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 [Robbie McRoy] "Pour laver mon esprit de cette honte ..."

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Jack Shane
Robbie
Jack Shane


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MessageSujet: [Robbie McRoy] "Pour laver mon esprit de cette honte ..."   [Robbie McRoy] "Pour laver mon esprit de cette honte ..." EmptySam 3 Sep - 16:21:04

Auschwitz. Eté 2013.

Drôle d’endroit pour des vacances. Mais j’y tenais vraiment. Visiter ce camp tristement célèbre, témoin de la plus grande barbarie de l’histoire de l’humanité : le génocide du peuple juif. Etant un amateur d’histoire, notamment de cette période, je tenais vraiment à visiter ce camp, le plus célèbre des camps de la mort de la barbarie nazi. Et c’est surtout après avoir lu « La Mort est mon Métier » de Robert Merle que je voulais concrétiser cette envie. Quel livre ! J’étais dans le train en direction de la gare d’Auschwitz-Birkenau et je feuilletais ce livre …

Robert Merle avait réuni des informations, des témoignages sur Rudolf Hoess, le Commandant du Camp d’Auschwitz. C’était une sorte de biographie, fictive car il n’avait pas repris les vrais noms des personnages réels, mais l’a signifié dans sa préface. Il écrit aussi à la première personne. Rudolf Hoess est, dans le livre, Rudolf Lang, jeune allemand bourgeois, chrétien presque extrémiste. Robert Merle nous fait sentir par l’écriture à la première personne, les états d’âmes, de personnalités de cet homme. Il nous raconte son entrée au parti Nazi, ses combats lors de la montée du Nazisme… Et le jour ou il apprend qu’il doit créer un camp pour « mettre fin au problème juif »… Une horreur. Mais il faut être curieux et s’y intéresser, cette période ne doit pas sombrer dans l’oubli. J’étais dans le train donc, et tout en feuilletant le livre, je levais la tête et regardais le paysage. C’était beau. C’était vert. Personne n’aurait pu savoir ce qu’il s’y était déroulé, s’il n’était pas au courant. Le paysage avait un air innocent … qui le rendait même insolent ! Un beau paysage était témoin de cette atrocité et ne disait rien et restait beau malgré les horreurs…

En face de moi dans le train se trouvait un vieil homme. Habillé d’un costume noir, d’un chapeau noir ou on pouvait voir des cheveux blancs dépasser. Je croisais son regard et il esquissa un sourire poli. Puis il engagea la conversation :

-Robert Merle … Vous êtes historien ? me demanda-t-il d’une voix grave avec un fort accent allemand.

-Non monsieur, répondis-je poliement.

-Vous êtes juif alors ?

-Non plus monsieur …

Je lui envoyais un sourire géné. On voyait sur son visage, marqué par la vie, il était triste. Un silence ce fit puis il poursuivit :

-Mon frère est mort ici vous savez …

J’avalais difficilement ma salive. Je voyais ses yeux se remplir de larmes. Et c’est la que je compris que cette visite allait être dur. Je n’étais plus devant ma télévision, regardant un documentaire, un film sur cette période. La, j’y étais… Qui plus est, devant moi, un témoin de cette atrocité. Un frère …

-Il était plus jeune que moi…

Il me regardait maintenant dans les yeux et je pu y lire une profonde tristesse. Douloureuse. Une plaie ouverte dans l’âme de cet homme qui ne se refermera jamais.

-Gazé .. ? dis-je d’une voix hésitante, tremblante.

-Oh non ! De la faute des Russes. Enfin, de leur faute, non. Ils ne pouvaient savoir …

Je le regardais, intrigué. Les Russes ?

-Comment ça ?, lui demandais-je, curieux.

-Nous n’étions pas nourri dedans. Nous étions très maigres. Faible. Heureusement, nous avions étés déportés tard durant la guerre. Nous avons eu la chance d’échapper aux douches. Enfin, les nazi appelaient ça comme ça : les douches. Et quand l’URSS a libéré le camp, nous voyant faible, affamés, ils nous ont donné de la nourriture … concentrée. Nourriture que nos organismes ne pouvaient digérer après tant de temps sans manger … Plusieurs centaines de personnes sont mortes de ça… dont mon petit frère. Je me souviens encore de son visage lorsqu’il vit les soldats soviétiques rentrer dans le camp, c’était fini, nous étions libre… Je lui avais promis que nous survivrions à cette épreuve… C’est une mort stupide …

Ce récit me laissa bouche bée. Je ne savais que dire. J’avais chaud soudainement. Nous approchions de la gare. Le vieil homme avait lâché mon regard pour regarder par la fenêtre et la vue qui s’offrait à nous.

-Je n’étais jamais revenu ici depuis la libération. Pas le courage. Trop dur. C’est à la mort de ma femme qui je pris cette décision. Je suis vieux vous savez … Je vais bientôt mourir. Il fallait que je revienne une dernière fois. Que je revois de mes propres yeux ce camp.

J’étais maintenant admiratif. Quel courage avait cet homme. Personne ne pourrait comprendre ce qu’il ressentait à ce moment la. Personne ne comprendra ce qu’il ressentira en entrant dans le camp. La visite allait être éprouvante. Mais quelle expérience !

-Que je revois ce camp de mes propres yeux, répéta-t-il. Pour laver mon esprit de cette honte que je porte en moi depuis 60 ans …

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Jack Shane
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MessageSujet: Re: [Robbie McRoy] "Pour laver mon esprit de cette honte ..."   [Robbie McRoy] "Pour laver mon esprit de cette honte ..." EmptyDim 4 Sep - 22:06:02

[Robbie McRoy] "Pour laver mon esprit de cette honte ..." Auschw10
L'entrée du camp quelques mois après sa libération


Voila. Nous étions arrivés. Nous nous trouvions devant l’entrée principale du camp de la mort Nazi d’Auschwitz-Birkenau, symbole du génocide juif. Je ne vous cache que je me trouvais dans un drôle d’état psychologiquement. Et c’est toujours les premières impressions qu’il faut essayer de retenir, elles sont les plus importante émotionnellement parlant. J’aidais le vieil homme à descendre du train et le tenant par le bras. En le prenant, sa manche droite se releva et je vis son tatouage. Un numéro : 104 630. Comment ces personnes pouvaient survivre avec cette trace sur la peau ? A chaque regard vers ce numéro devait remonter d’horribles souvenirs de ces jours, de ces mois, de ces années de captivité… Des souvenirs insoutenables. Qui plus est, chez cet homme qui a vu son petit frère mourir ici même… Il posa donc ces deux pieds à terre se je le sentais trembler. Il s’aida de sa canne pour avancer et me tenait le bras avec son autre main. Je n’osais rien dire. Je ne pouvais rien dire. Je devais respecter son silence, ce que je fis.

Nous avancions donc lentement vers l’entrée du camp. Nous étions un groupe d’une vingtaine de personnes, dont une classe, devinais-je. Je trouvais ça génial de la part du professeur d’emmener les élèves visiter le camp. Mais il fallait qu’ils en soient capables. La visite allait être dure. Vraiment dure. Moi, je voulais la passer avec ce monsieur, pour essayer de comprendre ce qu’il ressentait, d’être au plus profond du drame. Je voulais essayer de ressentir ce qu’un ancien déporté avait pu vivre, ressentir, souffrir dans ce camp… même si ce n’était pas possible, je voulais être le plus près possible de ce ressenti.

Le guide du camp vint vers nous :

-Messieurs dames, bonjour ! commença-t-il. Bienvenue au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Je tiens d’abord à me présenter, je m’appel Peter. Je suis un petit-fils de déporté juif polonais. En effet, mon grand père a été déporté entre ces murs alors que mon père n’était qu’un enfant. Il est mort entre ces murs. Cela me permet donc d’aller sur le point suivant : je vous prierai de bien vouloir respecter le silence en coupant vos téléphones portable, de ne pas prendre de photo à l’intérieur du camp et bien sur, de ne pas salir. De toute façon, il est interdit de manger ou de boire. S’il était même possible de le faire ici …

Le vieil homme ne tremblait plus et était bien silencieux. C’est en se penchant vers mon oreille qu’il rompit le silence :

-En parlant de présentation, je m’appel Hans, jeune homme.

-Et moi, Robbie, lui répondis-je en souriant.

Il me rendit mon sourire. Et moi, je commençais à stresser. J’allais voir le lieu du plus grand crime de l’Histoire. Et avec moi se tenait un témoin. J’aimerai être dans sa tête, voir ses souvenirs, faire un comparatif avant/après du camp. Il doit voir des choses que nous ne pouvons voir. Que nous ne pourrons jamais voir et jamais imaginer.

Tout le monde était prêt. Un silence pesant s’installa. La visite allait commencer. Je le compris sans même le voir, Hans serrait mon bras de plus en plus fort …

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