc du genre par ici ? Fuck j'connais Paris comme ma poche normalement.
Non, il y en a pas. Bon ... t'as qu'à ... viens chez moi. Mon appart' est à cinq minutes d'ici. Pas de conneries hein...

Pourquoi les femmes me disent toujours que je dois pas faire des conneries ? Le genre de conneries qu'elles sous entendent, elles savent comme moi qu'il faut être deux pour les faire. Enfin, en tout cas, dans mon cas de non déficient mental. Il est vrai que la demoiselle, Charlotte, semblait très belle. Semblait parce que mon taux d'alcool dans le sang faisait que je ne pouvais pas vraiment en être sur. Mais elle semblait l'être tout du moins. C'est en titubant quelque peu que ja la suivais, elle gardait un oeil sur moi au cas où je tombais la gueule sur le trottoir. Trop gentil de sa part ! Chose qui faillit m'arriver une bonne demi douzaine de fois. J'avais carrément abusé sur la bouteille. Ou alors c'est une des bitchs qui m'accompagnait qui m'a drogué pour que je couche avec elle et que je l'engrosse. On sent le vécu ? Noooooooon. Mais un golden boy, plein aux as, beau comme un dieu; ca attire les foules. Oui, un jour, la modestie m'étouffera. Après dix minutes de marche en titubant, nous arrivions chez la demoiselle. Heureusement qu'elle habitait qu'au deuxième étage, vu que déja avec ces deux petits étages, j'avais failli tomber trois fois. Nous arrivions donc dans son appartement. Pas très grand; enfin surtout par rapport aux propriétés de grand-père; mais pas minuscule non plus. Elle me montra le divan.

Tu peux dormir là.
T'invites même pas ton sauveur à dormir dans ton lit... dis je en riant comme un crétin bourré.
On se connaît que depuis une heure et demie mec...
Ouais mais je t'ai sauvé la mise..
T'es chiant, tu le sais au moins ? T'es le genre de mec à avoir tout eu sur un plateau depuis tout petti grace à papa et maman non ?
Dans le mil, sauf pour le papa vu qu'il est mort quand j'étais encore petit ma belle..
-Un peu gêné- Je... je suis désolé. Bon, viens... de toute façon, t'es trop bourré pour faire quoi que ce soit...

J'arrive toujours à mes fins ma belle... Je comprends même pas que j'ai réussi à lui parler de mon père. J'en parle pas souvent. Et à peu de personne. Parler comme ça dire que je fais quelque chose pour mon père, oui. Mais parler plus que ça de mon père à une fille que je connais quasiment pas, ca ne m'arrive jamais..

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