[ Ernesto Balza ] Voyage à Dortmund

Chapitre 1 : Arrivée à Dortmund


17h55, un samedi de juin et voilà, Ernesto est arrivé à Dortmund. Il attend Irina, sa correspondante allemande qui devait venir le chercher à la gare routière. Après des heures incalculables de car il était enfin parvenu à sa destination finale non sans mal. Il allait maintenant pouvoir profiter de son séjour en Allemagne pour découvrir une nouvelle culture et une bien belle ville. La première chose qui choqua le jeune basque c’était le nombre de bar qu’il y avait dans le centre ville. Il avait pu avoir un court aperçu de la ville quand le car avait parcouru la ville jusqu’à la gare routière. Irina arriva après quelques minutes de retard et lui fit visiter brièvement la ville en lui montrant les endroits à ne pas manquer durant ses ‘’vacances ‘’.


Ernesto n’était pas très enchanté à l’idée de passer deux semaines à Dortmund. L’Allemagne ne l’attirait pas vraiment et à part boire des bières il se demandait bien ce qu’il allait pouvoir faire et ne pouvait être qu’agréablement surpris. Il pu constater pour son plus grand plaisir que beaucoup d’habitants portaient fièrement les couleurs jaunes du Borrusia, et ne pensait pas retourner en Espagne sans avoir assister à un match au Signal Iduna Park. Il avait déjà regarder des vidéos sur internet et avait était impressionné par la ferveur jaune qui s’échappait des tribunes du stade et était impatient de vivre sa de ses yeux vus. Irina lui montra donc quelques monuments qui faisaient la fierté de la ville mais Ernesto ne compris quasiment rien du fait de son faible niveau en allemand. Il tenta malgré tout de bredouiller quelques mots mais devant l’hilarité de sa correspondante dès qu’il prononçait un mot dans la langue de Marx il abandonna vite cette idée. Leur relation était assez spéciale. Irina était venu à San Sebastian mais Ernesto n’avait pas pris son rôle de guide très au sérieux, la laissant vaguer à ses occupations et errer dans les rues. Elle n’était franchement pas belle, et avait du abuser sur les saucisses. Son embonpoint avait laissé place à une véritable obésité ce qui ne semblait cependant pas affolée l’Allemande. Ernesto espérait secrètement que toutes les Allemandes ne ressemblaient pas à cette espèce de boule de graisse et il avait déjà envisagé d’essayer de séduire une belle petite brune de Dortmund. Encore fallait-il que cette baleine ait des amies ce qui n’était pas gagné avec son vieux caractère d’enfant pourrie gâtée.


Après quarante minutes de marche, Irina décida enfin d’emmener Ernesto chez elle. Il découvrit une immense maison et remarqua avec bonheur qu’un drapeau géant du Borrusia trônait sur une des nombreuses fenêtres du manoir. Il salua les parents d’Irina, Bastian et Angela et visita la maison de fond en combles. Sa chambre était toute simple : un lit, une table et une armoire, rien que le strict nécessaire. Mickael, le grand frère d’Irina, vingt-deux ans de bières et d’hamburger surgit dans la chambre et pris Ernesto dans ses bras et lui parla à sa plus grande surprise en espagnol :
« Bonjour petit ! Je m’appelle Mickael, je suis le frère d’Irina, je suis très heureux de te savoir ici. Elle m’a dit que tu aimais le foot n’est ce pas ?
- Oui plutôt, je passe quasiment toutes mes journées à jouer au foot sur la plage avec mes potes
- Très bien, je t’ai pris une place pour le match de demain Dortmund – Hambourg. Sa t’intéresse de venir ? J’y vais avec des amis à moi, on doit être une dizaine
- Bien sur. C’est sympa de ta part de m’inviter. J’envisageai d’aller voir un match de toute façon
- C’est parfait alors, le match est à 20 heures et on ira prendre une bière et un hot dog dans un bar avant le match. T’es de la partie alors ?
- Carrément. Je suis pressé de voir l’ambiance.
- Tu as du voir des vidéos non ? La marée jaune est connue dans l’Europe entière et je suis fier de porter ces couleurs. Je suis abonné depuis bientôt 5 ans maintenant.
- Les vidéos m’ont donné des frissons de ouf, tu peux même pas imaginer.
- Tu verras sa de tes propres yeux demain, tu verras c’est impressionnant, rien à voir avec les ambiances espagnoles. »


Mickael sortit un rire, digne de ses origines, bien gras et bien fort. Il quitta la chambre et laissa Ernesto s’installer. Il était vraiment pressé d’aller au stade et y pensa toute la journée. Il eût même du mal à dormir. Son voyage en Allemagne s’envisageait plus sympa que prévu…

Chapitre 2 : Un match qui s’annonce être de toute beauté !


Ernesto se leva tard, aux alentours de 13h, le voyage en car l’avait vraiment fatigué et ses hôtes n’avaient pas osé le réveiller. C’était jour de match aujourd’hui, et lorsqu’Ernesto ouvrit sa fenêtre, il constata que toute la ville, même les femmes, étaient colorée de jaune. Ernesto se leva, refit rapidement son lit, alla se doucher, s’habilla et descendit au salon. Le père était assis devant la télé avec une bière et la mère tricotait ce qui ressemblait pour le moment à un pull jaune et noir. Le père proposa à Ernesto :
« Une bière petit ?
- Non merci je vais m’en passer, au réveil je préfère pas ! dit-il en souriant
- Allez ça n’a jamais tué personne »


Ernesto accepta, décapsula sa bière et prît une première gorgée. La réputation des bières allemandes n’étaient pas surfaite, même si Ernesto adorait les Corona, celle-ci n’avait rien à voir avec les autres bières qu’ils avaient pu boire auparavant. Angela l’appela depuis la cuisine et lui proposa un bol de lait. Elle rit lorsqu’elle le vit arriver une bière à la main et donna le bol au chat. Elle lui dit :
« Je vois que tu as déjà pris de bonnes habitudes !
- Bonne je sais pas, mais votre mari a tellement insisté que je ne pouvais pas vraiment refuser.
- Ne te sens pas obligé de boire non plus.
- Ne vous en faites pas, c’est pas vraiment une souffrance que de boire une bière aussi bonne.
- En Allemagne on en boit beaucoup tu sais…
- Je comprends, on pourrait ne boire que sa. »


Mickael rentra dans la cuisine, pris quelques cacahuètes et salua Ernesto, puis le prit par l’épaule et l’emmena dehors visiter la ville. La ville n’avait pas l’air très touristique mais elle avait cependant son charme. Elle apparaissait comme une ville familiale, où l’ambiance est plutôt bon enfant. Hormis le faite qu’il avait rarement vu autant de gens bourré dans la rue à 14h, il avait une bonne image de cette ville qui lui être vraiment barbante avant son arrivée. Mickael conduisit Ernesto au bar le plus réputé de la ville, il était immense et tous le monde y était vêtu de jaune. Sur les murs il y avait plein d’écharpes du Borussia, des maillots dédicacés , et plein de photos avec des joueurs et avec sur chacun d’elle au centre un gros moustachu tout souriant qui devait être le barman. L’ambiance était chaleureuse, la bière coulait à flots et les rires semblaient faire trembler les murs, et les nombreuses télés diffusaient un match des Dallas Mavericks, la franchise NBA du joueur allemande le plus populaire, opposé aux Los Angeles Lakers. Ernesto n’osait pas supporter les Lakers, franchise de Pau Gasol, la star du basket espagnole.
Mickael semblait être un habitué de cet endroit et parla un long moment avec le barman qui apporta deux bières. Ernesto était ravi, cet endroit était magique et la bière était une fois de plus délicieuse. Un jeune engagea la conversation avec Ernesto :
« Toi t’es pas d’ici !
- Désolé je parle pas très bien l’allemand
- Pas de souci, tu connais d’où Mickael ?
- Je connais sa sœur.
- Sa sœur ?
- Oui c’est une sorte de correspondante
- D’où tu viens alors ?
- D’Espagne ! Du Pays Basque
- C’est où sa ? Madrid ? Barcelone ?
- Non pas du tout, c’est au nord ouest de l’Espagne, à la frontière avec la France.
- Ha je vois ! Tu restes ici longtemps ?
- Longtemps je sais pas ! 15 jours c’est long pour toi ?
- Oui ! C’est bien assez suffisant pour faire le tour de cette petite ville. Bon je dois filer, on se retrouve au stade
- A toute à l’heure ! »


Mickael et Ernesto passèrent toute l’après-midi au bar, et le jeune basque commençait à être bien bourré. Mickael lui offrit un hot-dog et une barquette de frite, c’était son premier repas de la journée et il était 18h30. Le bar s’était dépeuplé peu à peu et les fans s’étaient dirigés vers le stade. Ernesto engloutit son repas et les deux nouveaux amis sortirent du bar. Mickael alla chercher sa voiture et ils se rendirent donc au stade. La tension montait petit à petit, et Mickael avait l’air tout excité. Ernesto l’était aussi, il attendait ce moment depuis un bon moment. L’Allemand trouva une place pour se garer non loin de l’entrée du stade. Les supporters chantaient déjà en attendant de rentrer dans le stade et on devait surement entendre ce brouhaha dans la ville entière. Une véritable marée jaune était en mouvement et se rapprochait du stade. Ernesto était en plein rêve et attendait avec impatience que le match commence…

Chapitre 3 : Une ambiance à tomber par terre !

Ernesto pénétrait dans l’enceinte. Ses poils se dressèrent comme un seul homme quand il vit le stade entièrement jaune. Des fans qui avaient chacun leur maillot, leur écharpe et qui chantaient le plus fort possible. Il n’avait jamais vu sa, même le Parc des Princes ne pouvaient rivaliser avec cette ambiance de feu. Les joueurs n’étaient pas encore sur la pelouse mais les bières avaient déjà envahi les tribunes. Les Allemands trinquaient tous avec le même énorme sourire jovial qui se dessinaient sur leur visage. Ernesto ne bougeait plus et contempler le stade, il était heureux et ému.

Mickael l’interpela et l’invita à le rejoindre, ce qu’il fit. Il salua un par un les amis du jeune allemand, aucun d’eux ne put s’empêcher de faire référence à l’ambiance magique qui s’échappait des entrailles du stade et au changement que sa devait lui faire par rapport au petit stade de San Sebastian. Après tout ils avaient raison, peu de stades en Europe peuvent rivaliser avec celui-ci. Soudain, une musique retentit, Ernesto crut reconnaitre « You’ll Never Walk Alone ». Il fut d’abord étonné de voir un club allemand chanter en cœur un chant anglais d’autant plus qu’il est devenu populaire durant la Seconde Guerre Mondiale qui opposait ces deux nations… Les fondations du stade semblaient trembler et assista bouche bée à ce spectacle splendide. Il n’y avait pas de mots pour qualifier l’émotion d’Ernesto, lui qui appréciait tant la chaleur des publics. Il rêvait secrètement un jour ou l’autre de jouer dans des conditions pareilles, dans un stade aussi chaleureux et n’imaginait même pas ne pas avoir la rage de vaincre en étant pousser par autant de monde. Il essaya tant bien que mal de contribuer à la fête et chantonna le refrain se laissant emporter par le public. Les joueurs rentrèrent sur la pelouse, la foule était en délire, tout comme les estomacs et les foies des amis de Mickael qui enchainaient les bières comme si c’était de l’eau. Après tout les clichés ne sont toujours exagérés.


L’ambiance ne retomba pas de tous la première mi-temps. Seul regret pour Ernesto, aucun but à se mettre sous la dent. Cependant les joueurs de Dortmund s’étaient crées les plus franches occasions. Le repos des joueurs coïncidaient avec la pause-pipi d’un grands nombres de supporters, en effet ils fallait faire un peu de place pour la seconde mi-temps. Un petit jeu, comme il en existe dans tous les stades surement opposait deux équipes de jeunes lors d’une séance de tirs au buts. L’équipe noire remporta le défi face à l’équipe jaune. Les spectateurs regagnaient progressivement leur place respective armé cette fois ci d’hamburgers et de hot-dog qui avaient remplacé les choppes en plastique. Oui c’était des choppes et non des verres ! Mickael servit une bière à Ernesto, ce dernier le remercia et la sirota en attendant impatiemment la seconde période.


Les joueurs regagnèrent la pelouse, toujours poussé par la folie de leurs fans. Le vœux d’Ernesto se réalisa. Le numéro sept de Dortmund ouvrit le score d’une magnifique frappe de trente mètres ! Tout le public se leva et hurla sa joie, Ernesto fut surpris et bousculé par Mickael, renversa sa bière sur un homme un rang devant lui. Celui-ci se retourna et le jeune basque vu sa vie défiler devant lui. Un énorme chauve se retourna en criant : Augustus Gloup avec quarante ans de plus ! Il regarda Ernesto, mis un pied sur son siège, et ouvrit ses deux bras. Ernesto se tenait prêt et s’était mis sur ses gardes. Le gros monsieur sourit et le prit dans ses bras en hurlant quelque chose d’incompréhensible ( en même temps sa reste de l’allemand ). Ernesto était rassuré mais manqua de mourir étouffer, il tapa sur le dos de son nouvel ami qui repris sa place comme s’il ne s’était rien passé. Rien de bien passionnant ne se passa après le but, quelques actions dangereuses pour Dortmund mais rien de bien concret. Le match se finit donc sur le score de un à zéro pour le Borussia. La foule se dispersa et pensait probablement regagner le bar du coin pour fêter cette victoire. C’est ce que firent Ernesto et Mickael qui était toujours accompagné de ses amis. La soirée se finit tard, plus moyen pour Ernesto de se rappeler du nombres de bières qu’il avait bu. Le barman avait même payer à plusieurs reprises ses tournées de shot. Les deux nouveaux amis rentrèrent donc eux en titubant. Ils croisèrent même quelques supporters qui chantaient toujours leur passion pour leur club.
« Alors ton verdict ? Sa t’as plu ? demanda Mickael
- Ouais trop, c’était juste hallucinant
- Je ne peux pas vivre sans sa, c’est tellement magique, je sais pas si tu peux comprendre
- Si, bien sûr, une fois que tu es habitué à vivre des émotions comme sa et à les partager tous les week-ends avec des milliers d’inconnus, c’est la beauté du football
- On peut pas vivre sa dans un autre sport j’pense.
- J’sais pas, à part des matchs de foot j’suis allé voir des matchs de tennis, et on peut pas dire que ce sport soit réputé pour l’ambiance dans les tribunes
- C’est vrai ! Ils sont coincés aussi… Faudrait discrètement échanger leur foutu thé par une bonne binouze et on verra s’ils sont toujours aussi silencieux
- Sa peut être une bonne idée ! »
Ils arrivèrent devant la porte, Mickael galéra à ouvrir cette foutue porte, fit un bruit assourdissant en rentrant : « Chuuuuut ! Tu vas réveiller tous le monde » chuchota Mickael. Ernesto étouffa un rire, lui souhaita bonne nuit et monta lentement et difficilement les escaliers. Mickael avait la chance d’avoir sa chambre au rez-de-chaussée mais ce n’est pas pour sa qu’il ne manqua pas à plusieurs reprises de dire bonsoir à un mur.
Ernesto gagna sa chambre après s’être perdu plusieurs fois. Après tout c’était immense ici et il ne connaissait pas tant que sa. Il s’écroula sur son lit et s’endormit tout habillé avec la lumière allumée, le sourire sur les lèvres.

Chapitre 4 : Déjà une semaine !

Mickael et Ernesto étaient inséparables au grand désespoir d’Irina. Elle, qui pensait pouvoir se rapprocher du jeune espagnol, voyait son frère lui voler la vedette. Mickael emmena quasiment tous les jours au terrain de foot de la ville et y jouèrent pendant des heures. Ernesto dut s’habituer au contact physique allemand et pris de bons coups et de bons tampons. Les Allemands n’allaient pas se laisser ridiculiser par un petit latin. Ils n’appréciaient peut être pas vraiment la facilité avec laquelle le jeune basque s’amusait à tenter de les dribbler tous un par un. Même si cela ne fonctionnait pas toujours, il prenait du plaisir à tenter une roulette, un coup du sombrero, des coups du foulard, ce qui agaçait fortement les jeunes allemands. Ernesto alla même jusqu’en venir aux mains avec un dénommé Torsten qui avait laissé trainer la jambe sur son genou. Le jeune espagnol ne faisait pas vraiment le poids face au roc allemand mais cela ne l’empêchait pas de vouloir se faire justice tous seul, après tout il avait un très fort caractère. Il n’était pas basque pour rien, et après deux ou trois échanges de coups et de politesses dans leur langue respective, le jeu put reprendre son cours normal. Il avait d’ailleurs du assumé les moqueries des ses hôtes lorsqu’il revêtit le maillot de la Real Sociedad, club franchement peut connu à travers l’Europe et qui faisait un peu tâche devant le jaune du Borussia qui dominait dans toute la ville. Soyons franc… Le jaune, c’est immonde ! Ernesto ne s’était d’ailleurs pas gêné pour le faire savoir à ses coéquipiers comme à ses adversaires mais cette révélation sur les goûts du basque n’avait pas franchement réussi à calmer les tensions. Bien au contraire ! De plus, Ernesto ne supportait pas de perdre, et quand son équipe fut menée au score, il ne parvint pas à garder son sang froid, s’énervant même à plusieurs reprises contre ses camarades qui ne lui donnaient pas assez le ballon à ses yeux. Cependant la communication n’était pas facile et Mickael apparaissait comme un traducteur, puisqu’il était le seul à être à l’aise dans les deux langues.

Pour le plus grand plaisir d’Ernesto, il combina avec un de ses coéquipiers à plusieurs reprises dès le premier match et resta à ses côtés presque tous les matchs. Mickael lui jouait dans l’équipe adversaire et se faisait à malin plaisir à le taquiner dès lors que le score était en la défaveur d’Ernesto. Ce dernier supportait plutôt bien ces plaisanteries et se moquait régulièrement de lui lorsqu’il ratait ce qu’il entreprenait Ernesto fut surpris par la qualité de frappe qu’avaient presque tous les joueurs.

Il comprit quand il assista à un entrainement officiel, la raison pour laquelle ils frappaient aussi bien. Leur entraineur les faisaient partir du milieu de terrain face au but et frapper au bout de cinq secondes de course. Les frappes pleuvèrent et le pauvre gardien eut énormément de mal à les bloquer. C’était une volonté de son entraineur qui lui avait interdit de détourner les ballons mais de les stopper. Chaque joueur qui ne cadrait pas sa frappe devait faire une vingtaine de pompes. C’était un des derniers entrainements de la saison et les joueurs se relâchèrent peu à peu en oubliant les pompes. Durant l’opposition l’entraineur demanda à Ernesto s’il voulait participer puisqu’il manquait un joueur pour que les équipes soient numériquement équitables. Il dut jouer arrière droit et défendit très difficilement. Après s’être fait passer trois ou quatre fois, Ernesto en eut assez et craqua une fois de plus. Il tacla violemment l’attaquant qui s’écroula, l’entraineur qui remplissait le rôle de l’arbitre laissa jouer et Ernesto fonça vers le but. Par l’intermédiaire d’un relais avec le milieu offensif, il déborda sur le côté droit et adressa un centre extérieur pied gauche dans la surface sur lequel un partenaire bondit mais ne put redresser le ballon. A la fin de l’action, l’entraineur demanda malgré tout à Ernesto de limiter son engagement. Il avait peur qu’un des joueurs se blesse bêtement et il ne voudrait pas qu’un joueur non licencié en soit le responsable. Ernesto se détendit et promis de se calmer. Il n’y eut plus d’incident jusqu’à la fin de l’entrainement. Il faut dire que le vis-à-vis d’Ernesto l’évitait dorénavant et repiquait à chaque fois dans l’axe ce qui énervait son entraineur.

A la fin de l’entrainement, tous le monde alla se doucher, et Ernesto resta seul avec l’entraineur. Les deux hommes discutèrent, en anglais :
« Tu te débrouilles pas trop mal. Tu joues au foot en Espagne ?
- Ouais, dans un club de quartier, on essaye de tenir la route mais physiquement c’est dur. On descend cette année et pas mal de mes amis ont été découragé et pense à arrêter.
- C’est dommage ça. J’imagine que tu ne joues pas défenseur.
- Non habituellement je joue sur les côtés devant mais je m’habitue plutôt vite et je ne réclame pas de poste à mon coach
- C’est bien sa. Mais tu aurais du me le dire je t’aurais fait jouer devant. Tu n’as pas tellement l’air d’avoir la patience pour jouer derrière.
- J’ai besoin de toucher souvent la balle c’est tout.
- Tu as l’air d’avoir fort caractère aussi. Sa me plait sa !
- Ouais je suis pas du genre à me laisser faire et je m’énerve vite.
- Ca se travaille ça !
- Je sais pas si je vais réussir à m’améliorer vraiment. J’ai toujours été comme sa depuis que je suis petit. Mickael arrive, je pense qu’on va rentrer. Merci de m’avoir laisser participer, c’était une bonne expérience. A bientôt peut être »


En partant, Ernesto et Mickael regardèrent un moment l’entrainement des poussins. Ils les trouvaient tous mignons et se rappelèrent l’époque ou eux aussi découvraient le foot… Ils restèrent un temps à les observer avant de reprendre le chemin de la maison, une clope et une bière à la main. Cela faisait déjà une semaine qu'Ernesto était en Allemagne et on peut dire que ces sept jours étaient passés très vite !

Chapitre 5 : Un retour prématuré.

Un dimanche matin, environ une semaine après son arrivée, Ernesto reçu un coup de téléphone de son père. Ce dernier devait partir en voyage pour son travail et sa petite sœur de quatorze ans se retrouvait toute seule à la maison, et il était hors de question d’envisager qu’elle reste au domicile familial sans aucune présence pendant 1 semaine. En effet le frère et la mère d’Ernesto étaient partis sur Paris pour visiter un appartement dans la capitale française. Javier avait enfin reçu la réponse de sa future école et il partait pour faire cinq ans d’études en France si tout se passait bien. C’est avec le plus grand regret qu’Ernesto quitta la maison qui l’avait accueilli pendant une semaine. Il fit ses bagages, ne manqua pas de saluer tout le monde et s’en alla accompagner de Mickael qui l’emmenait à l’aéroport. Il était venu en car, il repartirait en avion grâce aux parents de Mickael qui voulait le faire rentrer chez lui le plus rapidement possible. Il remercia le jeune allemand et se dirigea donc vers son point d’embarquement. Le voyage fut nettement plus rapide qu’à l’aller et Ernesto n’eut même pas le temps de s’endormir et gagna sa maison dans la soirée. Alessandra l’attendait devant la télé et lui sauta dans les bras. Elle était heureuse de le voir et de pouvoir passer du temps rien qu’avec son grand frère. Leur relation était particulière, ils étaient très proches et supportaient mal d’être séparés longtemps. La fraternité était quelque chose de sacré chez les Balza. Ils passèrent donc un long moment devant la télé, à se raconter leur vie assis sur le canapé. L’heure passa très vite et c’est à trois heures du matin que les deux jeunes basques allèrent se coucher pour une bonne nuit de sommeil bien méritée. Ernesto repensait à l’ambiance du stade de Dortmund et se promettait d’un jour fouler la pelouse du stade Iguna Park, il s’endormit, bercé par Alborosie.


Au réveil, Alessandra avait déjà préparé le petit déjeuner, et Ernesto prit son café serré. Il était accro à la caféine, et ressemblait comme deux gouttes d’eaux à un zombie s’il n’avait pas sa dose de café quotidienne. Une copine d’Alessandra sonna à la maison et les deux amies partirent ensemble à l’école, Ernesto avait encore une semaine de repos et n’était pas censé être de retour en Espagne si rapidement. Il retourna donc dans son lit, alluma une cigarette et rêvassa pendant plusieurs minutes avant de se rendormir. Sa sœur le réveilla pour le déjeuner, Ernesto réchauffa les restes d’axoa de veau que son père avait laissé dans le frigo avant de partir. Ils mangèrent copieusement et Alessandra repris le chemin de l’école. Ernesto prit le chemin de la plage et alla faire trempette une petite heure, passa par la case tabac, puis rentra et chercha une destination de vacances qui pourrait valoir le coup pour l’été qui arrivait à grand pas. Ses parents lui avaient donner pour la première fois l’autorisation de partir avec des amis à lui et il n’allait pas s’en priver. Il attendait avec impatience la fin de l'année scolaire pour partir avec plein d'amis pour vivre pour la première fois des vacances sans parents.

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