[Aaron Gonzalez] Worst Days Ever

- La mort t'a emporté toi qui aimais tellement la vie. Comment te dire notre tristesse de te voir partir. Nous sommes orphelins sans toi. La vie a perdu son goût sucré. Notre deuil va être long, comment oublier un être cher, une personne précieuse. Toutes les formules de condoléances ne soulagent pas de la douleur d'un décès. Tes amis, ta famille, tes frères et sœurs, ton épouse, tes enfants te disent adieu. Ton cercueil est un bateau qui t'emmène là où il fait plus beau, au pays de tes ancêtres. Le jour de ton enterrement, notre Adieu n'est en fait qu'un au revoir. Ta mort, nous enseigne que la vie s'éteint un jour, que rien n'est éternel. Merci d'avoir été celui que tu as été pour nous, mourir n'est rien face à l'intensité de nos souvenirs de toi. Nous t'aimons, notre amour est plus fort que la mort, décéder n'est rien face à l'intensité de nos sentiments pour toi. Cette cérémonie d'enterrement nous rappelle ton décès mais aussi la beauté de ta vie et le nombre de tes amis. Chansons d'enterrement, discours d'enterrement, poèmes et les lettres d'amitié s'enchaînent pour t'accompagner vers ta dernier demeure. Le Cimetière n'est qu'un passage menant vers le plus beaux des cieux, le ciel du paradis des justes au coeur pur. Ta mort n'est qu'un recommencement, ton décès une renaissance. Nous te disons à bientôt l'Ami. Ta famille, tes enfants, ton épouse, tes frères et sœurs et tous ceux et celles qui t'aiment.

C'était un discours de mon oncle Samuel. Je savais que ce n'était pas lui qui l'avait écrit, il avait du le trouver sur Internet. Mais ma mère disait que c'était l'intention qui comptait après tout. Aujourd'hui, Papa est mort. Ou peut-être hier, ou avant-hier je ne sais plus. J'avais pris le premier avion vers Los Angeles. Le temps ne passait pas très vite en ce moment. Comme si l'on voulait faire souffrir ma famille, plus qu'elle ne pourrait souffrir dans ces instants douloureux. Je n'avais pas encore pleuré, du moins je n'ai pas senti un sentiment de tristesse. Juste un sentiment d'impuissance face aux événements. Papa est mort d'un accident de la route. Je n'avais pas eu le droit de voir son corps avant qu'il soit enterré. Ma mère disait que mon père n'aurait pas voulu que je le vois dans cet état. Les deux familles étaient réunies, Gonzàlez et Lazaro se retrouvaient pour la première fois. Il manquait juste deux personnes, que je pensais voir ici, mais bon. Tout le monde était habillé en noir. Il y avait une sorte de réception après l'enterrement. J'allais y passer une heure par respect pour les gens qui l'ont organisée puis ensuite j'irai m'asseoir sur un banc dans un parc près de la maison. Je m'étais assis sur une chaise. J'allais devoir aller voir mon père le regarder, et me recueillir quelques instants. Le moment arrivé, je me levais et marchait en direction du cercueil, en titubant, le regard des gens sur moi. J'étais arrivé devant le cercueil.

- Salut Papa. Je sais que tu ne m'entends pas parce que je parle uniquement à un corps inerte. Je ne sais pas trop quoi te dire. Tu manques à Maman, tu manques à Andrew. Tu manques surement à Abraham, même si il ne veut pas l'avouer. J'aurai aimé que tu sois là. J'aurai tant besoin de tes conseils en ce moment. Si ça se trouve je vais devenir père, et tu ne seras même pas là pour voir cet enfant .. Andrew .. Il ne va jamais pouvoir grandir sans son père .. J'aimerai que tu veilles sur lui de là-haut .. Et que tu m'envoies des signes .. Me guider ..

C'était le moment choisi par mon cerveau pour me faire ressentir la tristesse que j'avais contenu jusque là. J'étais effondré, je fondais en larmes. Mon père était mort, et je ne pouvais rien faire de plus. Ma mère s'approcha et m’enlaça.

- T'inquiètes pas Aaron .. Ton père sera toujours là ..

- Je sais Maman, mais c'est dur .. Je voulais lui dire tellement de choses ..

Je retournais à ma place, les larmes coulant sur mes joues. Une femme à côté de moi me donna un mouchoir pour sécher mes larmes et elle me dit de ne pas pleurer, ça ne servirait à rien de plus et que mon père n'aurait pas voulu me voir dans cet état. L'enterrement terminé, la réception allait commencer, à 10km de chez nous. J'avais juste envie de m'asseoir. Et de me reposer .. J'allais monter dans ma chambre d'hôtel.

- Vous ne restez pas à la réception ?

Qui était cette femme qui était venue m'aborder ? Je ne l'avais jamais vue auparavant. C'était une femme assez jeune, elle devait avoir dans les 20 ans. Elle était rousse, les yeux verts. Elle était habillée d'une robe verte, des talons surélevés. Elle ne faisait pas ma taille, mais elle s'en rapprochait beaucoup. Elle sentait le parfum des roses que j'avais offert à Alice pour son anniversaire. C'était une odeur délicate et attirante.

- Excusez-moi, j'ai oublié de me présenter .. Mon nom est Adele Zanconato .. De Venise. Vous ne me connaissez surement pas, je suis la fille d'Aldo Zanconato, un ami et collaborateur de votre défunt père. Toutes mes condoléances. Vous voulez discuter ?

- Non ça va aller, je suis juste très fatigué, je veux juste aller me reposer. Merci de vous inquiéter pour moi.

Elle se mit devant moi, pour faire opposition, me bloquer pour ne pas que je parte. Je ne savais pas ce qu'elle voulait, ce qu'elle me voulait. Après tout, je n'avais rien de spécial. Pourquoi tant d’intérêt à mon égard ? Elle me regardait fixement dans les yeux.

- Bon d'accord. Allons discuter si vous voulez. Allons dans le salon 3, un salon plutôt calme. On pourra discuter calmement.

- Et pourquoi ne pas monter dans votre chambre ? On sera encore plus au calme là-bas ..

Son attitude m'intriguait de plus en plus mais si elle pouvait me laisser tranquille et seul, je serais heureux en ce jour sombre. Je lui fis signe de monter. Je m'avançais vers les escaliers, monta les marches très lentement. Je ne savais plus dans quelle chambre j'étais. Je regardais ma carte. C'était la chambre 628. Adele était toujours derrière moi, me suivant comme un caniche. Je pris l’ascenseur, elle rentra dedans elle aussi. Nous montâmes à l'étage 06. J'ouvrais la porte avec ma carte magnétique, rentrait à l'intérieur et posa ma veste sur le lit. Ma cravate commençait à me serrer de plus en plus et j'avais de plus en plus chaud.

- Très belle chambre, classique mais plutôt pas mal ..

- Vous vouliez discuter ? Discutons.

Elle commença à s'approcher de moi. Elle me poussa sur le lit. Elle s'approcha de plus en plus, posa ses mains sur mon torse. Elle déboutonnait lentement ma chemise, tout en fredonnant un air qui me paraissait familier. Elle posa ses lèvres sur les miennes, pour les retirer aussitôt. Je la repoussais tant bien que mal.

- Que me voulez-vous ?

- Depuis le jour où j'ai entendu parler de vous .. et que je vous ai vu .. je ne pense qu'à vous Monsieur Gonzalez .. L'occasion était très belle .. Je ne pouvais pas la louper.

- Et qui vous dit que j'ai envie d'avoir une relation avec vous ?

- Je sais tout de vous .. Je connais votre histoire avec cette Alice .. Vous ne pouvez pas refuser ma proposition ..

D'un côté elle n'avait pas tort. Il fallait que je me change les idées. Et si je couchais avec cette fille, oublierai-je Alice ? Je ne pense pas, mais cela y contribuerait grandement. De toute façon, je n'allais pas perdre grand-chose. Je n'ai plus rien. Ma carrière sportive est médiocre, ma vie sentimentale également. Je devais me changer les idées. J'allais le faire.


Le lendemain quand je me réveillais, il n'y avait plus personne dans la chambre. La jeune femme avait disparue, plus aucune trace d'elle. J'avais mal à la tête. Les idées confuses. C'était la première fois qu'une fille partait comme ça. Je regardais mon téléphone. Un message de ma mère pour me demander si tout allait bien. Je me levais et enfila rapidement mon pantalon, boutonna ma chemise et mit mes chaussures. Je cherchais mon porte-feuille. Tout mon argent avait disparu. La salope ! Elle m'avait tout pris. Avant que je puisse ouvrir la porte, un homme le fit à ma place. Un autre me sauta dessus et me mit des menottes.

- Monsieur Gonzalez, vous êtes arrêtés pour viol sur mineur, agression sexuelle et autres griefs. Vous avez le droit de garder le silence. Dans le cas contraire, tout ce que vous direz pourra et sera utilisé contre vous devant un tribunal. Vous avez le droit de consulter un avocat et d’avoir un avocat présent lors de l’interrogatoire. Si vous n’en avez pas les moyens, un avocat vous sera désigné d’office, et il ne vous en coûtera rien. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n’importe quel moment d’exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition.

Je ne savais pas quoi dire. Viol ? Quel viol ? Je n'avais violé personne. Cette fille .. Elle avait prévu son coup. Et moi, j'étais tombé dans le panneau. La vie était mal faite en ce moment. Le ciel me tombait sur la tête. Il me poussèrent hors de la chambre et m'emmenèrent dans leur voiture en passant par une porte dérobée, pour ne pas attirer les clients de l’hôtel. Je ne parlais pas, je n'avais pas envie de me porter préjudice alors que j'étais déjà dans de sacrés problèmes.

- Monsieur Gonzalez, racontez-nous ce qui s'est passé hier soir.

Il était 12H quand l'officier m'a posé cette question. Je n'y avais pas répondu car je ne voulais pas plonger encore plus. Je me souviens précisément de cette heure car j'avais demandé quelque chose à manger. J'avais très faim. Les repas n'étaient pas du grand luxe mais il ne fallait pas que je m'attende à grand chose. J'avais passé la journée en garde à vue, avec les dealers et autres délinquants de quartier. Les heures passaient et il était déjà 20H. Mon avocat venait d'arriver. C'était l'avocat de la famille mais aussi parrain, Maitre Edward Demetrius. Il avait défendu mon père dans différentes affaires et scandales où il avait été associé à tort. J'avais une totale confiance en lui. Il demanda à l'officier une salle libre pour que l'on puisse discuter librement. Il se fit fouiller. Ensuite l'homme ouvrit ma cellule et m'emmena dans la fameuse salle. Deux chaises, un bureau. Je n'avais jamais vécu cette situation, cela me rappelait juste les séries policières. Je m'asseyea sur une des chaises.

- Tout va bien Aaron ?

- Si ça peut aller ? Tu me demandes si ça va ? On m'accuse de viol ! Je passe pour quoi moi ? J'ai pas violé cette fille !

- Ne t'énerves pas, calmes-toi, respires un bon coup. Racontes moi ce qui s'est passé.

- Hier, j'étais fatigué. C'était l'enterrement de Papa .. J'avais pas envie d'assister à cette réception de faux-culs. Alors je suis rentré à l'hôtel .. Puis il y a eu cette fille. Elle m'a draguée, elle voulait me parler, on est montés dans la chambre, elle m'a proposée de faire du sexe. On va dire que j'étais en détresse. J'ai accepté. Et voilà. Le lendemain, les flics sont arrivés. Et j'ai atterri ici .. Je savais pas qu'elle était mineure ! Et elle m'a volée mon argent je crois.

- Ne t'inquiètes pas, j'ai eu des affaires plus difficiles à gérer. Nous avons rendez-vous avec le juge demain vers 10H. C'est lui qui décidera si tu peux rentrer en France, ou si tu dois rester aux États-Unis.

- Mais je peux pas rester, j'ai un championnat à finir en France !

- Arrête de crier ! Le juge acceptera surement que tu retournes en France pour finir tes affaires. Mais ensuite, tu vas devoir te trouver une équipe aux États-Unis. Maintenant essaye de rester calme. T'as autre chose à me dire ?

- Dis à ma mère que tout va bien. Que je vais bien, qu'elle ne s'inquiète pas. Dis lui que je ne veux pas qu'Andrew sache où je suis.

- D'accord. Essaye de rester calme, à demain.

Il quitta la salle. J'étais tout seul maintenant. Au final, j'ai encore plus toucher le fond. Berné par une femme, même deux si on compte Alice. J'avais tout perdu en quelques jours. Mon honneur, ma dignité .. Mon père. Le policier me ramena dans une cellule. Différente de celle de tout à l'heure. J'étais seul, et ce n'était pas plus mal.

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