[Holmes] No Sleep

Je me réveillai en sursaut. Je venais de faire un cauchemar. J'avais revécu pour la énième fois depuis que c'est arrivé, le « Non » que Justine m'avait dit suite à ma demande de fiançailles. J'avais beaucoup de mal à l'accepter, et on avait décidé de ne plus se voir pendant un moment. Elle était donc repartit vivre chez sa mère et moi, je me retrouvais de nouveau seul dans mon studio. Je me levai avec cet air nonchalant qui me caractérise et partis direction le cyber-café du coin. Et oui, n'ayant pas d'ordinateur, je devais à chaque fois venir ici où tout le monde pouvait voir ce que je faisais... Cela fait chier mais bon c'est comme ça... Je naviguai rapidement sur quelques sites comme L'Equipe pour me tenir informé des news concernant le football et le sport en général d'ailleurs. Je vis par exemple que Roméo avait signé aux New-York Cosmos, et que Neal Khalifa avait signé à Dallas. Je ne savais toujours pas ce que Derron allait faire mais au fond, j'espérais qu'il resterait. C'est un brave type... Enfin bon, après avoir navigué sur quelques sites, je décidai de regarder si il restait des locations pour les vacances d'été. Et oui, je suis maintenant en vacances, l'entrainement ne reprend que le 10 juillet à Clermont, donc j'ai au moins deux semaines devant moi. Je tapai le nom du site où j'allais habituellement pour consulter ma maison de vacances habituelle sur l'Île de Céphalonie en Grèce. Ce petit coin de paradis est pour moi l'endroit rêvé pour me faire sortir Justine de la tête. Le beau temps, la chaleur, les filles, la mer, le paysage magnifique, voilà tous les avantages de cette île. Je n'y suis pas allé depuis que j'avais 14 ans mais j'en gardais des souvenirs intacts. J'y allais auparavant avec mes grands-parents mais là, j'avais envie d'y aller seul. Et comme par magie, comme si le site pouvait entendre et exaucer mes voeux, il m'apparut que la maison était libre la semaine prochaine. Je la réservai en un petit coup de fil et c'était bon. Je retournai chez moi, l'esprit léger et la joie au coeur. Rien que d'avoir pensé que je partais en vacances dans mon paradis terrestre m'avais fait oublier ma belle... Ce ne fut que de courtes durées. En effet, à peine étais-je rentré chez moi que la revoilà, sur le perron de ma porte. Elle venait me demander si elle pouvait récupérer ses dernières affaires. Je la laissa se démerder et pendant qu'elle réunissait ses affaires, je me posai sur mon balcon. Je mangeai mon petit déjeuner, tranquillement, regardant l'horizon. Dix minutes plus tard, elle vint me voir, me déposa un petit bisou sur ma joue droite et me dit qu'elle partait. Je ne pris même pas la peine de lui répondre. Rien que le fait qu'elle m'ait fait un bisou m'avait énervé. Elle ne veut pas que notre relation continue un peu plus sérieusement et elle se permet de venir me faire des bisous alors qu'elle sait parfaitement ce que je ressens pour elle... Dégueulasse de me faire ça... J'entendis la porte se rabattre sur elle quand elle sortit et je la vis monter dans sa voiture, au bas de l'immeuble. Rien que le fait de l'avoir revu me faisait revivre tous les bons moments que l'on avaient passés ensemble, en amoureux... Ce temps me semble loin à présent, et bien que je l'aime toujours comme un fou, il fallait que je me change les idées et que je fasse d'autres choses avec d'autres filles. Et à mon avis, la Grèce est l'endroit rêvé pour faire ce genre de choses. Surtout à Céphalonie, si mes souvenirs sont bons, pratiquement tous les soirs, des fêtes étaient organisées entre jeunes et c'était très chaud. J'étais donc très impatient de partir pour pouvoir enfin me changer les idées...

« Les passagers pour le vol à destination d'Athènes sont appelés à la porte 6 pour embarquement immédiat »

Ah enfin, ça faisait maintenant plus d'une heure et demi que j'attendais dans ce fichu aéroport. J'allais enfin pouvoir embarquer dans l'avion qui allait m'emmener à ma destination de rêve. Je m'assied à ma place dans l'Air France. C'était parti pour 3h15 de vol pour la capitale grecque. Après il fallait encore que je prenne un autre avion pour aller à Céphalonie. Voyage chiant mais avec une superbe récompense au bout !

J'arrivai là-bas vers 15h de l'après midi, heure locale. A peine sorti de l'aéroport que mes narines s'emplirent déjà du parfum de l'île. Les senteurs d'olivier mélangées à celles des orangers. Magnifique tout simplement. Magnifique, le mot est vraiment le bon... Quand je posai mes bagages dans la maison que je louais, je me précipitai pour ouvrir la fenêtre qui donnait sur la Mer Ionienne. La mer bleue turquoise, surplombée de falaises au creux desquelles se trouve une magnifique petite plage de sable blanc et fin. Le paradis était là, j'y étais... Le temps que j'enfile mon short de bain et que je descende à la plage et j'étais déjà dans l'eau. Fantastique, l'eau et l'air sont presque à la même température ce qui fait que tu rentres dans l'eau tranquillement. Je nageai pendant environ 20 minutes puis décidai de sortir me poser sur ma serviette aux couleurs du club d'Arsenal. Je ne fis que cela de ma fin d'après midi. Bronzage, baignade, matage, la belle vie quoi. Le soir j'avais déjà une soirée de prévue. Et ouais, j'avais quelques sources dans l'île qui me tenaient au courant de toutes les soirées organisées sur l'île. Je pouvais m'incruster comme sa dans toutes les partys, les fiesta.

Chemise, jean, lunettes de soleil malgré la nuit étaient de sortis pour la première soirée ici. J'entrai dans la maison de la dite soirée. Il devait y avoir au moins 50 personnes facile... Des personnes m'accueillirent et je voyais que déjà j'attirais les regards. De belles petites grecques me tournaient autour à peine étais-je entré dans la maison. Je bus quelques verres, fumai un peu et surtout dansais. J'étais fou, des filles dansaient, collées à moi, leurs beaux culs qui bougeaient sur moi. J'embrassai la première minette qui passa. On passa le reste de la soirée ensemble et on fit des choses que j'allais sûrement regretter plus tard. Enfin bon, c'était un peu parfait donc après tout pourquoi s'en vouloir ? Vis-à-vis de Justine peut-être, mais bon après tout je n'ai pas à regretter quoi que ce soit de ce que je fais. Après tout c'est elle qui n'a pas voulu, il fallait qu'elle paye son refus. Je passai donc la nuit aux côtés de cette jeune femme...

Le lendemain matin, je me levai aux aurores, j'avais l'impression que mon crâne allait explosé. J'avais dû forcer un peu beaucoup sur l'alcool. En plus j'étais nu, j'étais aux côtés d'une belle fille dont je ne savais même pas le nom... What the fuck ? Je me rhabillai en vitesse puis partis de la maison. Ralala mortel la Grèce ! Je rentrai chez moi, pris une douche et m'allongeai sur mon lit pour dormir un peu.

Je fis cela pendant plusieurs jours et plusieurs nuits d'ailleurs. Honnêtement au bout de quatre jours je n'en pouvais plus... J'étais mort, crevé... La cinquième nuit je couchai avec une femme, la plus belle de toutes mes conquêtes tout au long de mon séjour grec. Elle était vraiment parfaite... Cependant, le lendemain matin, alors que je fumais dehors en attendant qu'elle se réveille, un homme d'environ 25 ans vint me voir. Il me parla en grec tout d'abord, je ne compris pas ce qu'il me dit. En lui expliquant que je parlais pas grec, il croyait que je me foutais de sa gueule. Il commençait à grave s'énerver. Je me levai, j'étais calme pour le moment, je passais une bonne journée, j'avais passé une nuit parfaite et il ne fallait que ce pauvre type vienne me chercher des noises. Je ne le laisserai pas me pourrir ma journée. J'écrasai ma clope à ses pieds, il me regarda et m'envoya son poing dans la figure. Assommé par le coup brutal qu'il venait de me porter au visage. Je restai quelques instants au sol, me tenant la mâchoire d'une main, tout en le fixant. Soudain, sans qu'il ait pu s'y attendre, je lui sautai dans les jambes. Il tomba au sol, j'avais le dessus. Je lui assénai quatre coups de poings d'affilée dans le visage. Il saignait. Je ne pouvais plus m'arrêter, j'étais comme en transe, je devais le démonter ce mec. Soudain, ma conquête nocturne sortit de la tente, nue et affolée. Elle se jeta sur moi pour que j'arrête. Je n'en pouvais plus, j'étais tout rouge, la haine que j'avais ressenti durant de nombreuses années était ressortit sur ce mec. Il était toujours allongé au sol, sûrement inconscient car il ne bougeait plus. La fille était allongé par dessus son corps et criait. Elle me criait dessus, elle voulait sûrement que je m'en aille à en juger par ses gestes. Elle pleurait, je ne comprenais pas sur le moment pourquoi mais la révélation me vint vite à l'esprit. Ce mec était son petit ami qu'elle venait de tromper avec moi. C'est pour sa que ce type m'avait frappé...

Je partis donc, je rentrai chez moi. Il fallait que je fasse un petit truc avant de repartir pour la France. J'avais pris rendez-vous dans un hôpital grec pour faire quelques examens. Il me restait cependant deux jours pour profiter à fond, même si un mal me tourmentait. Un mal intérieur, je sentais que quelque chose n'allait pas et je craignais le pire honnêtement...

Je partis donc pour l'hôpital. J'attendis environ une heure dans la salle d'attente avant qu'un fichu médecin vienne me prendre en charge. Je le suivis dans la salle, il me fit une prise de sang et me laissa là, tout seul à remuer mes pensées... Et ce n'est que deux heures plus tard qu'il revint avec les résultats de mes tests. Et ma pire crainte était fondée... Le médecin me l'annonça d'une voix sans appel :

Mr Holmes, j'ai les résultats de votre test... Je suis vraiment désolé monsieur, mais vous l'avez, vous êtes atteint du virus du SIDA... Je suis désolé...

J'avais l'impression que tout s'écroulait autour de moi. Pourquoi j'avais pris autant de risques durant cette semaine, cette semaine n'était pas le paradis mais bien l'enfer. J'aurais dû rester fidèle à Justine. J'ai foutu ma vie en l'air maintenant, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, j'ai fais le con et je vais devoir payer, je vais devoir subir les conséquences de ma conduite... Je vais devoir subir la pire des choses, je vais être dans l'attente de la mort chaque jour qu'il me reste à vivre. Parce que le pire dans cette maladie ce n'est pas d'être contaminé mais de se savoir contaminée. Quand tu le sais, tu ne peux plus vivre ta vie comme avant, tu es sans cesse en train de te demander si tu ne vas pas mourir à chaque instant... Alors que quand tu ne le sais pas, tu continus de vivre ta vie normalement sans te poser de questions. Même si la fin est tout aussi funeste...

Deux jours plus tard, je partis de la Grèce, le pays qui aura réussi à ruiner ma vie en l'espace d'une semaine... J'avais pensé que venir en vacance ici m'aurais fait le plus grand bien mais c'est tout le contraire qu'il s'est passé. Au lieu de passer des vacances de rêves, elles avaient tournées au cauchemar. Quoi de pire que d'entendre que l'on est affecté par un virus sans remède...

Le lundi dans l'après midi, j'arrivai chez moi, près de Clermont. Je préférais rester seul pour le moment, je ne voulais que personne soit au courant de mon malheur... Cependant, à 17h, je décidai d'appeler Justine. Il fallait que je parle de ça avec quelqu'un et c'était la seule en qui j'avais pleinement confiance pour garder les secrets. C'était une de mes seules amis. Je sais que je peux tout lui dire même si nous sommes séparés pour le moment. Je pris donc mon téléphone et l'appelai.

William ?!
Oui je voulais te parler...
Qu'est ce qu'il y a ?
Est ce que tu peux passé chez moi ? C'est très important...
Oui d'accord j'arrive... J'aime pas ça William...

Dix minutes plus tard, elle frappa à la porte.

Qu'est ce qu'il se passe William alors ?
Assieds toi, c'est important...
Tu me fais peur William là...

Elle s'assied, j'en fis de même.

Justine, ce n'est pas pour que tu t'inquiètes mais il fallait que j'en parle à quelqu'un... J'ai été en Grèce, je suis resté une semaine là-bas, je suis rentré hier. J'ai couché avec des filles là-bas et j'ai été faire un test de dépistage du SIDA là-bas. Et le médecin m'a dit que j'avais le SIDA...
Oh William non !

Elle me prie dans ses bras. Je ne pus retenir mes larmes.

William, je t'aime, je t'ai toujours aimé depuis que l'on s'est rencontré. Je suis là pour toi...
Merci Justine, moi aussi je t'aime.
Je reviens vivre ici si tu veux, mais est ce que tu es sûr et certains que tu l'as ?
Bah le médecin grec me l'a dit...
Oui mais bon, les grecs voilà quoi... Va refaire un test ici, je t'en supplie Will', histoire d'être vraiment fixé.
Oui tu as raison, je vais y aller... Tu veux bien venir avec moi ?
Oui bien sûr.

On s'embrassa et on partit direction l'hôpital de Clermont-Ferrand.

On attendit quelques minutes avant d'être pris en charge par un médecin. Nous voyant en pleurs, il me demanda ce qu'y n'allait pas. Je lui dis ce que le grec m'avait dit et il me fit lui aussi une prise de sang. Il revint une demi heure plus tard, vive la différence avec le bouffon grec qui m'avait limite oublié pendant deux heures ! Il arrivait avec un air grave. Une feuille dans les mains.

Mr Holmes, je suis désolé. Mon collègue grec vous a dit des grosses âneries, vous n'avez pas le SIDA monsieur.

Justine me sauta au cou. Je n'en croyais pas mes oreilles, toute cette peur pour rien en fait ?

Vous en êtes sûr et certain ?
Absolument, les résultats sont formels. Tenez la feuille si vous voulez...

Il me tendit la feuille et je lus tout en bas la mention « Pas contaminé ». Je poussai un cri et embrassais Justine. Dans mon euphorie j'ai même pris le médecin dans mes bras, c'est vous dire à quel point cette nouvelle m'enchantait et était un réel soulagement... On sortit de l'hôpital main dans la main. Elle me ramena chez moi. On but un coup et elle me dit :

Bon William. On va devoir régler quelques points quand même...
Oui, je me doute bien...
Tu as couché avec combien de filles en tout là-bas ?
Trois en tout.

J'avais décidé de lui dire l'entière vérité pour une fois.

Pas mal du tout, pas mal... Je suis contente que tu te sois bien amusé et je dois te dire que j'en ai fait de même...
Qu... Quoi ?! Toi aussi tu as couché avec quelqu'un d'autre ?
Ah non si c'est sa qui t'inquiètes, dit-elle dans un grand rire. Non moi j'ai fais la fête avec mes copines en boîte, on s'est soûlé la gueule comme jamais mais je ne t'ai pas trompé.
Sache que aucune des trois n'était aussi parfaite que toi ma chérie. Je t'aime.
Normal en même temps, tu le savais déjà que j'étais la meilleure... Mais bon j'aimerais quand même que tu m'expliques pourquoi tu m'as trompé...
Je ne t'ai pas réellement trompé en fait vu qu'on était plus ensemble, non ? Mais bon puisque tu veux savoir mes raisons. Et bah c'était simple, j'étais très frustré que tu m'aie dit non à ma demande en fiançailles...
Oui je comprends. Je veux que tu saches que je t'aime William mais que je ne suis seulement pas encore prête pour ça... Tu comprends ?
Oui je comprends. On va prendre notre temps et quand je te sentirais prête et bah je te redemanderais...

En guise de réponse elle m'embrassa. Ce fut le plus beau baiser qu'elle ne m'ait jamais donné. Je me rendais compte à ce moment là que j'étais complétement dingue de cette fille. On passa la soirée ensemble et le lendemain, on avait prévu d'aller chez sa mère, remplir tous ses cartons et la faire réemménager dans le studio...

Après avoir tout ramené à la maison, on décida de sortir en ville. Je vis que Justine avait prit un catalogue. Cependant je n'avais pas vu lequel. Je ne lui posai pas la question, pas envie de la gêner ou quoique ce soit... On se mit à la recherche d'un restaurant, les touristes étaient chiants, ils avaient remplis tous les restos... On essaya nos deux restaurants préférés mais ils étaient archi-comble... Pas de chance, on décida d'aller dans des petites rues transversales et on trouva une petite pizzeria tenu par un italien. On mangea tranquillement, en parlant de nous, de notre avenir... Et soudain alors qu'on était en train de se dire que notre studio était trop petit, Justine sortit le catalogue qu'elle avait prit tout à l'heure. Elle l'ouvrit et commença à le feuilleter.

Qu'est-ce que c'est ?
Un catalogue d'annonces pour une location d'un appartement ou d'une maison...
Tu veux dire que tu cherches plus grand que notre studio merdique ?
Exactement.

Je mis ma chaise à côté de la sienne et on regarda page après page les différents appartements. A la page 77, il y avait deux appartements qui n'étaient pas mal du tout. On appela l'agence pour demander une visite.

Le lendemain à 13h45 nous étions devant le premier appartement. Rien qu'en entrant, je ne me sentais pas bien dès que l'on fut entré. J'en informais Justine. Elle semblait bien aimé l'appartement mais informa la conseillère immobilière qu'on ne le prenait pas. On partit donc pour le second. On entra. L'atmosphère qui y régnait était géniale, l'appartement était bien éclairé et en plein centre de Clermont. Ce fut le coup de foudre pour nous deux. On demanda un délai de trois jours pour prendre une décision. La femme de l'agence bloqua l'appartement pour le moment, le temps de notre décision. Elle nous mis en prioritaire.

On la rappela trois jours plus tard pour lui dire que nous acceptions de louer cet appart'. Il ne restait plus qu'une chose à faire présent, faire nos cartons et partirent de ce studio minable pour un bel appartement en centre-ville.

On venait de finir le déménagement. Les cartons étaient tout juste déballés, j'étais assis sur une chaise autour de la table et je regardais notre superbe appartement tout juste aménagé. Il était splendide. Justine rentrait à l'instant même des courses. Elle me jeta le journal d'aujourd'hui sur la table et me dit avec un grand sourire :

Regarde qui les autorités américaines viennent d'arrêter...

Je regardai donc la première page. En titre on pouvait lire : « Le plus célèbre pirate sous les barreaux ». J'observais un instant la photo qui accompagnait l'article. L'homme au centre, le pirate avec qui j'avais échangé quelques coups de fil, souriait à pleines dents. Derrière lui se tenait un homme, petit assez gros. Il y avait également une troisième personne, un homme grand au visage sombre et au regard ténébreux. Je reposai le journal sur la table et dis à l'intention de Justine.

C'est une bonne nouv...

Je ne pus terminer ma phrase. Je repris lentement le journal dans mes mains et regardai la photo avec plus d'attention. Mon regard se fixa sur le visage du grand homme ténébreux. La légende indiquait qu'il s'appelait Adam Sweetlove. Ce n'était pas son vrai nom, j'en étais absolument certains. Ce ne pouvait pas être lui, cet homme est mort, enterré à quelques kilomètres d'où cette photo a été prise... Cet homme c'est mon père, Peter Holmes... J'en était sûr, j'ai connu mon père pendant longtemps, comment pouvait-il être là, sur cette photo qui a été prise hier... C'était totalement insensé.

Qu'est ce qu'il se passe mon coeur ? Tu n'as pas fini ta phrase...
Justine... Il y a un problème là... Cette photo date de combien de temps ?
Beh d'hier je crois...

Elle s'approcha et pointa son doigt sur la date en dessous la photo.

Oui c'est ça, d'hier. Pourquoi tu me demandes ça ?
Cet homme, je pointai mon père du doigt, c'est mon père... J'en suis sûr et certain Justine, c'est mon père !
Qu... Quoi ? Mais comment est-ce possible ? Ton père est mort, on a jugé et condamné sa femme et son amant pour son meurtre...
Je te le jure Justine, c'est mon père sur cette photo.
William, je sais que tu aimerais que ton père ne soit pas mort mais c'est impossible, il est mort, les deux coupables ont donné des aveux, ils ont avoués le meurtre Will'... Il faut que tu dormes un p...
Je n'ai pas besoin de dormir Justine ! C'est mon père j'en suis sûr ! Je ne suis pas fou !

Je fondis en larmes. Je n'en pouvais plus, le déménagement m'avait épuisé et puis voilà que je découvre que mon père n'est pas mort et qu'il ne s'est jamais appelé Peter Holmes, que tout est faux chez lui...

Chéri... Si tu veux je peux demander à des collègues s'ils peuvent avoir l'adresse de cet homme et tu iras le voir... Mais comme c'est le FBI qui a procédé à l'arrestation, ton père, si c'est lui, va être dur à retrouver... Tout est confidentiel là-bas, surtout au FBI...
Si tu peux essayer s'il te plaît... Désolé de m'être emporté contre toi...
C'est rien t'inquiètes pas. J'appelle Marc pour savoir s'il peut le trouver...
Merci mon ange.

Elle partit appeler dans la pièce d'à côté. Je repris le journal et parcourus l'article. Le nom d'Adam Sweetlove apparaissait très souvent. En gros, l'article faisait son éloge. Il disait qu'il était infiltré depuis plusieurs années pour avoir la confiance du pirate, et qu'il avait réussit à le berner et à le faire arrêter. Cette fois, c'était sûr c'était bel et bien mon père. C'est peut-être pour ça que nous sommes partis d'Angleterre à la suite du départ de ma mère, et c'est pour ça qu'il n'a jamais voulu revenir alors que moi je l'attendais dans mon pays natal, le Pays de Galles. Mais alors tout ce que l'on avait découvert pendant l'enquête, tout était donc faux ? Le fait qu'il soit homo était-il vrai, le culpabilité de Chan et de son amant était-elle véridique ? J'avais beaucoup de questions à lui poser, il faut absolument que Marc trouve son adresse, ou sinon je n'aurais jamais de réponses à toutes mes questions...

Justine revint dans la pièce quelques minutes plus tard... Elle s'assied à côté de moi et me dit que Marc n'avait pour l'instant rien trouvé. Comme attendu, les services secrets américains avaient tout bloqué, tout était confidentiel... Mais Justine était confiante, elle avait plusieurs contacts au sein d'Interpol, l'agence de sécurité qui est basé à Lyon... Elle appela un de ses contacts et revint me voir environ dix minutes plus tard...

C'est bon William, j'ai une adresse. Comme attendu, c'est aux Etats-Unis qu'il habite, à Baltimore près de Washington.
D'accord, merci chérie t'es la meilleure, tu viens avec moi ou pas ?
J'ai beaucoup de boulot Will' donc je ne peux pas. Tu me tiens au courant quand même hein ?
Evidemment.

Je l'embrassai puis pris mon ordinateur pour réserver un billet pour l'aéroport de Baltimore. Je pouvais partir le lendemain. Je validai l'achat du billet et imprimai le coupon pour qu'une fille à l'aéroport me donne mon billet.


Le lendemain, je partis donc pour Baltimore. Le stress commençait à monter quand j'entrai dans l'avion. Qu'allait-il bien pouvoir me dire pour se justifier ? Me suis-je trompé de personne ? Si ça se trouve ce gars n'était pas mon père mais bien un autre homme. Peut-être que Justine avait raison, peut-être que je voulais absolument revoir mon père et que je m'étais aveuglé sur cet homme.

J'arrivai à Baltimore vers 19h. Je n'allais pas y aller maintenant, il était un peu tard pour arriver chez un homme comme ça, à l'improviste. Je pris donc une chambre dans un motel, un truc pas cher, ça me suffirait amplement juste pour cette nuit. Je me couchai tôt ce soir là pour être en forme le lendemain.

Le lendemain matin, à 9h je sortis du motel. Je pris un taxi en lui indiquant l'adresse que j'avais réussi à obtenir. En 20 minutes nous y étions. Je sortis de la voiture, lentement. La pression commençait à monter, je sentais mon coeur se compresser. J'entrai dans la demeure, parcourus la petite allée qui menait à la porte d'entrée de la maison résidentielle. Quand je fus arrivé devant la large porte, je frappai trois coups à la porte. J'entendis du bruit derrière la porte. L'homme était sûrement en train de me regarder dans le judas de la porte. Soudain, la porte s'ouvrit dans un grincement assourdissant. L'homme qui se tenait derrière la porte tenait un Beretta 92 dans sa main droite. Je le reconnus directement, c'était bel et bien mon père qui se trouvait derrière cette porte avec cette arme dans la main.

Papa ?
Entre William, entre.

J'entrai dans sa maison. La demeure était belle, spacieuse, plutôt bien décorée.

Je vais tout t'expliquer William...
J'espère bien. Pourquoi avoir menti à tout le monde ?
William. Si tu veux bien t'asseoir, je vais te raconter tout depuis le début.
Je t'écoute, dis-je après m'être assis.

Il me servit un verre de whisky-coca, et s'en servit un à lui aussi.

Tout a commencé il y a environ 20 ans. Je travaillais à la NYPD et je faisais du bon boulot, il faut le dire. Je vivais donc ici il y a déjà 20 ans. J'avais à cette époque 22 ans. Quelques semaines avant mon anniversaire, des membres du FBI sont venus me voir pour me parler. Ils m'ont proposés un poste dans leur équipe. Je venais donc d'obtenir une promotion. Quelques semaines seulement après mon arrivée dans leur équipe, ils ont décidés de m'envoyer en mission au Pays de Galles. C'est là-bas que j'ai rencontré ta mère. Je devais tenir un bar pour appréhender un criminel qui sévissait dans la région. J'ai réussi à le choper et à le mettre en prison. Je pouvais donc vivre tranquillement avec ta mère et toi qui venait de naître. On t'a élevé pendant environ quatre ans tranquillement. Seulement, le FBI m'a envoyé une nouvelle mission. Gagner la confiance du pirate de Singapour et le capturer. J'ai alors déménagé à Singapour, le FBI avait payé Emma, ta mère, pour qu'elle disparaisse et qu'elle me laisse seul avec toi. On est donc partis tous les deux en Asie. J'ai dû épouser une singapourienne pour le bien de la mission. Tout marchait. Turner, le pirate, m'a ensuite demandé de faire croire que j'étais mort, je ne sais toujours pas pourquoi d'ailleurs. J'ai fais le mort, et j'ai pu voir que tu t'étais allié avec une très jolie jeune femme pour trouver mon « meurtrier ». Le FBI a donc payé Chan et son amant pour qu'ils avouent un meurtre qu'ils n'avaient pas commis. Ils ont avoués et ils sont maintenant libres avec l'argent. J'ai réussi la mission comme tu le sais sûrement, Turner est derrière les barreaux pour les 112 ans à venir. Voilà, tu sais tout William.

Je ne savais quoi dire. Cette histoire paraissait totalement folle et impossible. Pourtant je savais que c'était la vérité.

Tu as donc changé de nom, de vie on peut dire pour m'élever ?
Oui j'ai dû changer de nom, je m'appelle en réalité Adam Sweetlove, je suis né à Memphis où mes parents sont morts. Memphis est la ville la plus dangereuse des Etats-Unis. C'est à ce moment que j'ai décidé de devenir flic.
Mais... Sa veut dire que les personnes qui se sont fais passés pour mes grands parents ne le sont pas alors ?
Si ils le sont. Ce sont les parents de ta mère, William. Ils t'ont toujours aimés, parce que tu étais la chair de leur chair. Ta mère est passé te voir des fois, elle t'aime elle aussi mais n'a jamais pu t'avouer qu'elle était ta mère. C'est une femme de parole, elle l'a tenu.
Mais toi, tu ne l'as jamais aimé... C'était juste pour la mission...
Non, non William. S'il te plaît ne croit pas cela. Je l'aimais, je l'aimais plus que tout. Je l'aime encore, autant que je t'aime toi mon fils. Je ne l'ai pas rencontré à cause de la mission, pour la mission. Je l'ai rencontré par pur hasard, et quel hasard, c'est la plus belle chose qui me soit arrivé dans ma vie, avec toi. Je ne l'ai pas revu depuis que nous nous sommes quittés. Je sais qu'elle vit aux Etats-Unis mais je ne sais pas où exactement. Je peux t'avoir les renseignements si tu veux...
Je... Je ne sais pas. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, ça fait plus de 15 ans que je ne l'ai pas vu.
C'est comme tu veux William. Je te donne mon numéro de téléphone, tu m'appelles si il y a le moindre soucis, ou si tu veux des conseils ou quoi que ce soit.
Papa, je veux savoir... Tout ce que tu m'as dis, par exemple sur le rugby, tu voulais absolument que j'en fasse. Tu jouais un rôle aussi à ce moment ou pas ?
Non, j'aurais préféré que tu fasses du rugby à l'époque. Mais aujourd'hui, je suis si fier de toi William, si fier que tu ais réussi à faire ce que tu aimes à percer dans le sport que tu aimes, dans ta passion. Tu en es où d'ailleurs là ?
Je joue à Clermont, en France. J'ai quitté l'INF il y a un an maintenant. J'ai eu des offres des New-York Cosmos et de Nice cet été mais j'ai décidé de rester à Clermont. Je suis avec Justine, la flic qui était avec moi dans l'enquête de ton faux meurtre.
Vous êtes ensemble ? C'est génial, vous allez bien ensemble je trouve.
Merci. Je veux savoir aussi. Est ce qu'on peut encore se voir ou pas ? Est-ce que tu veux t'investir dans ma vie ?
Bien sûr Will', maintenant que tu sais que je suis encore en vie, je veux que l'on garde contact ! Rien ne pourra nous séparer à présent mon fils...

Il me prit dans ses bras. Je sentis dans cette étreinte une fierté et un amour comme je ne l'avais jamais senti quand il me prenait dans ses bras. C'était cool, je retrouvais enfin mon vrai père, celui qui ne joue pas un rôle. On passa la journée ensemble, c'était cool de parler un peu avec son paternel, autour d'une bonne bière et de quelques cigarettes.

Je restai à Baltimore en tout trois jours et je repartis pour Clermont au bout du troisième jour, je partis sur une vérité révélée et pas mal d'émotions emmagasinées...