[Ernesto Balza] Des Vacances Plus Que Surprenantes

Chapitre 1 : Une Arrivée Mouvementée

Ernesto arriva à la gare de San Sebastian et à son grand étonnement son père était venu le chercher en voiture. Les retrouvailles furent tendres et sincères. C’était véritablement la première fois que le père d’Ernesto le prenait dans ses bras depuis un bon moment. Il était surpris mais heureux à la fois. En arrivant chez lui, il vit avec grand bonheur son frère et sa sœur qui l’attendaient devant la porte de la maison. Il les serra fort dans ses bras les uns après les autres, il avait un immense sourire figé sur ses lèvres mais l’atmosphère semblait être pesante. Ernesto le remarqua, mais préféra ne rien dire. Sa mère n’avait jamais été dans cet état, elle avait l’air stressé et restait sans cesse à la disposition de son fils pour qu’il ne lui manque rien. Elle qui était d’habitude plutôt du genre à laisser ses enfants se débrouiller seul pour « qu’ils puissent vivre seul le plus tôt possible » elle apparaissait désormais comme une véritable mère poule. Ernesto ne s’en plaignait pas et cherchait également à ne pas trop profiter de la gentillesse excessive et soudaine de sa mère.
Dans la petite ville de San Sebastian, et surtout dans le petit quartier dans lequel vivait la famille Balza, les nouvelles vont très vites, et Ernesto reçu bientôt la visite de ses amis. Il sortit avec eux, direction la plage, et oublia l’étrange atmosphère qui régnait chez lui. Iker, son meilleur lui dit directement dès qu’il le vit :

« T’es fou de dire dans la presse que ta famille a un lien avec l’ETA !
- Ah… Je vois que tu es au courant…
- Oui ! Comme tout le monde ici. Tu te rends compte de ce que tu as fait ?
- Pour moi y’a rien de grave. J’ai pas non plus dit qu’il fallait tout faire péter pour que le Pays Basque soit libéré.
- Non mais de là à dire que t’es fier que ta famille ait un lien avec un groupe terroriste dans la presse…
- C’est bon personne n’a dû lire cet article de merde. Tu sais qui est soit disant l’informateur anonyme ? J’ai une petite idée sur son identité.
- Non je ne sais pas, mais sa doit surement être el Señor Torres.
- C’est à lui que j’ai pensé en premier. Mais je n’pense pas qu’il serait assez con pour dire sa dans la presse. Uniquement pour flinguer ma carrière, il a autre chose à foutre
- Tu n’sais jamais vraiment de quoi il est capable. En tout cas on m’a dit qu’il avait reçu pas mal de visite de français ces derniers mois.
- C’est pas une preuve suffisante, de toute façon je pensais aller le voir.
- Ne fait pas de bêtises. Cela serait lui donner raison.
- T’occupes je sais très bien ce que je fais faire.
- C’est bien sa qui m’inquiète. Tu réagis jamais comme prévu ! Toujours dans l’exagération.
- Là c’est plutôt toi qui en rajoute !
- Moi ?! C’est une blague j’espère, tu veux que je te rappelle deux ou trois petites anecdotes à ton sujet ?
- Non sa ira t’en fait pas. Mais tout se passera bien. Je n’vais pas le tuer ni faire péter sa maison non plus.
- En plus tu l’as plus ou moins menacer dans la presse. Il demanderait que sa pour porter plainte. Il déteste ta famille ! Tu le sais très bien, il doit être en train de rêver de trouver un moyen pour détruire ta carrière.
- Je m’en fous après tout, il n’y arrivera pas. A moins qu’il me pète un genou. Tu sais, j’ai lu dans la presse que plein de joueurs qui étaient sortis de l’INF avaient arrêtés leur carrière parce qu’ils ne voyaient pas le monde du football comme cela et je dois avouer que je suis un peu déçu aussi.
- Oui j’ai lu sa dans la presse. Il y’a aussi cette étrange histoire de meurtre.
- Je n’ai pas tellement suivi cette histoire. Cela fait un peu trop série américaine à mon goût. Mais c’est tout de même regrettable de voir autant de joueur disparaitre de la sorte, ce n’est pas vraiment encourageant.
- N’y pense pas. Focalise-toi sur ta formation pour le moment et tu verras bien ce qu’il se passera pour toi.
- T’as raison. Pour changer »

Ernesto sourit et les deux potes allèrent boire une bière dans leur bar préféré. Ils discutèrent pendant une bonne petite heure. Iker lui appris les derniers ragots de leur génération. Ernesto fut surpris d’apprendre qu’un de ses amis allait devenir papa d’une petite fille. Il était ravi pour Rodrigo mais il se demandait bien comment il allait pouvoir faire pour devenir responsable en si peu de temps. Lui qui était encore un enfant il allait devoir en éduquer un. Cependant ses nouvelles responsabilités leur feraient probablement grandir plus rapidement que les autres. Les deux amis se séparèrent et rentrèrent chacun chez eux. Sur le chemin du retour, Ernesto croisa el Señor Torres. Il ne sut pas vraiment comment réagir, mais c’est le vieux qui lança la conversation :

« Alors on est de retour au pays ?!
- Perspicace !
- Ne te moque pas de moi veux-tu. Je sais quelque chose…
- …Eh bien vous n’avez qu’à appeler vos amis journalistes. Ils se feront une joie de vous écouter et de faire un article sur moi
- Haha ! Je vois que je suis démasqué. »
A ces mots, Ernesto eut une pulsion animale et il eut envie de sauter sur ce vieux fou prétentieux qui se tenait devant lui. Il lui jeta un regard noir. Le vieux sourit, ce genre de sourire qui donne envie de casser les dents de n’importe qui.
« Je t’ai déjà dit que tu ne me faisais pas peur petit. Et si tu continues comme ça, tu verras que ce vulgaire petit article ne sera qu’un début. Il ne fallait pas refuser mon offre. Elle tient toujours d’ailleurs !
- Je vais vous faire une offre moi aussi. Vous devriez aller voir un médecin, parce que vous semblez avoir quelques problèmes d’auditions. J’ai été clair la dernière fois et je n’accepterai jamais que vous soyez mon agent. Je n’en ai pas besoin et même si je devais engager quelqu’un pour représenter mes intérêts, je ne vous choisirai jamais. Vous et votre arrogance, votre regard supérieur, vos grands airs. Vous êtes véritablement à l’opposé de mes valeurs.
- Les valeurs ? Tu veux qu’on en parle à tes parents de leurs valeurs ? Il semble qu’ils t’ont caché quelque chose dont tu n’es pas encore au courant. Tu es déjà allé en Amérique Latine ?
- Non jamais ! Mais en quoi cela vous regarde ?
- Oh mais ça me regarde pas du tout. Je l’avoue pour une fois mais tu devrais peut être songé à y aller un jour ou l’autre. »

Le vieux s’en alla, en laissant ce mystère. Ernesto y réfléchit, mais préféra se dire que ce fou avait encore inventé cette histoire de toutes pièces. Il rentra chez lui, une clope à la bouche et il repensa à l’étrange ambiance qui régnait à son domicile. L’indifférence qu’il ressentait se changea dès lors en inquiètude.

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Chapitre 2 : Une Révélation Bouleversante !

Ernesto dormit mal cette nuit-là. Il n’aurait jamais pensé être bouleversé par un discours du Señor Torres et pourtant Ernesto passait désormais son temps à songer à ce que le vieux lui avait dit. Il inventait n’importe quoi dans sa tête et redoutait le pire. Il ne savait plus quoi penser et remettait tout en question… Après un petit moment passé à réfléchir à cette étrange situation il parvint à trouver le sommeil.
Au diner, l’ambiance avait été pesante. Le repas s’était déroulé à une vitesse folle, après la prière qui précède chaque repas, tout le monde avec engloutit son assiette. Ernesto avait remarqué que les sujets abordés à table étaient très différents des centres de discussions habituels. Son père avait engagé la conversation sur un sujet qui n’avait pas réellement beaucoup d’intérêt, ce qui avait frappé Ernesto. En effet son père avait pour habitude de ne parler seulement que de sujets graves qui frappaient ou qui étaient en lien avec son cher Pays Basque. Sa mère qui prenait un malin plaisir à taquiner son mari, en le contredisant dès que cela était possible n’avait pas pris la peine semblait-il d’écouter son mari et avait fixé son assiette durant tout le repas. Ernesto avait essayé de croiser le regard de sa mère qui aurait pu lui en apprendre plus mais il avait dut abandonner après quelques minutes voyant que cela s’était avéré inutile. La famille si conviviale à son habitude avait paru distante et moins chaleureuse que par le passé. Ernesto s’était demandé si la raison de cette tension était son retour au domicile et espérait que son esprit lui jouait des tours et que tout se passait au mieux.

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Le lendemain, Ernesto se réveilla le premier et partit courir pour garder une condition physique optimale mais surtout pour se vider la tête. Il ne voulait que son séjour soit parasité par un vulgaire détail. Ernesto avala donc les kilomètres et avant de tomber de fatigue il reprit le chemin de la maison. Avant de rentrer, il s’assit sur un banc, devant chez lui, et fuma une clope. Son casque crachait si fort que même sa famille devait entre ce qu’il écoutait. Il réfléchit à tous sa et décida de ne pas parler à ses parents de l’altercation qu’il avait eu hier avec Torres. Il avait une fâcheuse tendance à garder ce qui le tracassait pour lui et ce n’est pas maintenant qu’il allait changer et puis si le problème existait réellement ses parents finiraient bien par lui en parler. Après tout, il n’y avait pas de raison qu’ils gardent sa pour eux s’il était concerné. Il jeta sa cigarette au loin, et monta chez lui, directement dans sa chambre. Il s’écroula sur son lit et observa un poster, celui qui se trouvait en face de son plumard : '' I’m so fast that last night, I turned off the light switch in my hotel room and was in bed before the room was dark.'' Cette citation de Muhammad Ali l’avait toujours marquée et l’avait fait également beaucoup réfléchir sur la suite qu’il allait donner à sa carrière de sportif de haut niveau. Il n’était pas spécialement fan de ce boxeur et ne connaissait pas tant que sa le personnage mais avait véritablement craqué sur cette phrase. Elle représentait la confiance en soi et l’assurance qu’un sportif devait avoir pour réussir sa carrière. Cependant, Ernesto n’avait jamais vraiment été ainsi, préférant laisser le mérite aux autres que cela soient dans les études ou au football. Il aimait passer inaperçu et préférait laisser la pression à ses coéquipiers. Il savait que s’il voulait percer dans le monde du football, sa mentalité devait changer, évoluer. Il fallait qu’il devienne plus individualiste et qu’il se fasse remarquer dès ses premières années pour ne pas tomber dans l’anonymat. Ernesto avait conscience qu’il allait devoir tirer sa propre épingle du jeu pour se démarquer des autres et ainsi rentrer dans les esprits. La fatigue l’emporta sur Ernesto et après avoir réfléchit longuement sur son tempérament il s’endormit sans véritablement s’en rendre compte, tout habillé, sur son lit. Sa mère vint le réveiller après une bonne petite sieste, le réveil affichait 13h. Elle remarqua que son fils semblait un peu mal à l’aise lorsqu’elle le prit dans ses bras, et lui posa cette question :

'' Il y a quelque chose qui ne va pas mon garçon ?
- Non, tout va bien ne t’en fait pas.
- Très bien. On va bientôt passer à table, mais d’abord ton père et moi avons quelque chose à te dire. Tu peux nous rejoindre dans le salon ?
- J’arrive.''

Ernesto sentait qu’il se passait quelque chose d’étrange et sa mère n’était pas habituée à faire ce genre de déclarations remplies de mystère. Il prit une douche rapide et descendit dans le salon.
Toute sa famille l’attendait dans le salon, et tous les regards convergeaient vers lui. Ernesto se sentit mal à l’aise et ne sut pas quoi dire. Il s’assit sur ce qui était sa place habituelle, il était tendu et quelques gouttes de sueurs commençaient à couler sur son front. La tension était palpable et le silence avait gagné la pièce. Son père décida de brisé la glace et dit :

''Ecoute Ernesto. Cela fait longtemps que nous voulions te le dire, mais ta mère et moi n’avions jamais vraiment trouvé le bon moment, ni la bonne formule. Cette chose est difficile à dire autant qu’à entendre. Il se peut que cette nouvelle bouleverse même nos relations, ce que je n’espère pas.''

Ernesto écoutait religieusement, et appréhendait, comme un condamné devant attendre le verdict de son jugement, il attendait le dénouement impatiemment mais il était également rempli de crainte. Il n’avait encore jamais vu son père adopter un ton aussi grave et sérieux. Son frère ne pouvait s’empêcher de faire bouger sa jambe de haut en bas, il avait l’air grave et le regard fixé sur ses chaussures. Sa sœur semblait ailleurs et regardait par la fenêtre, elle avait sa bouche des mauvais jours, et sa mère fixait son mari en buvant chacun de ses mots.

''J’ai longtemps redouté le jour où ces mots allaient sortir de ma bouche. J’ai imaginé tous les scénarios possibles quant à ta réaction. Je te remercie de m’avoir écouté et je tiens également à te dire que je suis fier de t’avoir eu comme fils. Je vais abréger tes souffrances pour ainsi dire. Ernesto…''

Son père marqua un temps d’arrêt, il cherchait ses mots, et Ernesto ne pouvait plus attendre, il allait devenir hystérique. Les secondes paraissaient être des siècles dans la tête du jeune basque. Finalement son père tua le silence et lui avoua :

''Nous ne sommes pas tes parents biologiques…''

Ernesto n’en croyait pas ses oreilles. Le temps qui filait si vite il y a de cela quelques secondes semblait s’être arrêté, suspendu. Il n’en revenait pas, ne savait plus quoi dire, ni quoi faire. Il avait la tête pleine de questions mais ne savait pas par laquelle commencer. Il aurait voulu tous savoir d’un coup. Qui sont ses parents ? Où sont-ils ? Que s’est-il passé ? Mais par respect pour ses parents adoptif, il ne leur demanda pas. Il savait très bien que c’était tout aussi dur pour eux. Il resta silencieux un moment, repris ses esprits, et fini par dire :

''La Science me dira peut-être que vous n’êtes pas ma famille. Mais qu’importe la Science, je ne connais pas de famille plus parfaite que celle-ci. Vous m’avez éduqué, appris le respect et la tolérance, vous avez cru en moi et en mon rêve de devenir footballeur, vous m’avez toujours soutenu et je pourrai continuer à louer chacun de vos actes. Même si nous ne partageons pas les mêmes gênes, peu importe, nous partageons bien plus de choses et c’est cela la véritable définition de la famille. Je n’vais pas vous mentir, je meurs d’envie de connaître mes parents biologiques, de savoir mon histoire, de rencontrer de nouvelles personnes. Mais je veux que vous soyez sûrs, tous autant que vous êtes que personne ne vous remplacera… ''

La mère d’Ernesto éclata en sanglot, sa fille la prit dans ses bras, le silence regagna la pièce. Les visages étaient marqués par l’émotion, mais l’appréhension et la tension avaient laissé place au soulagement et à la joie. Le bonheur remplissait la pièce, la satisfaction d’être une famille unie.

Chapitre 3 : Une mise au point indispensable.

Ernesto attendait bien évidemment des explications. Son père les lui donna, une version détaillé de ce qui s’était passé :

[Ernesto Balza] Des Vacances Plus Que Surprenantes Chile-10

''Comme tu le sais, je travaille dans le commerce international. J’ai donc beaucoup voyagé et principalement en Amérique Latine. J’y ai rencontré beaucoup de gens et j’y ai aussi beaucoup d’amis au Pérou, en Uruguay, au Chili, et dans plein d’autres pays. Je vais d’abord te dire que tes parents sont Chiliens. Je me rendais là-bas pour un voyage d’affaires comme souvent, il y a de cela bientôt 17 ans il me semble. Tu sais que nous sommes très croyants et que nous remercions le plus souvent possible le Seigneur de nous avoir permis de vivre dans l’abondance. Pour cela j’étais membre d’une association bénévole qui distribuait à manger à de pauvres Chiliens dans le besoin. Je m’étais rapproché d’une famille qui venait régulièrement nous voir. Le père travaillait pour nos fournisseurs et venait de perdre son emploi, il était souvent malade et a mis énormément de temps à retrouver du travail. Sa femme attendait des jumeaux. Deux enfants de plus auraient apporté beaucoup de bonheur à la famille mais il aurait été très difficile de continuer à vivre avec 4 enfants. Ta mère savait que ta vie n’aurait pas été facile au Chili, dans leur famille, et elle avait déjà des problèmes pour nourrir ses deux premiers enfants. Alors, elle a contacté un orphelinat pour que vous soyez accueillis. Il n’y avait pas énormément de place et tes parents devaient réunir une coquette somme d’argent pour que vous soyez certains de ne pas finir dans la rue. Ta mère était très attristée pendant toute sa grossesse et j’ai décidé de rester auprès d’elle pendant 5 mois pour l’épauler. J’étais même prêt à lui prêter de l’argent. Depuis toutes ces années, elle était vraiment devenue une amie, nous étions proches et sa souffrance me rendait triste. Je n’aurai pas pu retourner au pays en la laissant comme ça. Les mois sont passés, ton frère et toi êtes nés et j’ai décidé avec l’accord de ta mère, enfin plutôt de tes mères de t’adopter et de te ramener avec moi en Espagne. Juridiquement cela n’a pas été simple mais nous avons fini par y parvenir et j’espère avoir fait le meilleur choix pour toi. En tout cas si on devait le refaire je n’hésiterai pas cinq minutes. J’aurai aimé que ton frère jumeau nous accompagne aussi mais le juge en a décidé autrement. Finalement l’orphelinat a fermé ses portes pour raisons budgétaires et ton frère a donc été éduqué dans ta famille biologique. C’est un petit peu compliqué à raconter et à comprendre surement pour toi mais tes parents n’avaient pas vraiment le choix. C’est elle qui a choisi ton prénom, en l’honneur du Che qui représentait et qui je pense représente toujours une lueur d’espoir pour tous les peuples d’Amérique du Sud. Je suis resté en contact avec eux, mais je ne suis toujours pas retourner au Chili depuis. Nous leurs avons envoyé des photos de toi assez souvent, nous les avons tenus au courant de ton évolution et ils sont très fiers de toi. Je ne sais pas si c’est vraiment le meilleur moment pour nous de t’apprendre ça mais finalement je me suis dit qu’il n’y avait pas réellement de bons moments pour annoncer ce genre de nouvelles. Je suis prêt à t’accompagner à Santiago dès que tu le souhaites pour te présenter ta famille. Ils vont tous très bien d’après ce que Lucia, ta mère m’a dit. Ton père, Gabriel, a maintenant un travail stable et tes trois frères continuent leurs études en ville. C’est dommage que tu ne puisses rester que trois jours parmi nous…
- Je n’ai pas pu vraiment choisir la durée de mon retour ici. Si j’avais pu je serai resté largement plus longtemps mais l’entraînement reprend vite. Mais il y a une chose qui m’échappe… Je comprends parfaitement que ma mère ait décidé de me confier à toi et les circonstances de mon adoption, ce que j’ai du mal à saisir c’est pourquoi el Señor Torres est-il au courant ?
- Comment ça ? Il t’a fait une remarque vis-à-vis de ton adoption ?
- Oui plus ou moins il m’a demandé si j’étais déjà allé en Amérique du Sud ? J’ai trouvé cela bizarre mais maintenant je peux faire un lien entre tout ça. Je t’avoue qu’il m’a vraiment surpris en me disant une chose pareille mais comment est-il au courant ?
- Pour être franc, une grande partie de la ville doit le savoir. Par respect pour toi et pour notre famille, ils n’ont rien dit. Mais quand une famille, populaire comme la nôtre peut l’être, adopte un petit Chilien, la nouvelle fait vite le tour de la ville. Comme d’habitude, Guillermo a voulu faire son intéressant, il n’a pas grandi ni mûri depuis le lycée. C’est dommage mais bon ne fait pas attention à lui, tu sais bien à quel point il peut être néfaste pour nous et pour toute la ville.
- Il m’a proposé de rencontrer un agent reconnu dans toute l’Espagne…
- Tu as accepté ?
- Non évidemment que non.
- C’est bête de ta part. Il faut savoir profiter des occasions qui se présentent à nous dans la vie. Même si elles viennent d’un ennemi, tu n’aurais pas dû négliger son offre. Tu vois ce que cela t’as apporté en plus, la sortie dans les médias sur notre lien avec ETA je pense que tu sais que c’est de sa faute.
- Oui je sais. Mais soyons franc, je suis certain que j’y aurai eu droit un jour ou l’autre à ça. C’est aussi bien que cela sorte maintenant.
- Tu as peut être raison. J’ai apprécié ta réaction, tu ne t’ais pas laissé faire, tu as répondu avec courage et franchise. Vient on va manger sinon ta mère va encore crier.''

Une délicieuse odeur de veau avait envahie le salon. La table était mise dans la salle à manger et une magnifique axoa trônait au milieu de cette table. La famille s’assit et dégusta avec bonheur ce plat typique du Pays Basque. La bonne humeur était de retour, les vannes fusaient et les rires résonnaient dans la pièce. Comme s’il ne s’était rien passé. Ernesto était aux anges mais il était aussi curieux et pressé de reprendre l’entraînement, de voir les nouvelles têtes de l’INF mais surtout d’aller découvrir un nouveau pays, sa patrie : Le Chili !

Chapitre 4 : Déjà le Départ !

Ernesto était avec Iker sur la plage, les deux tenaient un pét dans une main et une bière dans l’autre. Si Dieu avait donné à l’Homme c’était probablement pour qu’il puisse combiner ces deux plaisirs en même temps. Le soleil se couchait, le contexte était parfait pour une discussion philosophique. Le type de discussion qui n’en finit jamais et pour lequel chacun à son point de vue. Après c’est sûr que le terme philosophique était peut être excessif, mais après tout, ils s’en foutaient.
Ernesto passait sa dernière soirée à San Sebastian et il comptait l’apprécier. Il n’avait pas encore abordé le sujet de son adoption avec Iker. Après tout, son ami devait forcément être au courant, et il voulait vraiment profiter. Le soleil avait cédé sa place à la Lune. Un magnifique croissant qui rappela aux deux fumeurs qu’ils avaient très faim :

''Chaud pour un grec Ernest’ ?
- Je t’avoue qu’il passerait bien crème, mais vas-y la flemme.
- Je m’y attendais à celle-là…
- Tu m’aurais dit sa avant le pét, j’aurai peut-être eu la foi !
- Toujours pareil ! J’sais comment te faire craquer…
- Dit toujours, je suis sûr que t’y arriveras pas !
- J’y arrive toujours, arrête de faire genre tu l’sais en plus.
- J’sais juste que tu parles beaucoup mais que tu n’agis pas beaucoup, grande gueule !
- Me tentes pas non plus, tu vas encore devoir me donner raison.
- Prouve le moi, vas-y !
- Pense à un pain déjà, imagine le, ensuite tu l’ouvres et la imagine l’odeur de la viande cuite…
- Arrête-toi là !
- Ensuite la petite sauce… Biggy ? Barbecue ? Les deux ? La salade, les oignons, les tomates fraîches…
- Je te déteste enfoiré !
- Et pour finir les frites… Mhh faudrait vraiment être con pour refuser !
- Bon allez, t’attends quoi la ! On y va !
- Je le savais
- Fait ta maligne, profite !''

Les deux amis se levèrent, Iker prit les enceintes, lança un son, Capleton : ‘’ Jah is my Life, Jah is my Soul, Jah is my Everything’. Un chef d’œuvre musical, idéal pour trouver la motiv’ au plus profond de soi. Ils marchèrent, guidés par la musique. Arrivés au grec ils commandèrent leurs grecs, fumèrent une clope en les attendant, s’assirent, l’admirèrent un instant et le dévorèrent en un temps record, fumèrent une autre clope et reprirent le chemin de la plage.
Des jeunes avaient investi les lieux et avaient réussi à faire de cet endroit si calme, une déchèterie, Ernesto ne put s’empêcher de dire :
[center]''En plus de ça, ils écoutent de la merde…
- C’est vrai que la, David Guetta, ça va loin…
- Les pauvres…
- Pas étonnement que y’ai de plus en plus de sourd en écoutant autant de merde à force, elles démissionnent.
- Bon, on va aux rochers ?
- Je te suis.''

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Ils rejoignirent une petite crique que seuls eux semblaient connaitre. Ils n’y avaient jamais vu personne et pourtant ça fallait le coup. Aucun bruit, si ce n’est celui des vagues s’échouant sur les rochers. Ils s’assirent chacun sur un caillou et trempèrent leurs pieds dans l’eau. Ernesto rêverait de pouvoir trouver un endroit aussi reposant et aussi calme à Paris mais c’était vraiment compliqué, enfin impossible quoi. Ils restèrent là, un moment, à observer les étoiles et à rêver. Ernesto sentit son portable vibrer, mais fit mine de ne rien avoir remarqué.

Après avoir été lassé de ne rien faire, ils allèrent au supermarché, acheter un peu à boire et tombèrent sur des amis. Une grosse soirée en perspective, il y eut de l’alcool, de la zeub, des échanges salivaires, et même un peu de vomi… Ernesto rentra bien bourré chez lui, heureusement tout le monde dormait. Il s’échoua sur son lit, il avait oublié de faire sa valise, et devrait speeder demain pour ne pas rater son train.

Le réveil le réveilla, trop tôt comme toujours, Ernesto n’avait pas assez dormit, pas de gueule de bois à son grand étonnement mais un mal de bide épouvantable. Quelle idée de se finir avec de la piquette aussi ! En même temps quand y’a plus que ça, c’est comme le pshit, il faut s’en contenter. Ernesto fit sa valise en hâte, oublia la moitié des choses indispensables comme d’habitude, fit une bise à toute sa famille et pris la direction de la gare. Il dut courir pour arriver à l’heure, et la course avec des restes d’alcool dans le ventre, vraiment pas génial. ''Le compostage ? Tant pis, ils vont pas m’faire chier !'', il bondit dans le train et le voilà parti pour Paris.

Ernesto arriva tard à l’INF, 6 mois à Paris lui avait suffi pour savoir que ''RATP c’est des PD !''. Il put cependant assister à l’espèce de petite fête qu’avait organisée l’institut en l’honneur des nouveaux. Pour qu’il puisse s’intégrer plus facilement soit disant, mais Ernesto passa rapidement. Assez longtemps pour s’apercevoir que Clairefontaine avait été envahi par des Portugais. ''Je pensais que les travaux des rénovations étaient finis'' se dit Ernesto en souriant bêtement. En tout cas, il n’avait pas eu besoin de les entendre parler pour savoir qu’ils étaient Portugais. ''Toujours à se la raconter ceux-là, ils se prennent pour les rois du pétrole… C’est affligeant de voir des bouffons pareil. Espérons que je sois agréablement surpris !''. Ernesto parcourut la salle de l’œil rapidement, et en trouvant la soirée sans intérêt particulier, gagna sa chambre pour regarder un film. ''Clope, Corona, Fight Club ! Que demandez de mieux ?''

Chapitre 5 : Un groupe en difficulté.

La tension était plutôt pesante depuis la reprise. Les résultats n’étaient plus aussi convainquant et personne ne pouvait nier le faite que depuis l’arrivée d’un nombre importants de nouveaux joueurs les performances s’en ressentaient. Chacun semblait vouloir marquer les esprits individuellement au dépend du collectif. C’était regrettable, les joueurs avaient des qualités techniques intéressantes mais ne les mettaient pas au service des autres et s’en allaient dans de longues chevauchées individuelles pour justifier sa supériorité et montrer un plus à l’entraineur. Ernesto était déçu de cette vision du football, et voulait gagner un titre le plus tôt possible. Déjà éliminé de la Coupe Gambardella, il ne restait donc plus qu’un seul objectif pour ce groupe, le championnat national U19. Une victoire en quatre matchs depuis la reprise, c’était le triste bilan affiché par les espoirs du football mondial. Après avoir fini, la première partie de saison invaincue, le groupe semblait désuni. Ernesto avait peur d’être le seul à se rendre compte de l’importance de la situation. Il n’avait la possibilité de briller à l’INF que pendant une saison, du fait de son arrivée tardive. Les autres joueurs auraient le temps de se rattraper les saisons prochaines ou bien de choisir de quitter le centre mais lui il n’aurait pas le choix et il allait devoir tout faire exploser pour recevoir une offre intéressante à la sortie du centre.

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Ernesto n’était pas inquiet, et se satisfaisait de sa première partie de saison, mais il allait devoir mettre les bouchées doubles pour montrer qu’il pouvait gérer la concurrence et qu’il était déterminé à ne pas se laisser marcher dessus. Il connaissait ses capacités, était sûr de lui. Ils allaient remporter le championnat ! Ces contreperformances lui avaient presque fait oublier les événements qu’ils avaient vécus quelques semaines auparavant. Il n’avait pas le temps de s’éterniser là-dessus, il allait avoir toute la trêve estivale pour se consacrer à sa famille et peut être même sa nouvelle famille. Pour le moment, il pensait au football et rien qu’à ça.

[FIN]

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